Compte-rendu de la visite descriptive du 15 janvier 2022 au musée des Beaux-Arts de Caen

Le 15 janvier, nous étions conviés à une visite descriptive au musée des Beaux-Arts de Caen.

Au gré d’une inversion de programmation, c'est l'exposition temporaire de Stéphane Quoniam, intitulée « comme un journal » qui nous a été présentée.

Sous la direction de Lise, nous sommes descendus au rez-de-jardin pour accéder à la salle des estampes. Dans celle-ci sont conservées de nombreuses gravures serrées dans des meubles disposés tout autour de la salle. Ces meubles, d'une hauteur d'environ 1 M 20, sont constitués de tiroirs. Seule la partie supérieure est une vitrine. Les murs de la salle sont de couleur bleu roi et au-dessus des meubles tiroirs, sont accrochées 122 œuvres sur les 298 dessins du travail de Stéphane Quoniam réalisés de décembre 2012 à avril 2022.

On parle de dessins, mais il s'agit d'aquarelles. Le plus souvent les aquarelles sont peintes sur du papier canson. Stéphane Quoniam a choisi un autre support pour son travail intitulé « comme un journal ». Ainsi, ses aquarelles sont réalisées sur les pages d'un registre cadastral daté d'une centaine d'années.
On peut donc voir apparaître, sous les dessins, les colonnes des pages du registre : nom, prénom, propriété etc. Ceci constitue un rapport au temps entre des dessins faisant référence à l'actualité de 2012 à 2022 et ce registre plus ancien.

Les aquarelles sont réalisées à grands traits dans des couleurs vives.

Stéphane Quoniam est né à Caen en 1944. Il a suivi des cours du soir de dessin et de peinture à l'école des Beaux-Arts de Caen. Après des études de géographie, il a fait un premier voyage aux Etats-Unis à Pittsburgh.

Enseignant en géographie à Caen pendant quelques années, il retourne aux USA à Los Angeles. Plus tard, il s'installe pendant plusieurs années à Bangkok et visite quelques pays d'Asie dont le Japon. Il vit ensuite pendant deux ans à Bruxelles pour y étudier la peinture moderne flamande. Il passe aussi deux ans au Kosovo dont il ramènera un millier de photos.

Il expose dans le monde entier mais revient régulièrement accrocher ses œuvres dans les galeries ou établissements Caennais : galerie Bouchaux en 1978, Bibliothèque municipale en 1982 etc.

Vers 1985, il abandonne les grands formats géométriques et travaille surtout sur du support papier.

Après être restés un moment dans la salle des estampes, nous nous installons dans l'atelier d'art plastique autour d'une table pour découvrir les cinq thermo-gonflages proposés par Lise.

Les trois premiers font référence à notre actualité : le confinement.
D'abord, le dessin d'une chauve-souris avec une inscription dans la partie supérieure du dessin : « je vous l'avais bien dit ».
Le deuxième dessin représente un masque suspendu à un clou.
Quant au troisième, il montre un médecin du moyen-âge avec son costume adapté aux périodes de peste. Le point remarquable de ce dessin est le masque en forme de canard qui contenait toutes sortes de plantes censées limiter la contamination. Le médecin munit de gants en cuir tient un bâton lui permettant d'ausculter ses malades à distance. Il a quelques ressemblances avec les médecins de Molière.

Le quatrième dessin est divisé en deux parties. Dans la partie supérieure, le désert et un corps couché en décomposition. Dans la partie supérieure, des silhouettes d'hommes en armes, leurs armes étant dressées vers le ciel. Dans le coin droit, un drapeau. Il s'agit d'une référence aux islamistes.
Dans la partie supérieure, une inscription interroge : « qui se souvient de James Follet ».

Le cinquième dessin est aussi en deux parties. En haut, le ciel bleu avec quelques nuages blancs. En bas, un pont en perspective. Pont permettant sans doute de traverser un fleuve. L'inscription : « je vous emmène ».

Tous les dessins sont soulignés par un cadre assez épais.

Ce fut un plaisir de retrouver Lise avec qui nous avions découvert d'autres œuvres il y a deux ans environ.

Rédigé par Jean Poitevin, le 02 février 2022.

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