Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts du 24 février 2019

Cette troisième visite descriptive de la saison avait pour thème les fleurs. C’est Marie Leloup médiatrice culturelle vacataire au musée des Beaux-Arts qui nous a commenté cette exposition.

Notre conférencière nous invite à descendre à l’étage inférieur pour cette visite. La première partie de celle-ci commence par une expérience tactile qui consiste à toucher les petites fleurs de l’apocalypse qui ornent les murs des couloirs. Marie nous a indiqué différentes fleurs à toucher afin que nous nous en faisions une représentation mentale. Ces fleurs sont réalisées en papier peint à l’ancienne par Régis Perrey. L’artiste les a collées pratiquement au niveau du sol le long des murs un peu partout dans les couloirs et entre les portes. Après cette découverte tactile, Marie nous invite à nous installer dans l’atelier autour d’une table afin de nous expliquer la démarche de cet artiste. Elle a commencé par nous distribuer des fleurs en papier peint réalisées comme celles que nous avons pu toucher sur les murs du musée. Ces fleurs ont été tirées du musée de la tapisserie de l’apocalypse d’Angers.
En 2014 Régis Perrey est invité par le Domaine national du château d’Angers à faire une résidence artistique. Cet artiste est très inspiré par la notion de sol, il possède une belle collection de photos de sols dévastés par la guerre.
Le but de ses expositions est de libérer l’effacement, il souhaite à travers elles montrer la renaissance et que les choses ne s’effacent jamais. Evidemment, étant sur place, il s’intéresse à la tapisserie de l’apocalypse. Ayant pris connaissance de l’existence de la manufacture de papier peint à l’ancienne d'Offard, il a souhaité reproduire des petites fleurs sur le modèle de celles disséminées dans la tapisserie d’Angers. Ces petites fleurs sont réalisées à l’aide de grands tampons avec des motifs floraux. Marie fait circuler des petits tampons pour nous donner une idée du principe de cette reproduction. En utilisant le centenaire de la première guerre mondiale, l’artiste souhaite grâce à ces petites fleurs montrer la renaissance qui suit la destruction provoquée par la guerre.

Ensuite, notre conférencière nous a distribué des échantillons de papiers peints gauffrés illustrés de fleurs afin que nous ayons une représentation tactile de celles-ci.
Régis Perrey ne s’est pas contenté de reproduire les petites fleurs de l’apocalypse mais il en a modifié certaines en les peignant ou en les dorant. Il a également pour but de les faire voyager en fleurissant plusieurs sites culturels dans les villes de Tours, Nantes et même jusqu’à Miami. C’est aussi pour lui une façon de rendre un hommage au soldats de la grande guerre.

Pour la seconde partie de cette visite, Marie nous a emmené des fleurs de son jardin afin d’illustrer la nature morte qu’elle a prévu de nous décrire. Cette œuvre s’intitule « un bouquet de fleurs » réalisée en 1851 par le peintre hollandais Willem van Aelst (1627-1683).
Elle commence sa description à l’aide de planches thermo gonflées reprenant les motifs du tableau. Au premier plan en bas de la feuille nous pouvons découvrir une ligne représentant une tablette en marbre sur laquelle est posé un Scarabée rhinocéros. En poursuivant notre exploration vers le centre de la planche, nous pouvons deviner le pied d’un vase et en remontant nous rencontrons ses bords arrondis, dans le tableau il est réalisé en pierre avec des reflets comme pour la tablette sur lequel il est posé.
Ensuite, nous pouvons mettre le doigt sur le beau bouquet qui garnit ce vase. Avec l’aide de Marie, nous avons pu reconnaître la plupart de ces fleurs. Ce bouquet est très printanier car nous y trouvons des tulipes, des jonquilles des narcisses et sur l’une d’elles une libellule est délicatement posée.
A cette époque, les artistes utilisaient souvent des insectes comme symboles dans leurs natures mortes. Dans cette œuvre le scarabée représente la mort tandis que la libellule représente l’âme par sa légèreté. Dans ce bouquet, nous trouvons aussi des anémones ainsi qu’une petite pensée placée au centre de ces dernières et des primevères garnissent un côté du vase.
Le tableau qui nous est présenté lors de cette visite est une nature morte typique du dix-septième siècle avec son côté funeste et renaissance.

Nous continuons la visite en nous rendant devant l’oeuvre elle-même. C’est une nature morte d’environ 30 sur 60 centimètres. Le fond de ce tableau est très sombre mais il est relevé par la couleur des fleurs du bouquet. La première des trois anémones est très rouge et les deux autres sont plutôt blanches avec du rosé dans les pétales. Certaines narcisses sont jaunes tandis que d’autres sont blanches. Des fleurs de Gentiane sont de couleur foncée et se confondent avec le fond du tableau.
Cette œuvre a été restaurée il y a une dizaine d’années, elle est encadrée d’un cadre doré et chose assez rare dans les musée elle est recouverte d’une vitre.

Sur le retour, nous nous arrêtons devant une autre nature morte intitulée « nature morte de fleurs et d’insectes » de Jacob Van Walscapelle. Cette œuvre est très réaliste, elle fait penser à un trompe l’œil. Nous y voyons une stèle en pierre sur lequel est posée une amphore sculptée en bas relief représentant entre autre Bacchus le Dieu du vin. De ce vase en pierre dégringole une gerbe de fleurs avec de grands chardons et des roses jaunes, des roses roses, des fleurs rouges de pavot, des œillets, des marguerites et de la camomille. Nous y trouvons également des insectes tels que des papillons posés sur les chardons ainsi qu’une mouche et un cafard.
Le tableau semble être séparé par une diagonale avec en bas à gauche une luminosité très dense et le reste du tableau est très sombre.

Un grand merci à Marie pour cette description très passionnante et pour son chaleureux accueil.

Rédigé par Nicolas Fortin, le 28 février 2019.

***