Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux Arts, de Caen du samedi 9 octobre 2010

Le samedi 9 octobre 2010, le musée des beaux-Arts de Caen, en association avec Cécitix, a organisé une visite commentée sur une oeuvre de Claude Monet, « Etretat, la Manneporte, reflets dans l'eau ».
Cette visite descriptive à une fois de plus remporté un franc succès auprès du public handicapé visuel.

Anne-Sophie BERTRAND et Pascale FISZLEWICZ nous ont accueillis puis accompagnés au sous-sol du musée, dans la salle où se trouve le tableau. Anne-Sophie nous a ensuite présenté la nouvelle programmation des visites commentées prévues au cours de cette année scolaire. Après avoir proposé à ceux qui le souhaitaient une représentation de l'oeuvre en relief, elle a passé la parole à Pascale pour la description du tableau.

La conférencière a commencé par nous rappeler rapidement la biographie de Claude Monet afin de bien situé ce grand artiste de la fin du xixème siècle. Né à Paris en 1840, Claude Monet part s'installer au Havre avec sa famille en 1845. En 1862, il commence à étudier l'art avec Charles Gleyre à Paris, où il rencontre le peintre Renoir avec qui il fonde un mouvement artistique qui s'appellera plus tard impressionniste.
Après des éléments de décor naturel comme Les Peupliers ou les Meules de foin, Claude Monet a représenté des « motifs humanisés » comme la gare Saint Lazare ou la cathédrale de Rouen, à partir d'emplacements distincts et à différentes heures du jour.
Monet aimait particulièrement peindre la nature (nymphéas, berges de la Seine), et « sur le motif », c'est-à-dire en prise directe avec son sujet. Il est d'ailleurs considéré comme un "oeil" car il reproduit le paysage tel qu'il le voit.
En 1867, 1868, il réalise de nombreuses marines aux alentours du Havre. Les falaises d'Etretat seront également pour lui une source d'inspiration qu'il ne cessera d'exploiter sous toutes ses luminosités.

Le tableau exposé au musée des Beaux Arts de Caen, « Etretat, la Manneporte, reflets dans l'eau », date de 1885. Il mesure 65 cm de large et 81 cm de long. Claude Monet a peint cette toile depuis le bas de la falaise de manière à voir celle-ci de profil. Il fait une véritable observation du ciel, de la mer et de la terre.
Pascale FISZLEWICZ nous le décrit en le découpant en deux parties à l'horizontale. La partie inférieure représente la mer avec ses différents reflets. La partie supérieure peut se décomposer en trois volets :
. A gauche, le ciel, dans des nuances de turquoise avec un peu de bleu légèrement moucheté de blanc, se dégrade en descendant vers la mer jusqu'à se confondre avec elle. L'artiste supprime ainsi la ligne d'horizon, pour donner une dimension infinie au ciel.
. Le tiers central fait ressortir l'arche de pierre, avec des reflets de couleur bleu vert et de grande touche de rose.
. L'angle supérieur droit représente la falaise elle-même dans des tons de bleu violacé.
Monet a représenté le plateau de la falaise, d'un rose soutenu, avec des anfractuosités marquées par des traits de peinceau bleu Il se découpe dans le ciel sous forme de triade, sa chute montre une ligne abrute puis une autre légèrement oblique et une troisième a pic dans la mer.

Dans la roche se trouve une manneporte qui invite à entrer dans la falaise. Sa partie supérieure prend la forme d'un arc gotique, sa paroi de droite celle d'un demi-cercle et à gauche, la forme de la paroi semble un rappel du profil de la falaise.

Pour finir la description, Pascale nous signale, dans la partie inférieure, la représentation d'un îlot, d'un rocher dans les tons rose, entourée d'une épaisse couche de blanc pour rappeler l'écume de l'eau.

En conclusions de cette descriptions, nous pouvons dire que le peintre rend l'ombre et la lumière par la couleur et que le moment qu'il choisit pour peindre conditionne la vision de ses oeuvres.

En fin de séance, Anne-Sophie BERTRAND nous a présenté de petites toiles peintes, représentant des parties du tableau, sur lesquelles nous avons pu toucher le relief donné par les coups de pinceau qui donnent le mouvement aux vagues.

Après quelque questions nous avons quitté cette salle avec une fois de plus la satisfaction d'avoir pu enrichir notre culture picturale.

Rédigé par Nicolas Fortin, le 12 octobre 2010.

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