Compte-rendu de la visite de l'exposition sur la pierre de Caen

L'association Cécitix a profité de l'opération « Les Buissonnières », organisée par le Conseil Régional de Basse-Normandie, pour visiter, le 23 juin 2010, l'exposition « La pierre de Caen : des dinosaures aux cathédrales », au musée de Normandie.

Nous avons tout d'abord été accueillis par Jean-François de Markovitch. Puis Anne-Cécile Lamy, chargée de nous commenter la visite, nous a guidés vers la salle des remparts où se tient l'exposition.
Celle-ci est composée de trois grandes parties :

La première est consacrée à la géologie. Nous y avons appris que le calcaire de la plaine de Caen s'est formé, lors du recouvrement des terres par la mer il y a environ 167 à 164 millions d'années, par le dépôt de menus débris organiques. C'est ainsi qu'il nous a été donné de toucher les fossiles d'énormes coquillages retrouvés dans la pierre. Nous avons également touché les différentes qualités de cette pierre, et noter la différence de grain sous les doigts. La plus fine et la plus belle est la pierre de Caen elle-même. On la trouve sur une couche géologique d'une hauteur d'environ 7 mètres, en creusant jusqu'à près de 200 mètres de profondeur. Les couches supérieures de moindre qualité portent le nom des communes avoisinant notre cité (pierre de Creully, de Ranville, de Lengrune, etc.).

La deuxième partie de l'exposition est consacrée aux carrières et à leur exploitation. Les premières extractions, limitées aux gisements de surface, remontent à la période gallo-romaine. A cette époque, la pierre de Caen servait à empierrer les voies de communication. Par la suite, il a été nécessaire de creuser des galeries pour pouvoir extraire les importantes quantités de pierre que demandaient les bâtisseurs, notamment, à l'époque de Guillaume le Conquérant, pour l'édification du château de Caen). Anne-Cécile nous a expliqué l'évolution des consignes de sécurité qui se sont imposées dans les galeries afin d'éviter les éboulements, bien souvent cause de pertes de vies humaines. Elle nous a indiqué que la ville de Caen était construite sur un entrelacs de galeries que le service des carrières de la mairie est régulièrement contraint de consolider.
Cette partie d'exposition, consacrée également aux métiers liés à la pierre, nous a permis de toucher les outils que les carriers et tailleurs de pierre utilisaient et utilisent encore.

La troisième partie est consacrée au commerce de la pierre. Il a fallu attendre l'année 1066 pour que la pierre de Caen et de Ranville commence à être exportée à l'étranger, notamment au cours de la conquête d'Angleterre. Elle a permis d'édifier de nombreux bâtiments chez nos voisins britanniques. Au cours des siècles suivants, la pierre de Caen a été exportée un peu partout à travers le monde. C'est ainsi que nous retrouvons dans plusieurs pays des édifices où elle est présente (Bermudes, Etats-Unis, Arabie Saoudite).
Nous avons pu toucher plusieurs objets en pierre de Caen comme des mortiers, des sarcophages, des colonnes de la villa romaine du musée de Vieux, des ornements de fenêtres, etc.
Actuellement, la pierre de Caen est toujours utilisée. Depuis 2004, la carrière de Cintheaux a été ouverte pour relancer son exploitation pour la restauration des édifices aussi bien en France qu'à l'étranger. Car quelques expériences malheureuses de restauration avec d'autres pierres ont démontré que la pierre de Caen est exogène. Cela signifie qu'elle ne tolère la présence à ses côtés d'aucune autre sorte de pierre. Si on l'associe à une autre pierre, elle s'autodétruit.
Des estimations indiquent que l'extraction de la pierre des carrières de la région de Caen peut durer encore une trentaine d'années.

Enfin, pour terminer la visite, nous avons touché une sculpture représentant sur une surface plane tous les clochers de la ville de Caen. Un grand merci à Anne-Cécile, car cette visite, sur un élément essentiel du patrimoine de notre région, a été très enrichissante. Les personnes présentes ont souhaité prendre rendez-vous avec le musée de Normandie pour de nouvelles visites au cours de la prochaine année scolaire.

Rédigé par Nicolas Fortin, le 2 juillet 2010.

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