Sommaire de ce numéro

  1. Notre agenda du mois d'avril 2016.
  2. Le mot de la présidente : Salon Autonomic.
  3. les aveugles et mal voyants devront ils encore payer plus cher leurs outils vocaux.
  4. Un Tramway nommé "désir".
  5. Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts de Caen du 27 février 2016.
  6. COMPTE RENDU de la SENSIBILISATION A LA DEFICIENCE VISUELLE au Centre Sportif de Normandie d’Houlgate.
  7. Redevance TV : pas d'exonération pour les aveugles.
  8. INTERVIEW du Pr José-Alain Sahel.
  9. Pick up, une nouvelle technologie.

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Notre agenda du mois d'avril 2016

  • Mardi 12 avril à 14h : réunion sur l'accessibilité du réseau TER au conseil régional.
  • Jeudi 7 avril de 10h à 17h : démonstration de matériel d'accessibilité basse vision et cécité au local de l'AVH de Caen.
  • Mardi 19 avrilintervention de sensibilisation à Sées auprès des élèves en BPJEPS développement durable.
  • Mercredi 20 avril à 13h30 : rendez-vous au CCAS concernant le four àthermogonflage.
  • Vendredi 22 avril de 14h à 17h : intervention à l'IRTS.
  • Mardi 26 avril 17h :réunion du groupe de travail numérique et handicap au CCAS de Caen.
  • Samedi 30 avril : audiodescription du match Caen Bastia au stade Michel d'Ornano de Caen.

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Le mot de la présidente : Salon Autonomic

Chers lecteurs,

Comme chaque année paire, l’association organise pour ses adhérents une visite du salon Autonomic à Paris le 9 juin 2016. C’est un salon qui présente les nouveautés pour l’autonomie des personnes handicapées.
A ce jour, six personnes aveugles ou malvoyantes se sont inscrites. Nous sommes donc à la recherche de personnes voyantes qui seraient intéressées pour nous accompagner depuis la gare de Caen tôt le matin jusqu’au retour le soir, en passant par le métro et les allées du salon. L’association prend en charge les frais de train et métro. Pour le déjeuner, nous prenons également en charge les frais de restauration à hauteur de 15€.

Si vous êtes intéressé/e, merci de nous le faire savoir si possible avant le 10 avril afin que nous puissions organiser votre voyage.

La présidente, Emmanuelle GOUSSET

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les aveugles et mal voyants devront ils encore payer plus cher leurs outils vocaux

jusqu'à présent, lorsqu'une personne aveugle voulait équiper son ordinateur avec un synthétiseur vocal, pour pouvoir accéder aux données affichées à l'écran, le prix de la synthèse vocale était inclu dans le package.

Or, qui dit vocal dit voix, qui dit voix dit personne dont on a utilisé la voix pour créer le synthétiseur.

Lorsque l'on parle d'une voix synthétique qui se nomme, Patrick, guillemette, Julie, etc... même si la voix est un peu transformée par le traitement du signal, c'est bien une voix humaine qui a été utilisée.

ceux qui ont donné leur voix se sont regroupés en association pour faire valoir leurs droits.

Ils voudraient être rémunérés à hauteur de l'utilisation qui est faite de leur voix.

Comment cela pourrait se faire :

un compteur serait ajouté au logiciel de synthèse vocal et l'utilisateur devrait renouvelé son droit d'usage au bout d'un certain nombre d'heures.

Ceci peut paraître étrange, cependant on trouve le même genre de règles concernant certains logiciels de reconnaissance de caractère dont l'usage est limité à un certain nombre de pages numérisées.

Cette nouvelle façon de faire pourrait s'étendre à tous système sonorisé, notamment à la sonorisation des BUS, Tramways, feux tricolores etc.

dès la semaine prochaine, nous lancerons une pétition sur le Net pour nous opposer à ce que nous considérons comme une nouvelle atteinte à l'intégration des handicapés dans la société.

Rédigé par Jean Poitevin.
Vice Président de Cécitix

P.S. : je remercie mon amie marie-sol Mac Raux pour cette information.

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Un Tramway nommé "désir"

Dans le cadre du projet de tramway sur fer à Caen prévu pour le milieu 2019, les membres de la CIAPH (Commission Intercommunale d’Accessibilité aux Personnes Handicapées) étaient conviés, le 16 mars dernier, à une visite du tramway du Havre mis en service le 12 décembre 2012.

Pourquoi Le Havre ?
Pour des raisons de proximité géographique et aussi parce qu'il s'agit sans doute, même si le matériel roulant n'est pas encore choisi, du type de rames qui sera mis en place sur le circuit caennais.

Le remplacement du TVR est dans les cartons depuis quelques années. Il a donné lieu à une réflexion concernant la nouvelle ligne, se portant d'abord sur une irrigation Est-Ouest, puis finalement arrêtée à un complément de desserte du centre-ville (tronçon allant vers le théâtre) et d'une desserte de la Presqu'île.

Nous avons été accueillis par l’un des vice-présidents de la CODAH (Communauté de l'Agglomération Havraise), en charge des transports. Puis le Directeur de la CTPO (Compagnie des Transports de la Porte Océane) filiale de Transdev (exploitant du réseau havrais), nous a présenté l'historique et la mise en place du tramway de cette ville.
Nous ont ensuite été décrits les aménagements concernant l'accessibilité.

Le matériel roulant est de marque Alsthom et de type Citadis 302, modèle que l'on retrouve dans beaucoup de villes (comme à Angers par exemple, mis en service en 2011).

La rame se compose de cinq modules et est d'une longueur totale de 32,50 mètres. En comparaison le TVR actuel est long de 24 mètres.
La capacité est de 210 passagers tandis que notre TVR ne peut accueillir que 128 usagers.

Passons sur les autres chiffres et venons-en à l'accessibilité. A entendre les explications des responsables du transport Havrais, tout va pour le mieux dans le meilleur des tramways. Mais la visite en mode commercial que nous avons effectuée ensuite a montré un grand décalage entre les discours et la réalité.

- Les quais : il s'agit de véritables quais de type SNCF qui comportent donc une bande de vigilance longeant le bord du quai. Celui que nous avons pu observer est de grande largeur et, sous l'abri, est apposée une plaque comportant le nom de la station en Braille faisant pendant à celle en noir. Selon nous, ce détail n’est pas forcément nécessaire mais il fait plaisir : le Braille présent est toujours une bonne chose).
Normalement les quais, comme à Angers, Strasbourg ou ailleurs (norme oblige) sont sonorisés et un certain nombre d'informations peuvent être obtenues à l'aide de la télécommande utilisée pour les feux tricolores. Des informations devraient être ajoutées, accessibles par Smartphone.
- Pour l'instant, sur le quai, aucun marquage au sol n'a été installé pour indiquer l'emplacement des portes alors que c'est le cas pour les bus de la communauté havraise. Pour le marquage à venir, sont envisagés des clous disposés en triangle. On trouve ce genre d'équipement, sous une autre forme, sur le tramway d'Angers notamment.

- La rame : elle dispose de portes à double ventail permettant un accès plus aisé aux fauteuils roulants. Un bip indique leur ouverture ou leur fermeture.
Mais les usagers de ce modèle de rame ont signalé la difficulté pour trouver la commande d'ouverture de porte à l'extérieur.
Normalement, une synthèse vocale de type texte/to/Speech informe des arrêts. Malheureusement nous n'avons pu en vérifier l'efficacité, celle-ci étant inaudible. Il y aurait un seul message indiquant l'arrêt alors que dans d'autres villes, la sonorisation, souvent en voix naturelle enregistrée, émet deux messages : "prochain arrêt X", un peu avant l'arrivée en station puis "arrêt X", lorsque l'on est en station. De plus, assez souvent, le message parlé est précédé d'un signal sonore d'alerte qui peut signifier, "votre attention s'il vous plaît". Pourquoi une voix synthétique plutôt qu'une voix naturelle ? Je n'ai pas de réponse à cette question.
Concernant les fauteuils roulants, il faut signaler la hauteur de plancher d'entrée dans le tramway, fixée à 4 centimètres. Même si la norme réglementaire est de 5 centimètres, l'abaissement à 4 centimètres a été considéré par les représentants des handicapés moteurs, comme encore trop important, surtout pour les personnes trop faibles pour pouvoir tirer sur leurs bras. Le tripode permettant aux usagers de se tenir, placé face à la porte, semble aussi gêner la circulation des fauteuils. Enfin rien n'est prévu pour que les fauteuils puissent être bloqués, ce qui suppose de la part de leurs propriétaires la nécessité de s'accrocher à une barre. Là aussi, le problème d’une personne souffrant de faiblesse des bras a été souligné.
Concernant les sourds et malentendants, il a été constaté l'absence de boucle magnétique à l'intérieur de la rame, ce qui pourtant permettrait de compenser le niveau sonore parfois trop faible de l’annonce vocale pour les porteurs de prothèses auditives.

Aux remarques que nous avons pu faire, il nous a été répondu que les personnes handicapées de la communauté havraise semblaient satisfaites.

En conclusion : ce genre de visite est très instructif, à la fois pour les techniciens et les élus de l'agglomération Caen la Mer qui ont pu voir un certain nombre d'éléments à prendre en compte et pour les représentants des associations qui ont bien compris qu'il faudrait maintenir un haut niveau d'exigence et de vigilance pour aboutir à une accessibilité la plus universelle possible. L’expérience que nous avons acquise avec le chantier du TVR doit pouvoir aider dans ce sens.

Rédigé par Jean Poitevin.

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Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts de Caen du 27 février 2016

Cette nouvelle visite descriptive, organisée le samedi 27 février par le musée des Beaux-Arts de Caen, avait pour thème la musique. En préambule, Claude Lebigre, notre conférencière, nous a expliqué que la représentation de la musique a commencé très tôt puisque l’on trouve sur des vases antiques grecs ou égyptiens des personnages musiciens ou des instruments. Avec la peinture religieuse chrétienne, ce sont surtout des anges musiciens qui sont représentés. Mais les tableaux du musée de Caen sont de petites toiles, baroques, très chargées et difficiles à représenter en relief. Aussi Claude a-t-elle préféré nous décrire une œuvre mythologique : le duel musical d’Apollon et Marsyas de Novelli. Pietro Antonio Novelli (1608 – 1647) est un peintre sicilien, essentiellement connu pour ses peintures religieuses.

Le tableau représente le duel entre Apollon et Marsyas. Ce dernier est un silène, divinité de la nature, très animale, au physique souvent très désavantagé. Apollon, qui compte parmi ses attributs la lyre, long instrument à cordes, et qui est entouré des muses, est par nature un dieu musicien. Et en cette qualité, il se refuse à être comparé à quiconque.

Selon la mythologie grecque, Athéna inventa un jour une flute magique. Dès qu’on la posait sur ses lèvres, le son qui en sortait était absolument divin. Athéna était si fière de cette invention qu’elle se proposa d’en jouer au banquet des dieux. Mais là, étrangement, la moitié des convives l’écouta bouche bée tandis que l’autre se moqua d’elle. Athéna sortit alors du banquet et se regarda dans une glace. En effet, lorsqu’elle jouait de la flute, son visage était déformé par le mouvement des lèvres. La déesse, fâchée, jeta la flute qui dévala le mont Olympe jusqu’au bosquet où reposait Marsyas. Le silène, tout content, ramassa l’instrument et le posa à ses lèvres. Le son qui en sortit était si suave et si beau que bientôt dans toute la contrée, on entendit un murmure : « Marsyas joue divinement ». Le bruit enfla jusqu’à devenir un coup de tonnerre qui claqua à l’oreille d’Apollon. Furieux, le dieu descendit sur terre pour menacer Marsyas. Il lui proposa finalement un duel musical, avec un jury. Parmi les jurés, se trouvaient des muses mais aussi Midas, connu pour ne pas savoir retenir sa langue et dire tout ce qu’il pense. Lorsque Marsyas joua, Midas s’exclama : « Oh ! Il joue divinement ». Apollon colla alors à Midas des oreilles d’âne pour qu’il entende mieux. Puis le duel se poursuivit, chacun des musiciens devant à présent jouer mais aussi chanter. Or Marsyas en était bien incapable puisqu’il jouait de la flute. C’est donc bien sûr Apollon qui l’emporta avec son violon. Le malheureux Marsyas fut dès lors puni, dépecé vif. Mais comme souvent dans la mythologie, Marsyas se métamorphosa et devint un fleuve.

C’est cette histoire que raconte le tableau qui nous est décrit. On y retrouve Apollon, sur la droite, reconnaissable à sa couronne de lauriers, un violon dans les bras. Marsyas est assis sur la gauche, la flûte levée vers le ciel. Il est petit et tout en muscles. Apollon, lui, est debout, dans la lumière. Celle-ci semble venir du bas du tableau, sur la gauche, suivant la diagonale le long du dos et du bras de Marsyas et dirigée sur le buste d’Apollon. Derrière eux, on aperçoit les muses et Midas.

Claude nous a ensuite expliqué comment ce tableau a été attribué au musée des Beaux-Arts de Caen. En 1800, la ville de Caen est désignée, parmi les 15 plus grandes villes de France, pour recevoir quelques chefs-d’œuvre des anciennes collections royales confisquées pendant la Révolution, et du butin des guerres napoléoniennes provenant d’Italie, de Belgique, et de Hollande. Puis, en 1811, un nouveau dépôt de 35 tableaux originaires d’Autriche et d’Allemagne, acquis en vertu du traité de Tilsit, est octroyé à Caen par le directeur du musée Napoléon, Vivant Denon. C’est à l’occasion de ce second dépôt que le duel musical, provenant de Vienne, a été remis au musée. Il est en assez mauvais état bien qu’il ait sans doute fait l’objet d’une restauration au 19e siècle. Il est aujourd’hui très verni et craquelé.

Pour terminer, Claude nous a expliqué pour quelle raison Apollon est représenté avec une couronne de lauriers. Le plus beau des dieux suscite quelques jalousies, et notamment de la part de Cupidon. Celui-ci envoie dans le cœur d’Apollon une flèche d’or au moment où passe la nymphe Daphné. Mais au même moment, il envoie dans le cœur de Daphné une flèche de plomb. Apollon poursuit alors Daphné qui le fuit. Mais Apollon est un dieu et la rattrape. Daphné crie et appelle à l’aide à son père, qui est un fleuve. Son père la transforme alors en laurier au moment où Apollon va la prendre dans ses bras. Ce dernier n’a d’autre choix que de se faire une couronne de sa si aimée Daphné qu’il ne possèdera jamais. Le laurier Daphné est une espèce de laurier rose très toxique qui fait de belles fleurs et qui sent très bon.

C’est sur ce récit que s’est terminée la description du duel musical d’Apollon et Marsyas de Novelli. Un grand merci à Claude et rendez-vous le 7 mai pour une prochaine découverte.

Rédigé par Emmanuelle Gousset.

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COMPTE RENDU de la SENSIBILISATION A LA DEFICIENCE VISUELLE au Centre Sportif de Normandie d’Houlgate

Mercredi 16 mars, au Centre Sportif de Normandie d’Houlgate était proposé une sensibilisation à la déficience visuelle dans le cadre du championnat de France UNSS (Union Nationale du Sport Scolaire) de football lycées filles.
Ce sont tout d’abord 63 élèves de 4 Associations sportives de collèges et lycées du Calvados qui ont été accueillis au CSN pour participer à plusieurs ateliers de sensibilisation : un parcours avec canne blanche (prêtées par Jean de Cécitix, grand merci à lui !), , un parcours d’obstacles avec un guide, une séance de tir au but, des lancers d’objets dans une cible , une initiation au torball https://fr.wikipedia.org/wiki/Torball
au judo en situation de cécité totale.
Ces ateliers ont été encadrés par Laure Pelletier , Line Maigret et Mounir Boutartour (professeurs d’EPS (Education Physique et Sportive) et par 8 jeunes élèves du Lycée Victor Lépine de Caen.

Photo du championnat de France de football lycée filles.

Légende de cette photo :
Vue d'ensemble de la tribune avec le public et les joueurs sur le terrain avec le ballon au cours du match du championnat de France de football lycées filles.

Les élèves sont repartis ravis et souhaitaient renouveler cette expérience avec des enfants déficients visuels afin de partager des moments autour de la pratique sportive et d’échanger sur la vie quotidienne de chacun. Le rendez vous est pris pour bientôt avec des jeunes du S3AIS. Les enseignants d’EPS ont proposés de nouveau ces ateliers le soir aux 160 joueuses et leurs enseignants venus des quatre coins de l’hexagone pour le championnat de France de Football.
Les retours ont été tout aussi positifs de la part des jeunes filles et des adultes qui les encadraient.
Les rencontres sportives peuvent être des moments privilégiés pour informer, sensibiliser et faire évoluer les représentations des jeunes et des moins jeunes sur le handicap visuel.
C’est ce qu’essaie de faire nombre de services UNSS à travers toute la France et dans le Calvados en particulier au travers de journées « sport partagé » ou élèves valides et élèves en situation de handicap pratique une même activité cote à cote et le plus souvent dans la même équipe.
Le slogan de l’UNSS n’est-il pas « UNSS, partageons plus que du sport » ?

Compte rendu rédigé par Sébastien Bergin, directeur du service départemental UNSS du Calvados

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Redevance TV : pas d'exonération pour les aveugles

Dans une question au gouvernement, un député demande à ce que les non-voyants ne soient plus soumis à la redevance TV. Une requête à laquelle Bercy reste sourd.
Les non-voyants doivent contribuer à l'audiovisuel public

Est-il normal que les personnes aveugles soient assujetties à la contribution à l'audiovisuel public (ex redevance TV) comme n'importequel contribuable ?
La réponse est non pour Stéphane Saint-André, député (PRG) du Pas-de-Calais, qui s'insurge auprès du gouvernement de ce qu'il juge être «une aberration».

Une situation « déjà largement prise en compte »

Mais le gouvernement ne semble pas être du même avis. Depuis 2005, des allègements de la redevance TV sont « alignés sur ceux de la taxe d'habitation et effectués par voie de dégrèvements pris en charge par l'Etat », explique ce dernier dans sa réponse datée du 8 mars 2016.

En effet, les titulaires de l'allocation supplémentaire d'invalidité et de l'allocation aux adultes handicapés bénéficient déjà d'un dégrèvement à la contribution à l'audiovisuel public, « sous réserve de satisfaire aux conditions d'occupation de leur résidence principale prévues à l'article 1390 du code général des impôts (CGI) », ajoute Bercy. Dans le détail, les personnes bénéficiaires de l'allocation supplémentaire d'invalidité sont exonérées de la taxe foncière sur les propriétés bâties pour leur résidence principale si elles y vivent seules ou avec leur conjoint, ou avec des personnes à leur charge.

En outre, les personnes souffrant d'un handicap et qui étaient exonérées de la redevance TV en 2004 jouissent toujours d'un dégrèvement de la contribution à l'audiovisuel public, à la condition qu'elles ne soient pas soumises à l'ISF et que leur revenu fiscal de référence se soit pas supérieur à la limite de revenus fixée par le CGI, soit 10.686 euros, majorée de 2.853 euros pour chaque demi-part supplémentaire.

Pour le ministère des Finances, « la situation des personnes atteintes de cécité de condition modeste est donc déjà largement prise en compte ».

http://www.toutsurlesimpots.com/redevance-tv-pas-d-exoneration-pour-les-aveugles.html

Par Cassien Masquilier
mercredi 23 mars 2016 16:40
Je remercie Vincent Hoefman pour la communication de cet article.

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INTERVIEW du Professeur José-Alain Sahel

Le Professeur José-Alain Sahel, directeur de l'Institut de la vision, pionnier dans le domaine de la rétine artificielle, revient sur les progrès spectaculaires qui permettent désormais de sauver, voire de redonner la vue à des millions de personnes.

Le Figaro .- On observe de grandes avancées en ophtalmologie depuis quelques années. Peut-on parler d'un secteur en pleine révolution?

Pr José-Alain SAHEL.- Plutôt que de révolution, je parlerais de maturation. C'est l'émergence d'un grand nombre de travaux commencés il y a plus de vingt ans, peu connus du grand public, et qui aujourd'hui arrivent à maturité et à la lumière. C'est une période très enthousiasmante et gratifiante pour tous ceux qui ont mené ces recherches et les avancées sont extraordinaires pour les patients. Pour beaucoup qui perdaient la vue, la médecine, alors impuissante, n'offrait qu'un accompagnement. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Elle peut parfois redonner une partie de la vue.

Les rétines artificielles font partie des innovations les plus marquantes. Mais de quoi s'agit-il exactement, puisque l'on parle aussi d'implants rétiniens et d'œil bionique?

L'œil bionique n'existe pas encore car ce n'est pas l'œil entier qui est électronique, mais une couche de cellules située dans la rétine. Donc, le terme «implant rétinien» est le plus adapté. Aujourd'hui, ce que nous savons faire-cela va évoluer dans l'avenir -, c'est de remplacer en partie les cellules photoréceptrices de la rétine. Ce sont celles qui reçoivent la lumière et la transforment en signal électrique traité ensuite par les neurones de la rétine avant de parvenir, via le nerf optique, aux aires visuelles du cerveau.
Dans un certain nombre de maladies, comme la rétinopathie pigmentaire ou la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge), ces photorécepteurs dégénèrent et perdentleur fonctionnalité. Les neurones de la rétine et le nerf optique sont, quant à eux, toujours efficients, mais ils ne reçoivent plus d'informations puisqu'il n'y a plus de transformation de la lumière en signal électrique.
L'implant rétinien va donc se substituer à ces cellules photoréceptrices pour percevoir des signaux lumineux et stimuler les neurones rétiniens.

Et comment cela fonctionne-t-il?

Il y a différentes approches, mais le concept général est identique. Une caméra reçoit la lumière et la transforme en signal électrique qui est ensuite traité par un ordinateur miniaturisé. Puis le signal électrique est envoyé vers les cellules de la rétine par une puce implantée sous ou sur la rétine.
Evidemment, seule une petite partie des cellules photoréceptrices (nous en possédons 130 millions) est ainsi remplacée. Les dispositifs actuels intègrent 60 électrodes mais ils vont s'améliorer. Nous allons tester à la fin de l'année un implant disposant de 150 électrodes et nous espérons parvenir à 200 électrodes dans deux ans, puis à 600 et plus encore.

Qui peut disposer de ces implants aujourd'hui? Et pour quelles indications?

Pour le moment, l'indication est strictement limitée à la rétinopathie pigmentaire, une maladie génétique qui peut conduire à la cécité. Les patients implantés retrouvent la perception des formes, des objets. Le modèle d'implant le plus avancé, en termes d'autorisation administrative, est le système américain Argus II. Nous avons été parmi les premiers à le tester. Neuf malades ont été implantés en France, une trentaine le sera bientôt.
D'autres dispositifs existent: l'implant Retina, mis au point en Allemagne, et l'implant sur lequel nous travaillons avec Pixium Vision et qui est en essai clinique à l'Institut de la vision. Pixium Vision développe, en partenariat avec l'université de Stanford et nos équipes, un nouveau type d'implant qui offre la perspective fabuleuse d'être testé dans la DMLA. De plus, il est bien plus «confortable» pour le patient et le chirurgien: il est photovoltaïque et ne nécessite donc pas de câble et l'intervention chirurgicale est rendue plus simple.

Une centaine de patients bénéficient d'un implant rétinien dans le monde. Quand peut-on espérer une généralisation de cette intervention?

Avec la première génération d'implants, nous avons traité des personnes aveugles. Mais d'ici deux ans, lorsque la deuxième génération d'implants sera validée, nous pourrons soigner les personnes malvoyantes. D'ores et déjà, nous pouvons considérer que, dans les cinq ans à venir, l'implant rétinien fera partie de l'arsenal thérapeutique.

Peut-on espérer en réduire les coûts?

L'assurance maladie prend en charge la prothèse rétinienne sur la base d'un forfait de 95 897 euros par patient. Cela comprend l'implant, la chirurgie, mais aussi la rééducation, car le malade doit réapprendre à voir.
Certes, la somme est conséquente - il faut savoir que le coût de production d'un implant dans cette période de développement est très supérieur -, mais elle doit être mise en rapport avec le coût médical et social lié à la cécité.

Venons-en aux autres progrès. Des essais sont menés surles greffes de cellules souches pour remplacer les cellules rétiniennes endommagées. Quels sont les résultats escomptés?

Ils sont, dans l'ensemble, assez nuancés. Une société américaine, Ocata Therapeutics, a réalisé des essais avec des cellules souches embryonnaires pour traiter la DMLA et la maladie de Stargardt (dystrophie maculaire). Il s'agissait d'évaluer la sécurité de cette technique et son effet thérapeutique. Les premiers résultats ne sont pas négatifs car il n'y a pas eu de complications majeures. S'agissant de l'effet thérapeutique, il faut attendre pour le déterminer.
Par ailleurs, une équipe japonaise a commencé des essais cliniques avec des cellules souches iPS reprogrammées, dérivées de la peau du patient. L'essai a été interrompu provisoirement pour des questions de sécurité.

L'Institut de la vision s'implique aussi dans les greffes de cellules souches. ?

Nous travaillons avec l'équipe du Pr Marc Peschanski et I-Stem-Genopole d'Evry (Pr Monville) sur un essai de reconstruction partielle de la rétine à partir de cellules embryonnaires injectées sous la rétine. Nous avons testé avec succès ce protocole chez l'animal. Nous préparons donc un essai clinique sur l'homme pour l'année prochaine. Il faut savoir que les greffes de cellules souches présentent trois difficultés majeures: la connectivité d'abord, car on ignore jusqu'à quel point un tissu mature va se former. La tolérance immunitaire, ensuite: ces greffes entraînent des risques de rejet et peuvent nécessiter des traitements immunosuppresseurs. Enfin, une prolifération des cellules n'est pas exclue. La sécurité est un enjeu essentiel et aucun essai ne peut commencer sans être certain de l'innocuité de cette thérapie. Nous voulons aller de l'avant mais en évitant de prendre de risques pour les patients.

La thérapie génique ouvre aussi de nouvelles perspectives ?

A l'Institut de la vision, nous sommes très impliqués dans ce domaine. Nous avons trois essais en cours sur des maladies génétiques de la rétine et du nerf optique. Nous développons de nouvelles approches de thérapie génique, notamment, en matière de protection des neurones restants et d'optogénétique, qui consistent à transformer des cellules subsistantes dans la rétine en cellules photoréceptrices. Les résultats en termes de sécurité sont excellents.
S'agissant de leur efficacité, il est encore trop tôt pour communiquer là-dessus.

De grands malvoyants testent actuellement en France des prototypes de lunettes dites à réalité augmentée. Qu'en pensez-vous?

Nous participons à ces travaux en partenariat avec Essilor. Ce que je peux en dire à ce stade de l'étude, c'est que les patients qui testent la dernière génération de ces lunettes se montrent très satisfaits. Celles-ci augmentent la taille des images, améliorent les contrastes et sont esthétiquement très réussies. Essilor a annoncé leur commercialisation pour l'année prochaine.

Aujourd'hui, on soigne bien la cataracte, le glaucome, mais on ne parvient pas à venir à bout de la DMLA. Pourquoi?

Les recherches progressent avec l'identification de gènes de prédisposition à cette maladie. De plus, nous savons qu'une supplémentation quotidienne en vitamine E, vitamine C, bêtacarotène et zinc réduit de 20 % le rythme d'évolution d'une DMLA chez les personnes prédisposées. Par ailleurs, nous disposons de molécules, les anti-VEGF, efficaces sur 80 % des patients souffrant de la forme humide de la DMLA. En revanche, la forme atrophique ou forme sèche pose davantage de difficultés. Mais nous avançons avec les implants rétiniens ou la thérapie génique et certains médicaments sont en essais cliniques.

La chirurgie connaît aussi de belles avancées. Elle permet de remédier notamment à la cataracte, à la myopie. Mais qu'en est-il de la presbytie?

Sur la presbytie, je reste réservé car les résultats sont encore très inégaux. La chirurgie fonctionne pour certaines personnes. A côté de cela, la qualité et le confort des lentilles et des lunettes ne cessent de s'améliorer. La presbytie n'est pas une maladie. Faut-ilprendre les risques d'une chirurgie et de complications possibles quand nous disposons d'outils efficaces, confortables et sans danger pour y remédier? C'est une appréciation personnelle.

Beaucoup profitent d'une chirurgie de la cataracte pour corriger une myopie ou une presbytie. Est-ce à recommander?

Que l'on opère une cataracte tout en rectifiant une myopie est devenu un geste routinier. Le chirurgien met en place un cristallin artificiel dont il suffit d'ajuster la puissance pour corriger la myopie. Mais s'agissant de la presbytie, le résultat est plus aléatoire. Il faut alors poser un implant qui peut entraîner une perte des contrastes que le cerveau doit compenser en y travaillant pour corriger les images, ce qui peut être difficile pour une rétine et un cerveau vieillissants.

La myopie est de plus en plus fréquente. Comment l'expliquez-vous?

L'hypothèse la plus avancée aujourd'hui est que l'on fait appel sans cesse à la vision de près, pour lire, pour travailler Mais il faut compter aussi avec des facteurs génétiques, qui n'ont pas encore été identifiés.
Reste que l'usage intervient de manière importante. Pour preuve, on dénombre peu de personnes myopes dans les populations rurales en Chine, par exemple, alors qu'elles sont de plus en nombreuses à en souffrir dans les populations urbaines.
Heureusement, nous avons des solutions pour traiter la myopie: lunettes correctrices, chirurgie. Il existe aussi des lentilles rigides à porter la nuit, qui aplatiraient légèrement la cornée pour réduire sa courbure.

On note de grandes avancées médicales et, pourtant, il faut plus de deux mois (parfois sept) de délai pour obtenir un rendez-vous auprès d'un ophtalmologiste. Pourquoi?

C'est le résultat de décennies d'une politique de santé imposant un numerus clausus. Le nombre d'ophtalmologistes a été volontairement limité et les départs en retraite n'ont pas été remplacés. De fait, la filière a été asséchée. Une partie de la solution est que les ophtalmologistes s'entourent de professions complémentaires comme les orthoptistes et les opticiens pour les aider. Mais il ne faudrait pas que cela nuise à la qualité des soins et, en particulier, au dépistage des pathologies oculaires. Or, on peut s'inquiéter aujourd'hui car des lois récentes autorisent la vente de lunettes sur internet. Cela évite des consultations, et donc des frais d'assurance maladie, mais empêche le dépistage de maladies graves. Et s'agissant des coûts, c'est une vue à court terme.

On sait aujourd'hui que l'hygiène de vie compte dans la préservation de son acuité visuelle. Quelles sont vos recommandations?

D'abord proscrire le tabac, qui participe à aggraver la DMLA. Puis veiller à consommer quotidiennement des fruits et des légumes, des aliments riches en oméga 3 et en lutéine, pour préserver les cellules de la rétine.
Ensuite, il faut veiller à protéger les yeux des enfants des rayons solaires dès leur plus jeune âge à l'aide de lunettes de soleil de qualité. Et, enfin, consulter régulièrement un ophtalmologiste pour dépister de manière précoce toute pathologie oculaire. La vue est un bien des plus précieux. Il faut savoir en prendre le plus grand soin.

Article paru dans le Figaro le 30 Mars 2016
Je remerci Vincent Hoefman pour la communication de cet article.

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Pick up, une nouvelle technologie

Cette nouvelle technologie permet de recevoir des informations sur son smartphone grâce à une technologie utilisant le son haute-fréquence!
Les personnes à mobilité réduite ont le droit d’accéder à la culture et à l’information, c’est dans ce cadre que Citae a développé Pick up, une technologie simple et discrète qui permet de transmettre de l’information dans tous types de lieux (administrations, boutiques, musées, salons, etc.) grâce à des balises audio diffusant un son haute fréquence inaudible, mais détectable par 100% des Smartphones même sans connectivité.

Les personnes en situation de handicap pourront ainsi recevoir des informations sur l’accessibilité des bâtiments qui les entourent.

Cette application a initialement été conçue pour aider les personnes en situation de handicap. Mais celle-ci peut s’adapter à tous, comme par exemple pour des enfants qui visitent un musée. Un parcours spécifique et des informations adaptées peuvent être obtenues. Des personnes étrangères peuvent obtenir des informations traduites ou sous titrés dans leur langue. Des horaires, des itinéraires peuvent être reçus par cette technologie …

Pour en savoir plus une vidéo de présentation est disponible.
https://youtu.be/ajxS6Ug8Zow

Web :
http://www.citae.fr/pick-out

Source : http://wal.autonomia.org
Je remercie Vincent et Mylène pour la communication de cet article.

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