Sommaire de ce numéro

  1. Notre agenda du mois de février 2017.
  2. Compte-rendu de la Commission Communale d’Accessibilité de la ville de Caen.
  3. Compte-rendu de la visite descriptive du 4 février 2017 au musée des Beaux-Arts de Caen.
  4. Électeurs handicapés, donnez votre avis !
  5. Menaces sur le transport adapté.
  6. Sherpa, un assistant intelligent pour les déficients visuels.
  7. Colloque « Femme, Laïcité, Egalité, Handicap ».
  8. Raconte-moi ta thèse... sur les cartes interactives pour enfants malvoyants.
  9. Nouvelle association pour des séjours adaptés.
  10. Apple récompensée du prix "Louis Braille" pour l'accessibilité de ses produits.
  11. Visites sensorielles au musée de l’homme.

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Notre agenda du mois de février 2017

  • Mardi premier février : formation à l'IRTS.
  • Samedi 4 février à 11h : Visite de l'exposition "Territoires rêvés" au musée des Beaux-Arts de Caen.
  • Mardi 8 février à 14h : rencontre avec l'association Normandie Welcome au sujet de l'accessibilité de leur site Internet.
  • Samedi 11 février de 10h à 12h : assemblée générale de l'association Cécitix.
  • Mercredi 15 février :
    • Réunion sur la poursuite du projet colorlux avec le FabLab.
    • De 15h30 à 16h30 : réunion concernant la convention sur le four à thermogonflé auCCAS de Caen.

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Compte-rendu de la Commission Communale d’Accessibilité de la ville de Caen

Réunion du groupe de travail patrimoine bâti et espace public du mardi 13 décembre 2016

1- Les actions de la cellule handicap Voirie Espace-Public

Les feux sonores
En 2016, 6 carrefours ont été rénovés, 2 ont été équipés et 2 carrefours ont été créés. Cela correspond à l’installation de 56 modules.
Fin 2016, 1031 modules équipent 144 carrefours.

Les stationnements pour personnes en situation de handicap
En 2016, 30 places de stationnements ont été réalisées.
Au total fin 2016, on recense 587 stationnements réservés sur le territoire de la ville de Caen.

Mise en accessibilité des cheminements:
Avenue Henry Cheron
Reprise du QPP parc des sports pour élargir le cheminement pour rejoindre le trottoir. Mise en accessibilité du passage piéton à proximité pour faciliter la liaison entre les deux QPP.

Rue du XXeme siècle / rue desmoueux
Création d’une avancée de trottoir pour mettre en conformité un passage piéton existant et création d’un nouveau passage sur la rue Desmoueux

Boulevard Detolle
Mise en conformité des cheminements et des traversées piétonnes dans le cadre de la création d’une piste cyclable.

Rue de la Chapelle
Mise en accessibilité du trottoir et de la traversée piétonne à proximité de la crèche.

Rue Saint Jean
Mise en conformité du passage piéton devant l’église.

Rue Thibout de la Fresnaye
Mise en conformité des trottoirs et des passages piétons devant le commissariat et le centre commercial.

Av des Chevaliers
Mise en conformité du passage piéton devant le pôle de vie de quartier pour accompagner la création de la place PMR.

Rue du Pont Créon
Mise en conformité du trottoir devant l’école Jean Guéhenno avec reprise des largeurs de trottoirs aménagement du stationnement et création d’une place PMR sur le parking.

Résidence Chardonneret
Mise en conformité d’un passage piéton

Av Maréchal Gallieni
Suite à création d’un pédibus entre le parking Yvonne Gueguan et l’école rue Lucien Nelle, le parking a été réaménagé avec la création d’une place PMR et l’accessibilité du trottoir a été amélioré de sorte à assurer sa continuité.

Rue de l’Oratoire
Un passage piéton a été créé à proximité de l’agence de voyage de sorte à sécuriser un mouvement naturel des piétons

Rue Paul Gernez
Amélioration du cheminement piéton entre la place PMR et le passage piéton de l’école.

Rond-point de l’Orne
Création d’un cheminement dans l’espace vert et d’un passage piéton sur quai de juillet pour rendre accessible un cheminement usuel.

Rue de Bourgogne
Création d’un passage piéton aux normes pour faciliter l’accès entre la zone de stationnement et le trottoir desservant les logements.

Chemin de Fleury / chemin des coteaux
Installation d’un feu tricolore à l’intersection avec création d’un passage piéton aux normes

2- Les actions de la cellule handicap Bâtiments

Bilan de l’activité de 2016
Le budget alloué en 2016 pour les travaux de mise aux normes « handicap » était de 1 350 000 euros
Les travaux réalisés ont été :

Le budget total des travaux réalisés pour le patrimoine scolaires est de 353 000 euros décomposé comme suit :
Reine Mathilde : 38 300 euros
Authie Sud : 50 600 euros
Maladrerie : 28 800 euros
Millepertuis : 13 500 euros
Paul Gernez : 20 600 euros
Pigacière 46 500 euros
Puit Picard : 12 500 euros
Clos Herbert : 85 000 euros
Robert Doisneau : 62 200 euros
Pour les bâtiments sportifs :

Le budget total des travaux réalisés pour le patrimoine sportif est de 569 500 euros décomposé comme suit :
Diagnostics : 1 500 euros
Complexe sportif de la Haie Vigné : 30 500 euros
Boulodrome de Venoix : 10 000 euros
Gymnase Maurice Fouques : 13 000 euros
Espace sportif de la Guérinière : 6 000 euros
Gymnase Albert Camus : 7 500 euros
Gymnase de la Pomme d’Or : 60 000 euros
Gymnase de Venoix : 63 000 euros
Stade Déterville : 32 000 euros
Caen Rugby Club : 64 000 euros
Stade Michel d’Ornano : 282 000 euros
Pour les bâtiments divers et culturels :

Le budget total des travaux réalisés pour le patrimoine culturel et divers est de 84 750 euros décomposé comme suit :
Pôle de vie Nord Est : 19 000 euros
La Boussole (accueil de jour) : 1 650 euros
Musée des Beaux Arts : 16 000 euros
MQ de la Folie Couvrechef : 32 600 euros
Salle de quartier de la Guérinière : 1 600 euros
Centre de rencontre Grâce de Dieu : 13 000 euros
Bâtiment associatif Président Ribot : 900 euros

Mise aux normes des ascenseurs :
Le budget total pour mettre aux normes les ascenseurs s’élève à 17 000 euros.
Les bâtiments concernés sont :
Le groupe scolaire Reine Mathilde
L’espace André Lamraux
L’Hotel de Ville

Pour résumer :
Budget alloué en 2016: 1 350 000 euros
Crédits dépensés en 2016 : 1 024 250 euros
Soit une utilisation des crédits de 76 %
Subvention obtenue au titre de la DSIL : 142 000 euros
(Dotation de Soutien à l’Investissement public Local)

Les difficultés rencontrées :
Des procédures administratives avec des temps incompressibles (AT, PC).
Des travaux nombreux et peu coûteux.
Des travaux chronophages mobilisant beaucoup de ressources et des services associés (ABF).
Des diagnostics à compléter.
Des modifications, dans le planning des travaux liées aux autres Directions (Sports, Culture & Education).
Des normes complémentaires à prendre en compte (ex: tourisme & handicap)

Les travaux prévus pour 2017
Le budget alloué en 2017 pour les travaux de mise aux normes « handicap » sera de 1 189 000 euros
Les bâtiments traités en 2017 seront :

Le budget total des travaux à réaliser pour le patrimoine scolaires sera de 571 700 euros décomposé comme suit :
Millepertuis maternelle : 46 700 euros
Venelle aux Champs Maternelle : 25 000 euros
Jean Guehenno : 300 000 euros
Henri Brunet : 200 000 euros

Des études à lancer sur :
Paul Gernez Primaire
Victor Lesage Primaire et Restaurant Bosnière

Le budget total des travaux à réaliser pour le patrimoine sportif sera de 222 500 euros décomposé comme suit :
Gymnase Albert Premier : 24 000 euros
Gymnase Dunois : 10 000 euros
Gymnase Jean Moulin : 10 500 euros
La Butte Caennaise : 47 500 euros
Vestiaires Stade du Chemin Vert : 93 000 euros
Stade René Bendif : 37 500 euros

Des études à lancer sur :
Stade Joseph Déterville

Le montant total des travaux à réaliser pour le patrimoine culturel et divers sera de 520 000 euros décomposé comme suit :
Théâtre Municipal : 74 000 euros
Le Mémorial : 416 000 euros
Crèche Ilot Câlin : 3 000 euros
Club 3ème Age Saint Ouen : 5 600 euros
Club 3ème Age Maladrerie : 12 000 euros
Club 3ème Age Calmette : 4 200 euros
Halte garderie Mandarine : 1 800 euros

Le budget total des travaux à réaliser pour le patrimoine cultuel sera de 75 100 euros décomposé comme suit :
Notre Dame de la Gloriette : 55 000 euros
Temple Protestant : 12 800 euros
Saint Etienne : 8 800 euros
Saint Nicolas : 6 500 euros

Label Tourisme & Handicap :

Cette année, 3 bâtiments seront proposés pour prétendre au label « Tourisme & Handicap » :
Eglise Saint George.
Musée de Normandie
Abbatiale Saint Etienne.

Pour résumer :
Budget alloué en 2017: 1 189 000 euros
Reliquat de 2016 : 325 000 euros

Montant total des travaux prévus : 1 389 000 euros

Publié avec l'aimable autorisation de Madame Guénaëlle Constentin du Pôle Proximité et équipement de l'espace public (Direction de la voirie).

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Compte-rendu de la visite descriptive du 4 février 2017 au musée des Beaux-Arts de Caen

Le samedi 4 février à 11h, a eu lieu la visite descriptive du deuxième parcours thématique imaginé autour des collections du musée et du Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC) Normandie Caen. Ce parcours, intitulé « Territoires rêvés », regroupe un ensemble de 35 œuvres portant une attention particulière au paysage dans l’art contemporain.
Cette visite a été organisée pour les déficients visuels par le musée des Beaux-Arts de Caen et l’association Cécitix. Elle a rencontré un franc succès car près d’une vingtaine de personnes étaient présentes malgré le temps peu encourageant.

Nous avons été accueillis par Claude Lebigre, conférencière au musée.
Après une petite présentation de l’exposition, elle nous a conduits devant une première œuvre photographique d’environ 2,5 mètres de long sur 1,5 mètre de haut.
Cette photographie a été réalisée en 1995 par deux artistes : Felten et Massinger. Elles ont utilisé le procédé à l’origine de la photographie : la boîte noire. Elles ont aménagé une caravane de la même façon. Elles ont calfeutré le véhicule de manière à le rendre complètement imperméable à la lumière. Puis elles ont fait un trou en guise d’objectif dans la porte et ont appliqué du papier sensible sur le mur opposé. En laissant l’image s’imprimer pendant de longues heures, on obtient une photographie unique.
Le résultat de cette technique est remarquable à plus d’un titre. Tout d’abord, c’est une œuvre unique contrairement à la photographie que nous connaissons tous qui peut se tirer en plusieurs exemplaires.
Ensuite, la lenteur de l’impression du sujet sur le papier sensible permet de jouer avec la réalité. Claude nous a expliqué que les photographes avaient utilisé la même technique pour photographier une place où circulent de nombreux passants. Après une journée, sur le papier ne se sont imprimés que les bâtiments, et les éléments fixes.
Les passants ne sont pas restés suffisamment longtemps devant l’objectif pour impressionner le papier.

La photo qui nous est présentée a été conçue de cette façon. Elle donne l’impression de se trouver devant une peinture. Cette œuvre représente une forêt et, au sol, trois silhouettes, comme des fantômes. Le personnage le plus visible est adossé à un arbre placé au centre gauche. Une autre silhouette apparaît, couchée, encore plus floue au centre droit. Et la troisième est elle aussi couchée au milieu.

Ensuite Claude nous a emmenés vers une autre photographie, elle aussi troublante, réalisée par l’artiste allemand Walter Niedermayr en 1996.
Cette œuvre forme un carré comprenant quatre photos pratiquement identiques. Au premier coup d’oeil, on voit un paysage de montagne avec des chalets et des remonte-pentes. Ces derniers donnent l’impression de se poursuivre d’une photo sur l’autre. Nous avons la sensation d’avoir affaire à un paysage en noir et blanc. Mais en regardant de plus près, nous apercevons de la couleur. En creusant encore un peu nous nous rendons compte que c’est le même pan de montagne qui se retrouve sur chaque photo, il est seulement un peu décalé d’un cliché par rapport à l’autre.

Nous poursuivons notre visite en nous arrêtant devant le triptyque réalisé par l’américain Jim Dine. Son œuvre comprend trois gravures d’une grandeur d’environ 1,6 sur 1,15 mètre. Elles ont été gravées sur du carton avec des outils de jardinage et représentent trois fois la même montagne. La première est fortement éclairée avec beaucoup de neige au sommet, la seconde est un peu plus grise avec un ciel rosé et granuleux, la troisième est encore plus grise avec un ciel obscure. Sur chaque gravure, il est écrit en allemand « sous la montagne » assez lisible sur la première, un peu moins sur la seconde et pratiquement illisible sur la troisième. Les deux dernières gravures ont une figure, sur la deuxième c’est une barbe rouge en lévitation et sur la troisième, se trouve un corbeau noir de profil qui regarde vers la barbe rouge. Ces gravures illustrent la légende de l’empereur allemand Frédéric Barberousse (XIIe siècle).
La légende dit que l’empereur n'est pas mort, mais endormi avec ses chevaliers dans une caverne dans les montagnes de Kyffhäuser en Thuringe, et que lorsque les corbeaux cesseront de voler autour de la montagne, il se réveillera et rétablira l'Allemagne dans son ancienne grandeur. Selon l'histoire, sa barbe rousse a poussé à travers la table auprès de laquelle il est assis. Ses yeux sont à demi clos dans son sommeil mais, de temps en temps, il lève la main et envoie un garçon voir si les corbeaux ont cessé de voler.

En nous retournant, nous découvrons l’œuvre de Pascal Pinaud intitulée « semence ». Ce sont trois grands tableaux de 2,5 sur 1,5 mètre.
L’artiste a posé les toiles à plat sur le sol. Il les a enduites d’un liant blanc avant d’y semer des mines de crayons de couleurs et de pastels. Il a ensuite passé un rouleau à pelouse dessus pour écraser les mines afin qu’elles se mélangent bien au liant. Et pour finir il a poncé le tout.

Claude nous entraîne un peu plus loin pour nous décrire l’œuvre de Pierre Buraglio. C’est un artiste qui se sert beaucoup des objets de récupération. Ici, il a utilisé des cadres de sérigraphie. Dans le premier, disposé en hauteur, nous voyons un baigneur avec un magnifique maillot de bain bleu. Il a la tête penchée. L’artiste a intégré un deuxième cadre placé horizontalement à peu près à la hauteur du buste du nageur. Dans celui-ci nous découvrons un paysage maritime presque abstrait. En dessous, il a intégré un troisième cadre plus petit dans lequel il a fait une énorme tache noire qui pourrait représenter la pollution.

Nous poursuivons notre visite en nous arrêtant devant l’œuvre de Philippe Boutibonn intitulée « l’usine qui brûle ». Cette œuvre est réalisée avec sept enveloppes ouvertes, alignées de manière à représenter un grand bâtiment. Durant l’enfance de l’artiste, une imprimerie a brûlé et cela lui a inspiré cette œuvre. Dans le centre des enveloppes, il a écrit à la machine à écrire des suites de lettres sans signification afin de rappeler l’imprimerie. Pour symboliser le fait que l’usine a brûlé, nous voyons sur le toit de la septième enveloppe une trace de charbon.

Claude a pu nous faire toucher l’œuvre suivante réalisée par Myriam Mechita, intitulée « Territoires rêvés ». C’est cette œuvre qui a donné son nom à l’exposition. Elle a été construite avec des Lego en plastique noir très brillant disposés sur un socle en bois. Cette sculture représente une ville en construction ou en démolition. Il n’est pas possible de le savoir…

Pour terminer la visite, nous nous installons devant l’œuvre de Najia Mehadji. Cette œuvre est une commande du musée de Caen pour illustrer l’un des plus illustres tableaux du musée « le mariage de la Vierge » du pérugin.
Najia Mehadji a représenté les trois principaux personnages de ce tableau par trois figures hexagonales. Celui du centre est un hexagone ouvert, d’apparence bien stable car un des côté est parallèle à la base de la toile. Il est bleu à l’extérieur et rouge à l’intérieur. Cette figure représente le grand prêtre, bien campé sur ses pieds dans l’œuvre originale.
La Vierge et Joseph, eux, sont représentés par des hexagones plutôt instables, comme s’ils étaient posés sur un seul pied, comme ils apparaissent dans l’œuvre du Pérugin.
Le collage a été réalisé avec du papier bleu sur lequel a été appliqué un liant avec du pigment rouge. L’artiste a intitulé son œuvre d’un mot japonais : « ma ». C’est un mot qui peut se traduire de différentes manières en Français. Il peut signifier par exemple le temps, ou le sacré, ou encore le silence.

Une fois de plus, nous remercions Claude pour la description de cette exposition qu’elle a faite avec une grande passion et un savoir-faire incomparables.

Rédigé par Nicolas fortin

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Électeurs handicapés, donnez votre avis !

Les électeurs handicapés et leurs proches sont invités à donner leur avis, de manière anonyme, sur l’évolution de leur quotidien, leurs attentes et leurs intentions de vote. Une enquête de l’Ifop pour l’APF, à moins de trois mois de l’élection présidentielle.

Quel est l’état d’esprit des citoyens handicapés et de leurs proches, à la veille de l’élection présidentielle ? L’APF et l’institut de sondage Ifop lancent, ce lundi 6 février, une grande enquête en ligne pour sonder l’opinion de ce corps électoral. « Ce que pensent quelques millions d’électeurs pourrait intéresser les prétendants à l’Élysée, non ? », feint de s’interroger Yann Beauson, le directeur de la communication et du développement des ressources de l’association.

Voici donc les électeurs handicapés et leur famille interrogés, entre autres, sur l’évolution de leur situation depuis dix ans. Mais aussi sur ce qui doit être amélioré, prioritairement, et sur les mesures à prendre pour y parvenir.

« Inscrire le handicap à l’agenda des équipes de campagne. »

« Nous voulons donner la parole aux principaux concernés, poursuit Yann Beauson. C’est aussi une manière d’inscrire le handicap à l’agenda des équipes de campagne. Ce thème est généralement sous-traité alors qu’il concerne une partie importante de la population : les personnes en situation de handicap, bien sûr, mais aussi leurs proches, qui jouent parfois le rôle d’aidants. »

Les internautes seront ainsi invités à s’exprimer sur cette question :
« Le thème du handicap occupe-t-il une place suffisamment importante dans la campagne électorale pour l’élection présidentielle ? »

Avez-vous l’intention d’aller voter ?

L’enquête en ligne permettra également de mieux connaître le positionnement politique des personnes en situation de handicap.
Ont-elles confiance dans la classe politique ? Ont-elles l’intention d’aller voter ? Et même pour qui envisagent-elles de voter ?

« Ces données existent pour les ouvriers, les retraités ou bien encore les diplômés de l’enseignement supérieur, souligne Yann Beauson, mais on ne sait pas grand-chose sur les électeurs en situation de handicap.
Certes, ces derniers ne sont pas réductibles à leur handicap mais à partir du moment où ils se reconnaissent en tant qu’électeurs handicapés, il est intéressant de connaître leur opinion. Ils peuvent représenter un vrai poids électoral. » Franck Seuret

Jusqu’au 28 février pour répondre

Vous êtes handicapé(e) ? Ou l’un(e) des proches d’une personne en situation de handicap ? Vous pouvez participer à cette consultation jusqu’au 28 février, en cliquant sur
http://www.enquete-handicap-elections.fr

Comptez une dizaine de minutes pour répondre à toutes les questions. Vos réponses au questionnaire sont confidentielles. Les résultats ne seront exploités qu’à des fins statistiques. Ils seront rendus publics courant mars à un mois du premier tour de l’élection présidentielle.

Extrait du site www.faire-face.fr

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Menaces sur le transport adapté

L'alerte est venue d'une petite coopérative d'insertion parisienne, Transport Challenger, qui emploie cinq chauffeurs et dont une partie de l'activité consiste à faire du transport adapté en utilisant un Kangoo aménagé. Son fondateur déplore l'absence de prise en compte de cette activité dans la loi du 29 décembre 2016 censée régler le conflit entre les taxis et VTC (voiture de transport avec chauffeur) qui empoisonne quelques grandes villes depuis plusieurs années. La réponse législative consiste à réserver aux seuls travailleurs indépendants l'activité taxi ou VTC dans les agglomérations de plus de 100.000 habitants, les entreprises employant des salariés pour réaliser des transports commandés via une centrale de réservation ou une application devant les effectuer avec des véhicules d'au moins dix places. En clair, Transport Challenger voit son cadre de travail profondément modifié : soit elle abandonne son Kangoo au profit d'un gros fourgon adapté, soit elle licencie ses salariés pour ensuite les faire travailler sous statut d'auto-entrepreneur ou de travailleur indépendant, ce qui n'est pas dans sa vocation sociale.

Ce bouleversement touche toutes les entreprises de transport adapté, dont les plus importantes ne semblent pas réagir. En pratique, leur volume de transport occasionnel (qu'on peut qualifier de taxi adapté) est marginal, le gros de leur chiffre d'affaires est réalisé sur des marchés passés avec des collectivités locales dans le cadre d'une délégation de service public, des associations ou organismes gestionnaires d'établissements médico-sociaux. Ces marchés ne sont pas concernés par la nouvelle législation, même lorsque le transport est commandé via une centrale de réservation.

Mais dans quelques semaines, il deviendra en pratique impossible à une personne handicapée résidant dans une agglomération de plus de 100.000 habitants de commander un transport adapté pour pallier les carences du service assuré en délégation de service public. Cela concerne les personnes handicapées qui n'y sont pas admises parce qu'elles ne sont pas inscrites ou résidentes, ou auxquelles un transport est refusé à cause de la saturation d'un "service public" conçu au rabais. Les Franciliens, plus particulièrement les Parisiens, mais également les Marseillais et les Lyonnais connaissent bien cette dernière situation :
ils commandent un transport (subventionné) auprès d'un PAM, Optibus ou Mobi Métropole, on leur répond qu'il n'y a plus de place. S'ils ne veulent pas renoncer à leur déplacement, ils peuvent alors commander (au prix fort) un "taxi adapté" dans une entreprise qui assure ce service. Ce qui risque de devenir encore plus couteux s'il devient nécessaire d'utiliser un fourgon de dix places pour le transport d'une seule personne en fauteuil roulant !

Interrogée sur le sujet, Ulysse Transport confirme qu'elle est concernée mais que son activité de taxi adapté ne représente que 5% de son chiffre d'affaires. Côté secrétariat d'Etat aux transports, pas de réponse : comme d'habitude, les choses bougeront peut-être après les premières protestations de clients laissés en rade...

Laurent Lejard, janvier 2017.
Extrait du site www.Yanous.com

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Sherpa, un assistant intelligent pour les déficients visuels

Des millions de personnes souffrent aujourd’hui de déficience visuelle.
A noter que 61% des déficients visuels sont des personnes âgées de plus de 60 ans, ce qui peut conduire à une perte d’autonomie progressive et à de nombreuses difficultés dans les déplacements quotidiens.

Partant de ce constat, la société Handisco a développé un équipement intelligent, connecté et adapté pour aider ces personnes à surmonter leurs obstacles du quotidien : une canne blanche munie d’un assistant nommé Sherpa.

Sherpa, une canne blanche connectée qui change la vie des personnes mal-voyantes

La canne blanche est munie d’un assistant intelligent : Sherpa, un petit appareil à fixation universelle, qui permet à ses utilisateurs d’obtenir leur localisation exacte ainsi que les principaux points d’intérêt à proximité (magasins, restaurants, lieux publics…).
Il est également possible de localiser l’arrêt de bus, de métro ou encore de tramway les plus proches et de connaître rapidement les lignes desservies et les prochains horaires de passage. Grâce à une commande vocale intelligente, il est simplement nécessaire d’énoncer la destination souhaitée et de se laisser guider pas-à-pas en toute simplicité.

La canne blanche dispose de capteurs à ultrasons, capteurs infrarouges, GPS, connexion internet, pour aider les personnes souffrant de problèmes visuels à éviter les obstacles qui se présentent à eux en ville.

Sherpa, un projet mis en place par des étudiants

Cinq étudiants en école d’ingénieurs (Jonathan Donnard, Mathieu Chevalier, Lucie D’Alguerre, Nicolas Frizarrin et Florian Esteves) ont mis au point cet équipement dans l’objectif d’aider les malvoyants à se déplacer de manière autonome dans un environnement urbain.

La lutte contre l’exclusion sociale est un véritable moteur pour Handisco, qui continue de travailler main dans la main avec les différents acteurs du milieu, que ce soit des formateurs, des associations ou des futurs utilisateurs.

Silveréco, cécitroc-infos)
3 février 2017 par REDACTION Silver Economie

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Colloque « Femme, Laïcité, Egalité, Handicap »

PARIS - 30 mars 2017

La laïcité n'est pas une opinion parmi d'autres mais la liberté d'en avoir une. Elle n'est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect des principes de liberté de conscience et d'égalité des droits.
LA LAÏCITÉ AUJOURD’HUI
Note d’orientation de l’Observatoire de la laïcité
Marraine : Djemila BENHABIB
Écrivaine, journaliste, enseignante et conférencière.
Prix international de la laïcité 2012
Prix humaniste du Québec 2014
Prix de la liberté d’expression 2016

L’association FDFA (Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir) vous invite au colloque « Femme, Laïcité, Egalité, Handicap » le 30 mars prochain.

Programme provisoire :
8h30 : Accueil du public
Animation de la matinée : Julie MURET
9h00 : Ouverture par Maudy PIOT, présidente de FDFA, Catherine COUTELLE, députée de la Vienne et présidente de la Délégation aux Droits des Femmes de l’Assemblée Nationale (sous réserve), Danielle BOUSQUET, présidente du Haut Conseil à l’Egalité femmes-hommes (sous réserve) et Djemila BENHABIB, écrivaine, journaliste, enseignante et conférencière, prix international de la laïcité 2012, marraine de la journée
10h00 : Conférence : Henri PENA-RUIZ, philosophe : « Pourquoi la laïcité ? »
Echanges avec la salle
10h45 : Conférence : Djemila BENHABIB : « La laïcité garantit-elle les droits des femmes ? » (titre provisoire)
11h30 : Témoignages de - Serenade CHAFIK (Egypte)
- Nadia EL FANI, franco-tunisienne, prix international de la laïcité 2011
- Nadia REMADNA, présidente de l’association Brigade des Mères
- Nadia OULKACI ou Nadia BENMISSI, fondatrices du collectif Femmes sans voile
Echanges avec la salle
12h30 : Déjeuner libre
14h00 : Présentation du rapport de 2016 « La laïcité garantit-elle l’égalité femmes-hommes ? » par Françoise LABORDE, vice-présidente de la délégation aux droits des femmes, sénatrice de la Haute-Garonne
Echanges avec la salle
14h45 : Table ronde « Droits des femmes, laïcité et citoyenneté des femmes handicapées » - Animation : Stéphanie DUNCAN
Avec :
- Marie-Cécile MOREAU, Présidente de l’Association Française des Femmes des Carrières Juridiques
- Martine CERF, Secrétaire Générale de EGALE : « Universalité de la laïcité » (titre provisoire)
- Laure CAILLE « féminisme et laïcité »
- Laurence MARCHAND-TAILLADE, présidente de Forces Laïques : « Droits des femmes, laïcité et action politique »
- Michèle VIANES, présidente de Regards de Femmes : « La laïcité force et bouclier pour les femmes, ici et dans le monde »
Echanges avec la salle
16h15 : Intervention de Maud OLIVIER, députée de l’Essonne, vice-présidente de la Délégation de l’Assemblée Nationale aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes
16h30 : Table ronde « Laïcité et handicap : la laïcité a-t-elle sa place dans le handicap ? » - Animation : Stéphanie DUNCAN
Avec :
- Alain PIOT, sociologue : « Le handicap hors de la gangue des religions »
- Annie SUGIER, présidente de la LDIF (Ligue du Droit International des Femmes) : « La laïcité pour combattre les marginalisations »
- Emmanuel HIRSCH, Professeur d’éthique médicale, université Paris-Sud– Paris-Saclay, Directeur de l’espace de réflexion éthique de la région Île-de-France : « Egalité, laïcité »
- Florence BINARD, maître de conférences, CEDREF Université Paris Diderot : « Le multiculturalisme »
Echanges avec la salle
17h30 : Conclusion par Djemila BENHABIB, marraine de la journée,
Laurence ROSSIGNOL, Ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des Femmes et Maudy PIOT, présidente de FDFA

Salle Victor Hugo
3ème sous-sol
101, rue de l’Université
75007 PARIS
Métro Invalides (lignes 8 & 13)
RER C Invalides

Entrée gratuite sous réserve d'inscription préalable :
https://webquest.fr/?m=27415_inscription-colloque-femme-laicite-egalite-handicap---30-mars-2017

Sans inscription, l’accès à la salle Victor Hugo vous sera refusé.
Une pièce d’identité vous sera demandée à l’entrée afin d’accéder à la salle. Seules les pièces d’identité suivantes seront acceptées : carte nationale d’identité, passeport ou titre de séjour en cours de validité (aucune autre pièce d’identité ne sera acceptée, notamment le permis de conduire).

Accessibilité des lieux et des débats
Traduction en langue des signes française, retranscription en direct sur écran (vélotypie), boucle magnétique pour les personnes malentendantes appareillées,
programmes en caractères agrandis et en Braille (à préciser lors de l’inscription)

L'association :
Fondée en 2003, l’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir, a pour objet de promouvoir la place des femmes handicapées dans la société, quelle que soit la nature de leur handicap.
D’interrogations en questionnements, de rencontres en dialogues, l’association s’est donné pour objectif de lutter contre la double discrimination : celle du handicap et celle du genre. Au travers de journées de réflexions sur des thèmes liés à la femme et au handicap, l’association mène son combat pour la reconnaissance des personnes en situation de handicap, et plus particulièrement des femmes, comme citoyennes à part entière.

FDFA Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir
2 Rue Aristide Maillol
Paris, 75015
France
01 45 66 63 97
contact (chez) fdfa.fr
http://www.fdfa.fr

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Raconte-moi ta thèse... sur les cartes interactives pour enfants malvoyants

Photo d'une carte interactive et tactile

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Une carte interactive et tactile à l'Institut des Jeunes Aveugles de Toulouse pour apprendre la géographie, l'agriculture, l'économie touristique... Photo Emeline Brulé

«Libération» tend son micro aux doctorants passionnés et passionnants.
Aujourd'hui, Emeline Brulé conçoit des cartes interactives pour les élèves déficients visuels et imagine de nouvelles manières d'enseigner pour faciliter l'inclusion à l'école.
• Raconte-moi ta thèse... sur les cartes interactives pour enfants malvoyants
Pour le deuxième épisode de notre série «Raconte-moi ta thèse», on a rencontré Emeline Brulé dans son laboratoire à Télécom ParisTech. Dans un fablab au sous-sol de l’école, elle surveille un globe en plastique prendre forme sous la tête d’extrusion d’une imprimante 3D. Avec sa formation en design et typographie, comment s’est-elle retrouvée à bricoler des cartes et des plans en reliefs pour les élèves de l’Institut des jeunes aveugles de Toulouse ?

«Le sujet de ma thèse est lié aux politiques publiques sur le handicap, qui prévoient depuis 2005 que tout enfant a le droit d’être éduqué dans l’école de son quartier quel que soit son handicap. C’est le principe d’inclusion. On manque de professeurs et d’aide humaine, mais la loi propose d’autres moyens d’organiser cette inclusion, notamment par le développement de technologies, d’interfaces. C’est un vaste problème : aujourd’hui, un peu plus de 2% de la population scolaire mineure est considérée comme ayant des besoins particuliers. Le principe d’inclusion est compliqué pour tout le monde, car il va à l’encontre d’années et d’années d’habitudes pédagogiques et d’attentes chez les enseignants, les parents et parfois les élèves eux-mêmes.
«C’est cette politique qui a permis la naissance d’un projet comme Accessimap, dont l’objectif est d’améliorer l’accès à la cartographie pour les déficients visuels. Des cartes ont déjà été conçues par les chercheurs et ingénieurs de l’IRIT pour les élèves déficients visuels en géographie (c’était notamment l’objet de la thèse d’Anke Brock, supervisée par Christophe Jouffrais). Les prototypes fonctionnaient très bien quand ils étaient testés en laboratoire. Mais comment faciliter leur adoption en classe, ce qui est un tout autre défi ? De manière générale en France, l’évaluation en interactions humain-machine (IHM) se fait en "situation contrôlée" et les dispositifs expérimentaux sont rarement mis à l’échelle, testés en conditions réelles. Le projet Accessimap cherchait donc quelqu’un qui vienne du design pour aller étudier les besoins en classe, la réalité de terrain, et en faire un doctorat.

«Depuis deux ans, je travaille principalement avec cinq enfants d’une même classe à l’Institut des jeunes aveugles de Toulouse, l’IJA. Ils ont entre 8 et 12 ans et ils ont grandi pendant ma thèse, je les connais bien maintenant. Ils sont en classe spécialisée un à deux jours par semaine et en inclusion le reste de la semaine, entre le CE1 et le CM2, pour la plupart avec une auxiliaire de vie scolaire.
«En ce moment, j’imprime un globe tactile au fablab de Télécom Paristech. Il en existe dans le commerce, mais ils coûtent vraiment très cher, et ça devient difficile à trouver – c’est général d’ailleurs, on entend ce discours un peu bizarre selon lequel grâce au numérique, on n’a plus besoin de technologies spécialisées pour les aveugles. Ils peuvent bien se débrouiller avec un ordinateur… J’avais trouvé et téléchargé un premier modèle 3D de ce globe sur le site Thingiverse. Je voulais voir si les enfants appréciaient. Je leur avais présenté en même temps qu’une petite web app, qui donne le nom des océans et un son ou une histoire en fonction de l’endroit où on clique.

Photo d'une carte en bois représentant les océans

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Une carte en bois, découpée au laser, est posée sur une tablette. Une application lit le nom des océans quand on clique dessus. (Photo Emeline Brulé)

«Pour les textures des océans et des continents, qui étaient identiques sur la première version du globe, j’ai travaillé avec une transcriptrice de l’IJA de Toulouse. Il fallait mettre au point une nouvelle texture spécifique aux océans, qui ne soit pas rêche au toucher. Maintenant, elle ressemble à de la peau d’orange, plus agréable.

«Et puis les enfants se sont mis spontanément à jouer au ballon avec le globe, et je me suis rendu compte que ça permettait de leur expliquer aussi des choses sur le fonctionnement de la gravité ou de l’univers…
Finalement, mes globes ont eu beaucoup de succès, mais ils ont le défaut d’être trop détaillés. Il fallait trouver un moyen de faire un globe simplifié pour les plus petits… Et bicolore si possible. Tous les fichiers que je crée seront mis à disposition sur le web – sur mon site et sur Instructables. L’idée, c’est que le matériel pédagogique qu’on a développé soit réutilisable.

Photo du globe représenté en bicolore et bi-texture

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Le globe dans sa dernière version en date : bicolore et bi-texture. (En collaboration avec Laurence Boulade et Nathalie Bédouin. Photo EmelineBrulé)

«On ne dirait pas comme ça, mais c’est très important, la couleur. Avant, toutes les cartes en relief conçues pour les enfants malvoyants étaient en noir et blanc, alors que les voyants avaient des cartes couleur. Mais ce n’est pas parce qu’on regroupe tous les déficients visuels sous l’expression "aveugles" qu’ils ne voient rien du tout : on est légalement "aveugle" en dessous de 1/20e d’acuité visuelle, même avec des résidus de vision. Ce n’est donc pas une raison pour priver ces enfants de couleurs… Et puis, leur donner des objets en noir et blanc est une façon de leur montrer qu’ils sont différents des autres.
Nous, on crée du matériel pédagogique en couleurs pour que les enfants malvoyants puissent s’en servir avec leurs camarades voyants.

«Le rapport des enfants à la couleur est intéressant, d’ailleurs, et très différent d’un individu à l’autre. J’ai eu par exemple des tout-petits, âgés de 3 à 5 ans, qui réclamaient des objets rouges et noirs ! Ce sont les couleurs qu’ils perçoivent le mieux, avec un fort contraste. Mais jamais je n’aurais pensé à choisir ces couleurs pour des enfants si jeunes… On pense plutôt à du pastel ou des couleurs vives. Rouge et noir : j’avais l’impression de leur donner des trucs gothiques !

«Les cartes papier sont donc colorées, maintenant. Techniquement, il s’agit juste d’une photocopie dont le papier gonfle là où il y a de l’encre noire et qu’on le chauffe dans une machine spéciale : c’est le thermogonflage, utilisé depuis longtemps pour la géographie à destination des déficients visuels. Nous, en classe, on pose cette carte sur une tablette tactile avec un écran dit capacitif pour la rendre interactive. Le papier est assez fin pour que l’écran détecte le doigt de l’élève, donc l’ordinateur auquel la tablette est connectée peut réagir quand le doigt se promène à certains endroits de la carte, en énonçant oralement le nom du lieu par exemple.

Photo d'un monument en 3D

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Un monument imprimé en 3D et posé sur une carte tactile. (Photo Emeline Brulé)

«Une des premières questions que je me suis posées est de savoir si on pouvait remplacer ces simples légendes par des textes plus longs. Et si la tablette racontait tout une histoire autour de ce lieu ? Peut-on imaginer de tracer des trajets sur la carte en y promenant des objets ? Au-delà de l’approche technique, j’ai cherché des scénarios d’utilisation avec les enfants, pour ne pas se contenter de transposer la carte papier sur un support interactif, mais exploiter la technologie pour ouvrir de nouvelles possibilités.
«On peut déplacer sur la carte des petites voitures et des péniches le long des routes et des fleuves, poser des monuments comme des églises ou un château imprimés en 3D sur le plan d’une ville. Comme ça, les enfants font le lien mentalement entre la représentation 2D de la carte, la modélisation 3D du bâtiment et la perception sensorielle qu’ils en ont eue quand ils sont allés visiter le château ou l’église en sortie scolaire – la texture des pierres, la hauteur des marches…

«Les enfants utilisent aussi des bracelets connectés avec un petit magnétophone pour enregistrer des sons. Ils ont enregistré l’école, le discours de l’institutrice devant le monument aux morts ou le bruit de la canne sur les pavés dans le centre historique de Toulouse. Ces sons peuvent être joués par la tablette, aussi, quand on y pose la carte de la ville et qu’on clique sur les lieux. Ça n’a l’air de rien, mais ça permet de faire le lien entre une représentation abstraite d’un itinéraire sur une carte et le trajet qu’ils ont effectué en sortie. Il est important que leur perception de la réalité soit cohérente avec le curriculum théorique auquel on leur demande d’adhérer.

«Le deuxième prototype que j’ai fait, c’était avec des goûts et des odeurs. On peut exploiter ces sens à l’école, au-delà des événements de découverte type semaine du goût, pour avoir accès à un savoir traditionnel. Sur la carte interactive de la région toulousaine, on a posé une petite abeille, une assiette d’olives, un petit bol recouvert de filaments conducteurs pour qu’ils soient reconnus par la tablette comme un doigt. Dans le bol, on met ce qu’on veut : du miel, du jus de raisin, du fromage de chèvre, un morceau de fraise… Ils représentent une certaine forme d’agriculture en lien avec le territoire. A partir de là, on peut faire un cours sur le tourisme et l’économie régionale, la transformation industrielle des produits – de la fraise brute à la pâtisserie –, les différences entre la campagne et les villes, l’urbanisme… Avec des objets très communs, on les amène vers des notions complexes et des capacités d’abstraction les plus larges possible.

Photo de produits culinaires

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Abeille, olives, bouteille de vin et canard symbolisent les productions culinaires de la région. (Photo Emeline Brulé)

«Il ne faut pas penser la technologie seulement comme un moyen de remplacer la capacité sensorielle qui manque à ces enfants. Elle doit permettre une nouvelle forme de sociabilité. J’ai vu un enfant par exemple dont le voisin de classe avait appris le braille, pour qu’ils puissent communiquer entre eux sans que le prof ne puisse lire leurs messages ! Les enfants veulent récupérer la technologie à leur avantage. Maintenant, en classe, ils peuvent se vanter : "nous, on a une carte interactive, alors que vous, c’est juste une carte en papier !" En développant et favorisant d’autres types d’apprentissage, on met l’accent sur leurs propres forces. Avec Accessimap, on travaille toujours pour que nos prototypes puissent être adaptés à toutes sortes de classes. On réfléchit au kit pédagogique à fournir aux professeurs, au scénario qui accompagne les objets, tout en leur laissant une part de bricolage.

«J’ai fait un an et demi d’observations, et maintenant que je suis en phase de rédaction de ma thèse, je continue régulièrement de faire des entretiens et je vais retourner à Toulouse bientôt. J’ai donc pu voir l’évolution sur le long terme. Plusieurs enseignantes utilisent les cartes interactives, elles les réalisent elles-mêmes ou les demandent au service de transcription spécialisée dans l’adaptation de documents en tactile – je dis "elles", car la majorité du personnel sont des femmes, comme c’est souvent le cas dans le milieu du soin. Certains enseignants ont changé leur approche pédagogique, comme cette prof qui prend en compte l’odorat et le goût des enfants depuis l’expérience de la carte sur le goût. L’un de ses élèves a beaucoup de difficultés dans plusieurs domaines, mais il est très bon pour identifier les odeurs. Cela lui permet de participer d’une autre manière.

«Ma thèse part de l’histoire de l’éducation des aveugles en France pour contextualiser la réflexion, et s’intéresse plus globalement, aussi, à l’expérience de la classe. Les enfants ne sont pas toujours très enthousiastes au sujet de l’école, et certains proposent des améliorations. Le courant du codesign veut impliquer l’utilisateur final dans le processus de conception. On ne peut pas considérer que les enfants sont juste de petits adultes en devenir qu’on doit remplir de connaissances jusqu’à maturation. Ils ont des cultures et des manières de socialiser particulières. Demander aux enfants ce qu’ils pensent de l’école, on le fait très peu en France, contrairement aux études anglo-saxonnes, et encore moins souvent aux enfants en situation de handicap.
«A partir de la technologie et de mes observations, j’essaie en fait de me demander ce qu’on peut repenser sur la pédagogie de manière générale, en passant par le design, la sociologie, les modèles de handicap, les politiques publiques d’éducation. Je voudrais identifier de nouvelles stratégies qui pourraient être mises en place pour réussir l’inclusion. Et ce qui est hyper chouette, c’est d’avoir fait cette recherche en collaboration avec les enseignantes et les enfants !»

La thèse d’Emeline Brulé s’inscrit dans le cadre du projet Accessimap, financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR) en partenariat avec l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT) et Télécom ParisTech. La start-up Makina Corpus y participe également en aidant à la création des cartes en relief. Emeline Brulé travaille sous la supervision d’Annie Gentès (maître de conférences au département SES de Télécom ParisTech) et de Gilles Bailly (chargé de recherche CNRS, qui travaille dans le laboratoire ISIR de l’université Pierre et Marie Curie).

Par Camille Gévaudan – Libération du 27 janvier 2017
http://www.liberation.fr/sciences/2017/01/27/raconte-moi-ta-these-sur-les-cartes-interactives-pour-enfants-malvoyants_1543889

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Nouvelle association pour des séjours adaptés

C'est avec plaisir que nous vous informons qu'une nouvelle association est née !

Forts d'une dizaine d'années d'expériences et suite à la fermeture du moulin du cassot, alors seul centre de vacances adapté à l'handicap visuel en FRANCE, Jean-Jérôme et moi-même, Pascal, avons décidé de créer l'association NIVUMAISCONNU.
Notre objectif ? Continuer de proposer des séjours thématiques afin de permettre aux déficients visuels et malvoyants de partir en vacance en toute quiétude.

Tous nos séjours sont proposés en formule tout compris ( pension-complète, excursions guidées par des professionnels du tourisme, accompagnement) pour maximum 6 personnes, afin de privilégier un accueil et un accompagnement de proximité.

Envie d'évasion et de vacance ? Nous vous invitons à nous contacter (coordonnées ci-dessous)

Nous vous remercions d'avance de l'attention que vous porterez à notre démarche.

NiVuMaisConnu
4 place de Chatressac
17890 CHAILLEVETTE
Tel: 06 49 56 32 68
Mail: contact (chez) nivumaisconnu.fr
Site Internet
http://www.nivumaisconnu.fr Siret:825 195 175 00013 CODE APE:94.99Z

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Apple récompensée du prix "Louis Braille" pour l'accessibilité de ses produits

A l'occasion de la 57eme édition des "Louis Braille Awards", Apple a reçu le prix Louis Braille pour ses efforts visant à créer des fonctions d'accessibilité dans ses produits -comme l'iPhone, l'iPad, Apple Watch et Mac.

Créé en 1957, cette entité récompense les personnes et les organisations qui ont contribué de manière importante au nom des personnes non-voyantes ou malvoyantes. Ce prix peut également être remis à des femmes et des hommes, qui ont surmonté de grandes difficultés pour accomplir des réalisations jugées exceptionnelles.

Ainsi Jordyn Castor, ingénieur non-voyant chez Apple, a accepté le prix au nom de la société. De son côté, Tim Cook a exprimé sa gratitude pour le prix et a félicité l'équipe d'accessibilité de l'entreprise pour leur travail sur twitter. Le site de l'ASB a, pour l'occasion, mis en ligne un aperçu -plutôt flatteur- des réalisations d'Apple.

Apple a toujours travaillé sur l'accessibilité de ses appareils et a été reconnue -à plusieurs reprises dans le passé- pour ses efforts en la matière. Rappelons qu'en 2015, Cupertino a également été distinguée par la Fondation Helen Keller pour les Aveugles pour la création et la mise en œuvre de VoiceOver à travers ses plates-formes informatiques.

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Visites sensorielles au musée de l’homme

Le Musée de l'Homme organise les premiers lundis du mois, une visite sensorielle pour les individuels malvoyants et non-voyants.

C’est l’occasion de visiter le nouveau Musée de l’Homme en compagnie d’un médiateur. Cette rencontre commence par la découverte tactile de la maquette du bâtiment. Puis ensemble, nous parcourons la Galerie de l’Homme à la découverte des crânes de nos ancêtres, d’odeurs et d'objets en lien avec notre humanité.

Les prochaines dates :
Lundi 6 février 2017
Lundi 6 mars 2017
Lundi 3 avril 2017

Horaire : 11h15
Tarif : 5 euros
Inscription conseillée (nombre de place limités)
par téléphone 01 44 05 72 50 ou par email : accessibilite.museedelhomme (chez) mnhn.fr

Aurélia Fleury
Médiatrice, pôle grand public
Chargée d’accessibilité
Tél. : 01 44 05 72 50
5e étage, bureau 500

MUSÉE DE L’HOMME
Muséum national d’Histoire naturelle
17, place du Trocadéro, 75116 Paris
www.museedelhomme.fr

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