Sommaire de ce numéro

  1. Notre agenda du mois d'octobre 2016.
  2. Compte-rendu de la rencontre de Mathilde Soudée avec Madame Bûhler de Météo-France.
  3. Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts de Caen du 24 septembre 2016.
  4. Compte-rendu de l’Escapade Nature au jardin des plantes de Caen le 1er octobre 2016.
  5. Création d’un Comité d'Entente Normand des associations de personnes handicapées.
  6. Exposition à la MDPH du Calvados.
  7. Cumuler AAH et ASS ne sera plus possible à partir du 1er janvier.
  8. Dans le noir recrute.
  9. Talents Handicap : Forum en ligne national.
  10. «Notes on Blindness», la cécité en aperçu.
  11. Le braille, avenir ou souvenir ?

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Notre agenda du mois d'octobre

  • Samedi 1er octobre : Escapade Nature avec le CREPAN.
  • Mardi 4 octobre : présentation de la version audio de l’expo du CITIM sur le développement durable.
  • Mercredi 5 octobre :Visite sur le terrain à la bibliothèque d'Ifs pour la CIAPH.
  • Jeudi 6 octobre : intervention auprès de professeurs des écoles.
  • Mardi 11 octobre : rencontre avec Madame Françoise de la Charlerie pour un échange sur l'amélioration de l'accessibilité dans les transports.
  • Mercredi 12 octobre : visite au Café des images à Hérouville-Saint-Clair pour la CIAPH.
  • Jeudi 13 octobre :
    • Sensibilisation au handicap visuel auprès du personnel hospitalier.
    • Participation à un atelier « handicap et numérique » dans le cadre de la fête de la science et en préparation aux états généraux du handicap de la ville de Caen.
  • Vendredi 14 octobre à 14h : visite du parcours pour les PMR du quartier SaintPaul.
  • Mardi 18 octobre : commission d'attribution de la marque Tourisme et Handicap.
  • Mercredi 19 octobre : visite à l'ESAM pour la CIAPH.

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Compte-rendu de la rencontre de Mathilde Soudée avec Madame Bûhler de Météo-France

1. Les différentes sources de données météo

1.1. Les satellites
Toutes les 15 minutes, les satellites photographient la terre vue du ciel. Ces images sont disponibles uniquement le jour grâce au rayonnement du soleil. Elles permettent d'appréhender la couche supérieure des nuages et d'évaluer leur opacité.
Les satellites émettent également des rayons infrarouges, qui permettent d'obtenir des informations sur la température, le taux d'humidité et les vents sur l'ensemble de la couche terrestre et à différentes altitudes. Ces données sont disponibles quant à elles jour et nuit.

1.2. Les radars
Les radars mesurent, grâce à la réflexion des ondes électromagnétique, la quantité d'eau tombée sur un rayon de 100 à 150Km. Le radar le plus proche de nous se situe à Falaise.

1.3. Les capteurs
Ils captent les signaux électromagnétiques des impacts de foudre et permettent de connaître leur distance et leur intensité.

1.4. Autres méthodes de mesure
Des stations météo sont mises en place sur la terre. Elles peuvent être aussi embarquées sur des bateaux, positionnées sur des bouées et parfois même sur des avions.

Ces mesures peuvent être complétées par un contrôle humain : toutes les heures, une personne observe le ciel et décrit le type de nuage et la couverture nuageuse. A Port-en-Bessin, les relevés sont effectués par le sémaphoriste. A Carpiquet, une personne en est en charge encore jusqu'à la fin de l'année.

Il existe également les radiosondages. Un gros ballon gonflé d'hélium monte à vitesse constante dans le ciel. Les appareils embarqués permettent alors d'établir un profil vertical de l'atmosphère avec des données sur la température, les vents, la pression et l'humidité.

2. La prévision météorologique

L'ensemble de toutes ces données sont ensuite traitées informatiquement selon différents modèles de prévisions et restituées sous forme de carte ou de coupe verticale.

Le centre de prévision METEO FRANCE de Toulouse est le plus important en France. Il établit les prévisions pour l'ensemble du pays. Certains centres sont plus petits mais spécialisés dans les données aéronautiques ou maritimes (comme à Cherbourg).

Le centre de Carpiquet établit quant à lui des prévisions météo plus fines en région, participe aux recherches sur le réchauffement climatique et répond à certaines demandes plus spécifiques :
- Les grands hippodromes (et même hors région) pour connaître la qualité des sols sur lesquels vont courir les chevaux et les traitements préventifs éventuels à effectuer.
- Le département et les services gestionnaires de voiries.
- La grande distribution (pour les stocks de glaces et viandes à griller).
- Les distributeurs d’énergie.
- Twisto (pour connaître les conditions météorologiques incitant les baigneurs à rester à la plage jusqu'au dernier bus).

3. Les nuages

Un nouveau genre de nuage, l'ASPERATUS, est en cours d’homologation (depuis 2009) pour être répertorié dans l'Atlas International des nuages de l'Organisation météorologique mondiale. Malheureusement, il semble n'avoir pas encore été retenu pour la nouvelle édition de l'Atlas prévu cette année.
Description du nuage : « Telle une mer agitée, les formes sinueuses de l'asperatus sont composées à partir d’un seul nuage […] De couleur gris acier ou rouge flamboyant selon le jeu des lumières, ce nuage aux allures apocalyptiques pourrait sembler annonciateur d’une tempête dévastatrice. Il se forme souvent à l'avant d'un orage, dans une atmosphère très instable composée de deux courants différents, ce qui lui donne cette ondulation typique. Mais pour autant, il n'est pas forcément synonyme de gros dégâts : bonne averse, quelques gouttes, ou bien... rien du tout. »

Les cirrocumulus Virga peuvent être aperçus avec de longs cheveux, la pluie s'arrêtant avant de toucher le sol…

Les cumulonimbus peuvent être composée de près de 800 000 tonnes d'eau ce qui représente 4 700 locomotives à vapeur. La vitesse des mouvements verticaux à l'intérieur peut atteindre les 130Km/h.

Rédigé par Mathilde Soudée

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Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts de Caen du 24 septembre 2016

Cette nouvelle visite descriptive avait pour objet la découverte de l’exposition intitulée « Frits Thaulow, paysagiste par nature ». Après nous avoir accueillis dans le hall du musée, Claude Lebigre nous a entraînés à travers les différentes œuvres du peintre norvégien.

Nous nous sommes tout d’abord arrêtés devant une petite esquisse d’environ 40 sur 50 centimètres. Pour nous en faire deviner le sujet, Claude nous a fait sentir un objet qui s’est avéré être une coquille d’huître, évoquant la mer. Le tableau représente en effet le sillage d’un paquebot. Frits Thaulow était un grand voyageur et très sportif.
Il est né en 1847, soit 7 ans après Monnet, dans une famille bourgeoise de Christiania, ancien nom d’Oslo du temps où la Norvège était sous tutelle suédoise. Car si la Norvège s’est dotée d’une constitution dès 1818, elle n’est devenue indépendante qu’en 1924. Au 19ème siècle, il n’y avait d’ailleurs pas de langue officielle mais de nombreux dialectes. Si bien qu’aujourd’hui, il existe deux langues écrites officielles : le bokmål qui est la langue des livres, et le nynorsk, ou néo-norvégien, qui a été entièrement inventée à partir des différents dialectes des fjords.
A cette époque, la Norvège était un pays très pauvre, à tel point qu’une partie de la population a migré vers les Etats-Unis. Knut Hamsun, prix Nobel de littérature, a écrit à ce sujet un roman intitulé « La faim » qui décrit les errances d’un personnage tenaillé par la faim.

Très jeune, Frits Thaulow rêvait de devenir peintre. Mais ses parents exigèrent qu’il poursuive ses études. Il a donc obtenu en 1870 son diplôme de pharmacien et a exercé pendant une année. Puis il est entré à l’Académie des Beaux-Arts de Copenhague où il a pu côtoyer d’autres artistes. Il a rencontré notamment des peintres de marines, mais surtout Ingeborg, devenue son épouse. Celle-ci était la sœur de Mette Sophie Gad, la femme de Paul Gauguin. Thaulow et Gauguin étaient donc beaux-frères. Leur relation s’est d’ailleurs poursuivie par des échanges de lettres même après le divorce du norvégien en 1886. Mais Thaulow ne comprenait pas du tout la peinture de Gauguin et ce dernier était très jaloux du succès de son beau-frère. En effet, grand communicant, Frits Thaulow est très vite parvenu à se constituer une clientèle et une renommée internationale en fréquentant les bons salons et les bonnes galeries.

Dans ses premières années, il est très tenté par la modernité. Il va ainsi peindre des poteaux électriques, des usines dont les cheminées crachent des fumées aux multiples nuances de gris. Il va également peindre l’arrivée du train, comme Monnet avec la gare Saint Lazare. En outre, à cette époque, la Norvège connaît une grande vague de social-réalisme dans la peinture. Thaulow va donc s’intéresser à la pauvreté, à l’activité urbaine, à l’arrivée du gaz et de l’électricité et de la lumière des lampadaires. C’est sa période grise, inspirée de la palette d’Eugène Boudin dont il est très admiratif. Ce sont des gris colorés, avec des ciels chargés. Au début, les compositions de Thaulow sont relativement classiques, privilégiant les ciels, avec une ligne d’horizon au milieu et même très souvent en-dessous du milieu laissant une grande place aux ciels. Cette première période va se poursuivre jusqu’en 1881.

Notre conférencière nous a alors invités à la suivre jusqu’à un autre tableau. Après son divorce, Thaulow rencontre Alexandra Lasson, dont la sœur est l’épouse de Christian Krohg. Ce dernier est également peintre et un ami de Frits Thaulow. C’est l’un de ses tableaux que nous présente Claude. C’est un portrait presque officiel de Thaulow. Il est de trois quarts, en costume noir et chemise blanche. Dans ses mains, on trouve les attributs du peintre : la palette et le pinceau. Derrière lui, un chevalet présente un paysage d’hiver. On aperçoit une étagère avec des flacons, ce qui évoque un intérieur d’atelier. Sur un autre tableau, Thaulow est représenté avec Alexandra. C’est une toile d’un autre impressionniste, Alfred Roll, peint en plein air. Une lumière naturelle éclaire le visage des deux amoureux. Le tableau illustre très bien la relation particulièrement forte entre Thaulow et Alexandra.
Elle va en effet devenir la femme de sa vie. C’est également une artiste. Tous deux parlent cinq langues : le Suédois, le Danois, l’Anglais, l’Allemand et le Français.

Un nouveau petit voyage à travers l’exposition nous amène devant une toile toute en hauteur. Elle représente, dans sa partie basse, des chemins parmi des rochers et de la terre. Et sur la gauche, sont représentés des poteaux électriques. Quelques hirondelles sont perchées sur les fils. Juste à côté, un mini tableau représente l’arrivée du train. On y voit les rails qui vont en rapetissant vers le milieu de la toile. On devine la locomotive à son panache blanc et quelques oiseaux dans le ciel.

Un peu plus loin, nous nous arrêtons devant un tableau représentant le port de Christiania. C’est un tableau très descriptif dont Edward Munch a dit : « c’est le tableau le plus moche que j’ai jamais vu ».
C’est pourtant Thaulow qui a initié son jeune cousin, Edward Munch à la peinture. Par la suite, Munch est allé étudier à Paris, chez Léon Bonnat, un peintre très convenu. Mais bien vite le jeune artiste va s’affranchir de cette peinture réaliste. Il disait : « assez de ces hommes qui lisent le journal, de ces femmes qui tricotent. Moi je veux montrer l’intérieur des êtres, les cris, les larmes, le sang. »

En 1881, Frits Thaulow va faire un petit voyage dans le sud-ouest de la Norvège, à Kragero, où il va véritablement trouver son sujet.
Kragero est un village fait de petites maisons de bois colorées. Ces petites maisons ont la particularité d’être plantées dans des rochers formidables. Claude nous emmène les découvrir à travers de nouveaux tableaux de l’artiste. Dans cette partie de l’exposition, les peintures représentent surtout des paysages. Les rares personnages sont généralement présents pour illustrer la notion de vitesse. Et la ligne d’horizon est complètement remontée, le ciel n’étant plus qu’anecdotique. Le tableau que nous décrit Claude représente une rue de Kragero, faite de rochers. Dans cette rue enneigée, des enfants jouent avec des luges. Il y a un effet de vitesse rendu par les luges. L’une avance vers nous avec deux enfants à son bord, et l’autre, plus loin, donc plus petite, arrive derrière. Quelques fillettes et un garçonnet regardent la scène. Mais ce ne sont que des silhouettes. Thaulow ne s’intéresse pas aux personnages. Cette nouvelle palette éclatante et cette ligne d’horizon très haute vont devenir des constantes dans la peinture de Thaulow jusqu’en 1900 environ. Les couleurs sont contrastées, avec des ombres très marquées extrêmement colorées . La neige n’est jamais blanche. Elle est bleutée.

L’année suivante, Thaulow va s’exposer au salon de Christiania. Au fond de la galerie, il accroche un énorme tableau représentant la cascade de Modum. Il a choisi un cadrage très particulier en serrant au maximum, et en remontant tout à fait la ligne d’horizon. Du coup, les baraquements que l’on aperçoit semblent très petits par rapport aux énormes rochers de la cascade. L’eau charrie de gros rondins qui semblent être des troncs d’arbres. Le tableau est d’autant plus imposant que son cadre est remarquable. Il est en bois sculpté avec des feuilles de laurier en couronne, le tout doré à la feuille d’or.
Lorsque l’année suivante il montre ce tableau à Anvers, c’est le début de sa carrière internationale.

Pour nous annoncer la suite de la visite, Claude nous fait écouter le son d’un ruisseau. Elle nous entraîne devant un tableau réalisé dix ans plus tard, dans les années 1890. Il représente un moulin en brique, avec une roue en bois, tout en haut de la toile. Et en-dessous, on voit l’eau qui sort de la roue du moulin. Thaulow est parvenu à représenter l’eau dans toute sa complexité : sa surface, sa transparence, sa profondeur, son mouvement et sa vitesse. On voit à travers cette toile l’influence des japonais comme Hokusai, en particulier avec les petites vaguelettes à la surface de l’eau. Thaulow va s’attacher à ce sujet de l’eau en réalisant de nombreuses séries.

Claude nous propose de nous installer devant l’une de ces séries.
Pour nous faire deviner le thème, elle nous fait goûter un fruit, une pomme, et elle nous remet un marron. Elle nous donne aussi à sentir de l’écorce ou de la terre. Thaulow a représenté l’automne, avec une peinture très onctueuse, toute en lumière et en transparence. Dans cette série, les tableaux représentent toujours un bord de rivière, avec une ligne d’horizon très haute et donc de la profondeur. On voit quelques fois des chaumières, d’autres fois des maisons en brique. Les arbres sont dorés, verts, des couleurs éclatantes. Et si les paysages représentés sont souvent les mêmes, il y a une variation dans le frémissement de l’eau.

A la fin du 19ème siècle, on découvre la Norvège à travers les expositions universelles. Chaque pays y présente ses traditions, son folklore mais aussi ses artistes. La Norvège s’exporte également à travers ses intellectuels, comme Ibsen, qui était un ami de Thaulow. Mais alors que Thaulow était encensé par la critique, Ibsen était complètement décrié pour avoir présenté, dans l’une de ses pièces, une femme libre, qui claque la porte de chez elle, laissant mari et enfants. C’était intolérable dans la Norvège de l’époque, qui fut pourtant l’un des premiers Etats à accorder le droit de vote aux femmes. Ironie du sort, aujourd’hui les pièces d’Ibsen sont toujours jouées tandis qu’on a complètement oublié Thaulow après sa mort et jusque dans les années 2000. Pendant tout le 20ème siècle, plus aucune exposition ne présente Frits Thaulow. Il va falloir attendre la fin des années 2000 pour que le musée Rodin le remette en lumière à travers une exposition de la correspondance entre Rodin et Thaulow. C’est le musée des Beaux-Arts de Caen, avec cette exposition, qui est finalement le premier à remettre en scène les œuvres du peintre norvégien.

Claude nous décrit également la salle où nous nous trouvons car, au contraire des autres pièces du musée, celle-ci a été installée en forme de rotonde. Tous les petits tableaux représentant les rivières automnales sont donc accrochés sur un mur concave de couleur brune. Le regard est dès lors entraîné dans la scénographie.

Si Frits Thaulow est un peintre de plein air, il ne réalise pas tout le tableau en extérieur. Il fait d’abord une esquisse en plein air, ce qui a été rendu possible grâce à l’invention de la peinture en tube. Puis il utilise ces notes pour ensuite peindre le tableau en atelier.

En passant dans la salle suivante, un morceau de piano nous accompagne.
C’est une pièce du compositeur impressionniste De Bussi intitulée « des pas dans la neige ». Cette nouvelle salle est également ronde, et couverte de tableaux représentant des paysages d’hiver. En Norvège, les journées d’hiver sont particulièrement courtes. A Oslo, par exemple, on peut profiter de 4 heures de jour. Mais la présence de la neige permet de magnifier la lumière. La lumière y est toujours rasante, très colorées, et projetant des ombres très longues. Comme tous les Norvégiens, Thaulow pratiquait le ski. Mais pour les Français, ce fut une découverte.

Claude nous présente un tableau provenant du musée d’Orsay. C’est un paysage de neige, avec des petites maisons dans le lointain, avec des cheminées qui fument. On voit une couche neigeuse, poudreuse, avec des traces de pas. Sur le haut d’une butte, le peintre a représenté une procession de skieurs. Leurs skis étaient alors des lattes de bois, et ils étaient munis d’un seul bâton.

Claude fait un petit aparté pour nous raconter que, le 15 janvier 1895, Rodin, le meilleur ami de Thaulow, organise un énorme banquet réunissant 500 artistes. A cette occasion, Thaulow rencontre Monnet. Puis un mois plus tard, Monnet se rend en Norvège où il va lui aussi peindre la neige. Mais ses paysages n’ont rien à voir avec ceux de Thaulow. Alors que le norvégien montre la vie, les jeux, les promenades dans la neige, le plaisir d’être dehors, les tableaux de Monnet sont presque abstraits, représentant avant tout la couleur.

Claude nous présente une autre toile, de 1894, où Thaulow a peint la neige avec des touches de rose, de jaune, de bleu, de gris, comme une glace un peu fondue dont les couleurs se mélangeraient. Le ciel est vert et rose, et les lignes d’horizon violet tendre. Au loin, on aperçoit des silhouettes de skieurs et une forêt.
Elle compare ce tableau avec un autre, juste à côté, de Claude Monnet. Le ciel est également rose et vert. Mais ici, les touches de couleurs de la neige sont fractionnées et très brossées. On voit même la toile par transparence. On note vraiment la différence entre l’impressionniste qu’est Monnet et le pleinairiste qu’est Thaulow. Et pourtant tous deux se rejoignent dans l’analyse de la couleur. Tous deux ont pour point commun une vision du paysage et de la lumière.

Thaulow va également peindre la nuit. C’est un autre territoire qui va s’ouvrir au 19ème siècle avec la vie urbaine et moderne. Il s’achète une automobile qui va lui servir à peindre. Elle est en effet dotée de phares à acétylène, qui produisent une flamme très blanche. Ces lanternes étant amovibles, il pouvait les retirer de son automobile et éclairer son sujet.

Pour nous présenter cette autre face de la peinture de Frits Thaulow, Claude nous entraîne dans une dernière salle en rotonde, dédiée à la nuit. Elle nous présente par exemple le tableau « Soir à Quimperlé, Bretonne sur le pont ». Le halo très blanc est le signe de l’usage de la lanterne à acétylène, bien qu’il y ait sans doute eu d’autres sources de lumière, notamment avec le lampadaire ou l’électricité dans la maison derrière le pont. On retrouve ce même halo blanc dans le tableau « cheval blanc sous un clair de lune ».

Pour ponctuer cette visite, Claude nous a cité Frits Thaulow : « La nature a souvent des moments exquis, qui passent si rapidement qu’on est obligé de travailler ensuite de mémoire. Je cherche tout autre chose que la vérité absolue, et je comprends l’esprit de ce paradoxe : il n’y a que le mensonge qui soit vrai en peinture. Et je resterai, même avec les mensonges, le naturaliste que j’ai toujours été. Je tâcherai toujours de rendre l’illusion de ce que j’ai observé dans la nature. »

Claude nous présente ensuite un travail de vidéo de Jehan Thibault, jeune diplômé de l’ESAM de Caen (Ecole Supérieure des Arts et Métiers).
L’écran est d’abord complètement blanc, puis complètement noir. Et en partant du coin en haut à gauche, le blanc va venir petit à petit envahir le noir. L’artiste a filmé la mer qui monte sur la plage. Il a travaillé, à l’ordinateur, la lumière de la mer remontant sur le sable.

Pour terminer la visite, Claude nous a réservé une petite surprise. Une salle a été aménagée pour permettre aux visiteurs de se mettre en scène dans les tableaux de Thaulow. Certains ont été reproduits en très grand format (environ 2,5 mètres sur 5) pour former un décor. Quelques accessoires ont été mis à disposition. On a pu ainsi se prendre en photo en peintre devant son chevalet ou en pêcheur dans une barque, ou encore dans une luge, recouvert de fourrure.

Un grand merci à Claude Lebigre pour cette belle découverte. La prochaine visite, le samedi 26 novembre, aura pour sujet « exploration tactile de "Ceiling Light" de Jaakko Pernu ».

Rédigé par Emmanuelle Gousset

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Compte-rendu de l’Escapade Nature au jardin des plantes de Caen le 1er octobre 2016

Le samedi 1er octobre 2016, Romène, Bernadette et moi-même représentions l’association Cécitix à la visite organisée par le CREPAN (Comité Régional pour l’Etude, la Protection et l’Aménagement de la Nature), le Jardin des Plantes de Caen et Cécitix dans le cadre des Escapades Nature du Conseil Départemental du Calvados. Cette année se sont les mousses, les lichens et les fougères qui ont été retenus comme thème d’observation.
Cette visite a rencontré un grand succès car c’est plus d’une quarantaine de personnes qui ont parcouru le parc, soit avec Xavier Dussart, responsable des animations du Jardin des Plantes, soit avec Annick Noël vice-présidente du CREPAN.

Avant de commencer la visite, Xavier distribue des petits lexiques afin que nous puissions faire connaissance avec le vocabulaire technique employé en biologie pour parler des espèces que nous allons étudier aujourd’hui.

Les mousses et les lichens sont apparus sur terre il y a près de 400 millions d’années. Ce sont les premiers organismes végétaux, qui apparaissent bien avant les plantes à fleurs qui elles datent d’environ 60 millions d’années.

Après cette petite introduction, deux groupes se sont formés. Avec mon accompagnatrice, nous avons suivi celui de Xavier Dussart. Après avoir marché quelques mètres, celui-ci nous a présenté du lichen qui forme de petites taches blanches sur les pierres où il s’est incrusté. Le thalle, sorte de lichen crustacé que nous avons devant nous, est fortement plaqué sur son support, formant une croûte. Ensuite notre guide nous parle de la reproduction du lichen. Elle peut se faire par trois moyens différents.
- Le premier est la reproduction végétative, qui se fait par simple fragmentation du thalle, comme du bouturage, ou à l’aide d’organes spécialisés comme l’isidie (protubérances de formes variées sur le cortex supérieur, contenant les deux symbiotes densément associés et se détachant du thalle) ou des soralie (masses farineuses ou granuleuses produisant des sorédies, amas de cellules algales entourées d'hyphes bien individualisées se détachant aussi).
- La reproduction asexuée est assurée par le mycobionte seul qui produit des conidies à l'extrémité des hyphes.
- Le troisième moyen est la reproduction sexuée, assurée aussi par le mycobionte, qui forme deux types d'organes spécialisés : les apothécies, de petits points noirs en forme de soucoupe qui servent de points de départ pour les spores de la reproduction notamment pour les lichens crustacé.

Les lichens comme les mousses sont des organismes très fragiles du fait qu’ils ne possèdent pas de pores ce qui les rend sensibles à la sécheresse.
Les lichens ne font pas partie des plantes : il s’agit d’une association d’une algue et d’un champignon. Il en existe de différentes couleurs, blanc, jaune, orangé voire rouge. Nous les rencontrons sur différents supports : pierre, bois, substrat etc.

Nous poursuivons notre parcours puis nous nous arrêtons pour étudier les fougères. La première espèce que nous rencontrons est la fougère aigle. Nous utilisons encore le terme de thalle lorsque la fougère n’est pas encore développée. La feuille de la fougère, la fronde, se présente avec une nervure centrale appelée le rachis. Tout ce qui est accroché à cette nervure s’appelle les pennes ou les folioles. Si ces dernières sont encore découpées, il s’agit de la pinnule.
Les fougères se développent sous forme de rhizome pouvant atteindre parfois un mètre dans un terrain au milieu à tendance acide. Nous trouvons sous ses feuilles des petits points orange appelés des sores dans lesquels nous trouvons les sporanges qui contiennent les spores qui servent à la reproduction.
Les fougères aigle peuvent atteindre 60 centimètres et même jusqu’à 2 mètres. L’hiver, elles brunissent et se dessèchent et elles repoussent au printemps.

Ensuite Xavier nous présente différentes espèces de fougères avec leurs particularités en prenant soin de nous les faire toucher : la fougère à soie, très ornementale, la fougère mâle et la fougère femelle, ainsi appelées à cause de leur esthétique, la fougère scolopendre qui fait penser à l’animal de ce nom, une fougère plus petite appelée polypode et la fougère capillaire qui pousse facilement entre les pierres.

Nous revenons ensuite aux lichens en passant devant un tronc où se trouvent des lichens foliacés ainsi que des lichens crustacés que nous pouvons toucher. Xavier nous explique que les lichens sont un bon indicateur du taux de pollution atmosphérique dans le milieu où ils se trouvent.

En remontant vers la salle du jardin des plantes, notre guide nous présente la prêle. Il nous explique la façon dont cette plante envahit un terrain grâce à ses rhizomes qui s’enfoncent en profondeur et qui s’étendent très loin sous la terre, se qui permet à une nouvelle plante de voir le jour à plusieurs mètres de la plante d’origine.

Nous avons terminé cette sortie par un goûter dans la salle. Annick a pu faire toucher aux personnes handicapées visuelles des desseins en relief de fougère, lichen et mousse qu’elle a réalisés sur un papier spécial.

Un grand merci à Annick et à Xavier pour leur présentation botanique qui a été très enrichissante.

Rédigé par Nicolas Fortin

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Création d’un Comité d'Entente Normand des associations de personnes handicapées

Un accord est intervenu pour constituer un Comité d’Entente Normand en tant que comité régional des usagers du champ du handicap, avec une charte éthique (à retrouver, dans nos archives) et les principes de fonctionnement suivants :
- Premier principe : une information partagée au service de toutes les associations.
- Une animation portée par un Comité de pilotage (COPIL) de 10 représentants d'associations d'usagers (à titre indicatif, composé de 2 représentants par département, et dont les premiers membres sont cités ci-dessous.
- Les premiers thèmes retenus :

  • la représentation des usagers au sein de la CRSA (Conférence régionale de la santé et de l'autonomie), et de ce fait de l'ARS (Agence Régionale de Santé),
  • le Schéma Directeur d'Accessibilité du transport régional qu'il faudra suivre sur 9 ans (Sd'AP Normand),
  • la transformation des MDPH (Maisons Départementales des Personnes Handicapées) en MDA (Maisons Départementales de l’Autonomie) : garder les compétences techniques sur le handicap des équipes pluridisciplinaires, préservation du rôle des associations...

- Toute association membre peut par ailleurs proposer un thème d'étude.
- Le Copil se réunit une fois par trimestre, éventuellement en visioconférence, l'assemblée plénière une ou deux fois par an.
- Le CER (Comité d’Entente Régional) Normand publiera les comptes rendus de Copil et les Avis qu'il pourra produire.
- Le secrétariat sera porté par la Coordination Handicap Normandie, qui sera membre du Copil, des dédommagements de la part des associations membres pouvant lui être octroyés. Pour la rédaction des comptes rendus, un secrétaire de séance est désigné au début de chaque réunion.
Il n'est pas prévu de frais de déplacement de chaque membre du Copil qui seront supportés par l'association d'origine.

Première réunion plénière du CER Normand le 7 novembre 2016 à 14h à Caen.
Coordination Handicap Normandie
22 place Gadeau de Kerville
76100 ROUEN
Tél. 02 35 72 72 52
Fax 02 35 72 75 96
E-mail : chn-contact (chez) handicap-normandie.org
http://www.handicap-normandie.org

LISTE DES PREMIERS MEMBRES DU COPIL DU COMITE D'ENTENTE NORMAND :
- DEBARRE Maryvonne Présidente APAJH 14 et Déléguée Régionale Fédération APAJH
- HAISE Annick Représentante APF
- HOUSSAY Marc Vice-Président Autisme Basse Normandie
- LEMOINE Charlotte Déléguée Générale HANDISUP
- MIKLARZ Michel Président APAJH 27 et Vice-Président CHN
- PONS Michel Président ARIADA et CHN
- SIMON Jean-Pierre Président ALPEAIH et ARAMIS, et Vice-Président CHN
- STEPHANAZZI Philippe Président de Handicap Mieux Vivre Accueil

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Exposition à la MDPH du Calvados

A l’occasion de votre prochain passage à la MDPH du Calvados, venez découvrir l’exposition réalisée en collaboration avec la Mutualité Française Normandie sur la pairémulation© : une activité de partage d’expériences, d’entraide et de conseil entre personnes en situation de handicap.

Différents panneaux présentés dans l’accueil de la MDPH permettent d’expliquer son contenu, ses avantages et les moyens de s’engager dans cette démarche d’entraide. La pairémulation© concerne tous les types de handicap, les personnes handicapées et leurs aidants.

Quand : du 19 septembre au 31 octobre 2016
Ou : MDPH, 17 rue du 11 novembre à Caen,
de 9h00 à 12h15 et de 13h30 à 16h15

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Cumuler AAH et ASS ne sera plus possible à partir du 1er janvier

À partir du 1er janvier 2017, cumuler allocation adulte handicapé et allocation de solidarité spécifique sera interdit. Les quelque 35 000 personnes qui perçoivent déjà ces deux allocations pourront toutefois continuer à en bénéficier pendant les dix prochaines années.
Il y a l’allocation adulte handicapé (AAH). 808,45 € maximum, pour assurer un revenu minimum aux personnes handicapées. Il y a l’allocation de solidarité spécifique (ASS). 488,10 € maximum, attribués aux demandeurs d’emploi ayant épuisé leurs droits aux indemnités chômage, sous conditions d’activité antérieure et de ressources.
Et pour 35 000 chômeurs de longue durée en situation de handicap, il y a, aujourd’hui, l’AAH + l’ASS, soit jusqu’à 1 300 €.

Une « situation non souhaitée »
« Cette situation non souhaitée, qui conduit une personne sans activité à percevoir des montants supérieurs à ceux d’un salarié au Smic à temps plein, doit être revue », assène le gouvernement dans le document rassemblant les évaluations préalables aux articles du projet de loi de finances 2017 (PLF), rendu public le 30 septembre. Le PLF, qui doit être approuvé par le Parlement d’ici la fin de l’année, prévoit donc d’interdire le cumul de ces deux allocations, à partir du 1er janvier 2017.

« Fin de droit à l’ASS » en cas d’AAH
Concrètement, un allocataire de l’AAH ne pourra plus demander à bénéficier de l’ASS. En revanche, un allocataire de l’ASS sera en droit de déposer une demande d’AAH, dont le montant est plus élevé. Pendant l’instruction de son dossier, le versement de l’ASS sera maintenu. Mais si sa demande d’AAH aboutit, « une fin de droit à l’ASS » sera prononcée.

150 millions d’euros d’économies
Quant aux 35 000 personnes qui perçoivent actuellement AAH et ASS, elles seront autorisées à en bénéficier pendant les dix prochaines années. Sous réserve, bien sûr, qu’elles continuent à remplir les conditions d’éligibilité à chacune de ces deux allocations.
Le gouvernement estime que cette mesure d’interdiction de cumul pour les nouveaux entrants permettra d’économiser autour de 150 millions d’euros par an. Franck Seuret Un plan pour les chômeurs de très longue durée La suppression du cumul entre AAH et ASS sera accompagnée d’un « plan d’action pour mieux prendre en charge les travailleurs handicapés chômeurs de très longue durée ». Il ne concernera pas uniquement les demandeurs d’emploi qui auraient pu prétendre à l’ASS. Il sera établi sur « la base des constats et recommandations attendues de l’Inspection générale des affaires sociales avant la fin de l’année ». Ce plan était notamment réclamé par l’APF.

Article communiqué par Vincent Hoefman

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Dans le noir recrute

Après Paris, Londres, Barcelone, Saint Pétersbourg, Bordeaux et bientôt Madrid & Auckland… c’est dans la jolie ville de Nantes que le groupe va prochainement s’implanter. L’espace sensoriel Dans Le Noir ? ouvrira ses portes fin octobre, un concept store d’un nouveau genre, équipé notamment d’une salle de dégustation plongée dans l’obscurité absolue. Parallèlement, je m’associe au Radisson Blu Hotel pour proposer des dîners dans le noir absolu ; une opération qui sera renouvelée chaque vendredi soir dans l’ancien palais de justice nantais.

A ce titre, nous recherchons des profils pour des postes de guide-animateur/trice. Vous trouverez le détail de l’offre

Elise ROGER
Directrice Ethik Grand Ouest / Responsable Espace sensoriel Dans Le Noir ?
L’espace sensoriel Dans Le Noir
1 place Saint Similien
44000 NANTES
07 68 83 85 83
elise (chez) danslenoir.com

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Talents Handicap : Forum en ligne national

Du 10 au 14 octobre 2016, la 8ème édition nationale de Talents Handicap, forum en ligne dédié à l'emploi et à la formation des candidats en situation de handicap, vous donne l’occasion d'échanger, sans vous déplacer, avec de nombreux employeurs et organismes de formation. C'est un forum innovant qui utilise une technologie vérifiant l'adéquation entre offres et candidats, favorisant des mises en relation ciblées entre Recruteurs et Candidats.

DÈS LE 19 SEPTEMBRE, PRÉPAREZ VOTRE PARTICIPATION ET VOS RENDEZ-VOUS :
Le forum Talents Handicap est ouvert aux candidats depuis le 19 septembre 2016 pour la phase de préparation et de prise de rendez-vous avec les exposants, vous permettant de visiter leurs stands 3D, de vous informer sur leurs activités et métiers et leur demander rendez-vous sur les offres qui vous intéressent. Les rendez-vous acceptés par les exposants se dérouleront par téléphone ou tchat entre le 10 et le 14 octobre 2016.

600 offres sont à pourvoir dans de nombreux grands groupes.

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«Notes on Blindness», la cécité en aperçu

Par David Carzon (Libération)

Plongé dans le noir par le docu-fiction, le témoignage audio d’un Britannique devenu aveugle au début des années 80 est notre seul guide.

Notes on Blindness est un choc esthétique et technologique, à la fois un documentaire «classique» et un dispositif de réalité virtuelle (VR) des plus aboutis car au service d’une histoire globale. Au cœur de cette histoire, John Hull, un prof de théologie au Royaume-Uni devenu aveugle au début des années 80, qui raconta sur des cassettes audio son expérience de la cécité. Avec la volonté d’expliquer aux voyants ce «monde au-delà de la vision», comme il l’appelait, et de mettre des formes sur une toile noire en 2D.

«Don»
Cette quête est menée par un homme à la fois chercheur et poète, qui a tenté de recréer sa vie : «La cécité peut détruire, mais c’est aussi un don. La question n’est pas de savoir pourquoi j’ai ce don, mais comment vais-je m’en servir.»
Deux réalisateurs anglais un peu fous mais inspirés, Peter Middleton et James Spinney, se sont emparés de cette matière précieuse sous forme d’heures d’enregistrement audio pour en faire une œuvre quasi cinématographique. Elle tente à la fois de raconter trois années de la vie de cet homme (son voyage de noces, la naissance de ses enfants, le retour en Australie, là où il est né, son travail…) et de faire visualiser la perception de son environnement avec les limites qu’impose la surface plane d’un écran. Elle parvient parfois à les dépasser en utilisant dans de superbes dispositifs artistiques des éléments comme la pluie, qui deviennent alors des conducteurs précieux pour notre compréhension. Mais il reste la limite infranchissable d’un univers à deux dimensions.

Contours
C’est là où intervient la réalité virtuelle, pour faire tomber les limites de l’écran. Les équipes d’Agat Films et d’Arte Web ont mis en place avec Peter Middleton et James Spinney une expérience d’une vingtaine de minutes qui permet de mieux saisir les contours du monde de John Hull. Il ne s’agit pas là de vidéos mais d’animation en 3D et de son spatialisé. Un casque VR avec de bons écouteurs, et vous voilà avec les yeux de l’universitaire, dans son univers tel qu’il a essayé de le mettre en mots.
Difficile de décrire ce que l’on ressent, d’ailleurs, il faut le vivre. Le casque nous permet de faire abstraction de notre mode de compréhension basé sur des repères visuels. On se retrouve physiquement dans le même environnement opaque que John Hull et on peut jouer avec des éléments qui résonnent à nos oreilles. Troublant. Un exemple : dans le docu-fiction, il raconte comment la pluie et le vent lui permettent de donner une forme aux choses qui l’entourent, comment il parvient à trouver des repères concrets grâce aux gouttes qui tombent. Le casque permet de matérialiser cette forme de conscience des choses. On touche à ce monde au-delà de la vision.
Malheureusement, John Hull est mort l’an dernier à 80 ans, en plein tournage du documentaire. Lui qui avait su utiliser les techniques de son époque pour dépasser sa cécité n’a pas eu la chance de «voir» que les nouvelles technologies pouvaient rendre son message encore plus fort.

David Carzon
Notes on Blindness de Peter Middleton et James Spinney sur Arte le 12 octobre à 22 h 30, et une expérience VR pour les casques Samsung Gear VR et Oculus.

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Le braille, avenir ou souvenir ?

L’édition du 3 octobre de l’émission « A vous de voir » sur France 5 avait pour thème « Le braille, avenir ou souvenir ? »

On y retrouve des intérvenants fort intéressants bien connus des membres de Cécitix.

Pour le revoir, rendez-vous sur cette page :
http://www.france5.fr/emissions/a-vous-de-voir/diffusions/03-10-2016_509311

Depuis quelques décennies, la pratique du braille décroît. Quelles sont les raisons de cette évolution ? A terme, le braille serait-t-il amené à disparaître et quelles en seraient les conséquences ?

Au-delà de la baisse du nombre des personnes aveugles de naissance, ce sont surtout les nouvelles technologies, notamment audio, qui peuvent amener à se passer des documents écrits. Mais s’agit-il là d’une concurrence ou d’une complémentarité ?

Sans le braille, il n’y a plus d’accès à l’orthographe, à la mise en page d’un document, ou à la prise de notes en toute autonomie. De nombreux pratiquants du braille ont également rapporté que ce dernier leur permettait une meilleure mémorisation.

Néanmoins, certaines technologies, loin de concurrencer le braille, en facilitent la pratique. Il s’agit des bloc-notes numériques, des systèmes de traduction instantanée des textes en braille ou encore des techniques d’impression qui aident à combiner le braille et les impressions noires classiques.

L’avenir du braille se trouve peut-être justement dans la capacité de l’intégrer à des documents lisibles à la fois par des personnes voyantes et non-voyantes, afin d’aller vers un partage simultané de l’information sans que ceux qui ne peuvent pas lire en noir se sentent stigmatisés.

Documentaire
Format 26 min
Réalisation Philippe Dorison
Production Bleu Krystal media
Avec la participation de France Télévisions
Avec le soutien du CNC et de l’UNADEV
Année 2016

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