Sommaire de ce numéro

  1. Notre agenda du mois de juillet et d'août 2015.
  2. Compte-rendu de la remise officielle de l'atlas à la ville de Caen.
  3. Compte-rendu de la réunion d'accessibilité du mercredi 24 juin 2015.
  4. compte-rendu de la démonstration du four à thermogonfler du premier juillet 2015.
  5. Compte-rendu de la description de l'exposition de François Morellet, « imaginer une œuvre abstraite ».
  6. Compte-rendu du second atelier origamis du 27 juin 2015.
  7. ESCAPADES NATURE avec le CREPAN.
  8. Aides en poche : nouvelle collection de guides pratiques.
  9. Ca bouge en matière d'accessibilité du Web.
  10. Partenariat original et fructueux entre l'association Valentin Haüy et EDF UFPI.

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Notre agenda du mois de juillet août 2015

  • Mercredi premier juillet : démonstration du four à thermogonfler au S3AIS.
  • Jeudi 9 juillet : rencontre avec MadameVéronique Schouman pour une présentation d'ateliers d'Arts Plastiques ou de Musique.
  • Samedi 22 août : escapade nature avec le CREPAN.
  • Lundi 31 août : formation à l'IRTS.

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Compte-rendu de la remise officielle de l'atlas à la ville de Caen

Le samedi 20 juin 2015, dans le cadre symbolique du musée des Beaux Arts, l'association Cécitix a remis officiellement à Monsieur Joël Bruneau, maire de Caen, l'atlas tactile et en couleurs de la ville.

Après avoir accueilli des spectateurs venus nombreux, Emmanuelle Gousset a retracé l'historique de la réalisation de l'atlas.

1. Origine du projet

Dès la création de Cécitix, la nécessité d'un support tactile d'aide aux déplacements nous a paru évidente. Dès lors, des réflexions étaient en germe, s'appuyant sur les expériences « tactilo-visuelles » des membres de l'association. Dès 2005, quelques adhérents participaient à un stage de communication graphique et dessin tactile à la Cité des Sciences et de l'Industrie, animé par Hoëlle CORVEST, chargée de l'accessibilité pour le public déficient visuel, Christian BESSIGNEUL, président de l'IRAG (Institut pour la Recherche d'Applications Gravées), et Michel BRIS, Professeur à l'Institut National Supérieur pour le Handicap et l'Enseignement Adapté.
Puis des contacts ont été établis entre CÉCITIX, Madame Sonia DE LA PROVÔTÉ alors maire adjointe en charge du handicap, et la Cité des Sciences.
Nous nous sommes alors intéressés aux travaux déjà réalisés comme à Rennes, autour de l'AVH à Paris, à Strasbourg et surtout à Genève (plan développé par l'Université de Genève). Ces découvertes nous ont permis de déterminer les écueils à éviter et les points importants à inclure dans notre projet.

2. Rédaction d'un cahier des charges

Avant de nous lancer dans la réalisation de l'atlas, il nous a paru essentiel de rédiger le plus précisément possible nos exigences :
- Accessibilité aux aveugles et malvoyants (donc relief, braille, couleurs et grands caractères) permettant une communication avec les personnes voyantes.
- Possibilité de créer des points de repères pour faciliter les déplacements : liaison entre quartiers, situation des principaux lieux de vie dans la ville, définition de trajets de déplacements, etc.
- Représentation du tissu urbain à travers sa géographie et aussi son histoire afin de permettre une meilleure compréhension des enjeux citoyens et de faciliter la participation aux diverses instances municipales.
- Définition d'un format permettant une exploration tactile ergonomique (exploration dans une position assise ; format devant être limité en largeur et profondeur).
- Développement d'un concept de représentation à plusieurs niveaux permettant un aller-retour entre représentation globale et représentation détaillée.
Ce cahier des charges a été validé par Christian BESSIGNEUL.

3. Travaux du groupe de travail et recherche de partenaires

Un premier groupe de travail a commencé à réfléchir à la mise en place du concept défini dans le cahier des charges. Puis nous avons entamé des recherches de partenaires techniques pour l'élaboration des cartes.
Nous avons rencontré un accueil plutôt enthousiaste de l'école d'architectes de Rouen, mais qui est demeuré sans suite de sa part.
Un second groupe de travail a été constitué en 2010 suite à la rencontre de Mathilde SOUDÉE, étudiante en Master 1 de géographie. Ce groupe était en outre composé de trois personnes aveugles et une malvoyante.
En février 2012, un stage de lecture graphique et dessins en relief était organisé par le musée des Beaux Arts, faisant intervenir les professionnels de la Cité des Sciences. Environ 26 personnes, (13 déficients visuels et 13 voyants), ont pu bénéficier de ce stage.
Nous nous sommes également rapprochés de la municipalité, notamment Monsieur Gilles DÉTERVILLE alors maire adjoint en charge du handicap, grâce à Madame Isabelle HOULLEY, directrice de la mission ville handicap du CCAS.
Mathilde a poursuivi son Master 2 sur le thème de l'atlas et a pu effectuer son stage au sein du CCAS. Elle a réalisé pour CÉCITIX l'ensemble des demandes de financement qui se sont révélées fructueuses puisque nous avons obtenu le soutien de La ville de Caen, L'Agglomération Caen-la-Mer, Le Conseil Général du Calvados (aujourd'hui Conseil départemental), La Fondation de France, La Fondation Harmonie Solidarités, L'Association les Bouchons d'Amour (régionale et nationale), Le Groupe Intégrance, Les Opticiens Mutualistes, Le Magasin Leclerc de Caen et Le magasin Cora de Rots.

Mathilde a également pu poursuivre son travail à l'occasion d'un service civique de neuf mois, en 2013, au sein de CÉCITIX.
Durant ces périodes, le groupe, co-animé par Jean POITEVIN et Mathilde SOUDEE, a travaillé en collaboration avec Monsieur Pierre FUSTIER de l'imprimerie LAVILLE à Paris, à qui Emmanuelle a alors laissé la parole.

Monsieur Fustier lors de son intervention.

Légende de cette photo :
Nous voyons au pupitre Monsieur Fustier notre imprimeur lors de son intervention, le bras droit levé vers le public, il semble passionné par ce qu'il dit. A droite de la photo, de part et d'autre de la table sur laquelle est placé l'atlas debout bien en évidence, il y a Emmanuelle du côté de M. Fustier et de l'autre côté de la table Bernadette , Mathilde et Nicolas. Tous écoutent attentivement Monsieur Fustier et ont la tête tournée vers lui.
En fond de photo il y a le tableau de Morellet et sur l'écran une vue du diaporama de Monsieur Fustier.

Pierre Fustier a insisté sur l'importance du "tactilo-visuel" pour permettre aux voyants, malvoyants et non-voyants de travailler ensemble sur le même document, de partager le plaisir d'une même lecture.
L'objectif de cette technique est également de proposer aux aveugles des représentation graphiques, physiques, et non plus seulement par description textuelle.
Lorsque des clients lui disent « nous ne mettons pas d'informations en braille car il y a très peu d'aveugles qui le lisent », il objecte que, bien sûr, moins il y aura d'informations en braille, moins les aveugles auront l'envie et la nécessité d'apprendre à le lire. Pourtant, et c'est une évidence, l'écrit est fondamental : on ne structure pas un raisonnement, une pensée de la même façon quand on peut lire un document, écrire soi-même, se relire, anoter, modifier... On ne peut se contenter de la mémoire et d'éléments oraux.
Pour Pierre Fustier, quelqu'un qui devient aveugle à 20, 30, 40 ans et plus, qui n'a plus accès au texte « noir » et qu'on ne stimule pas à apprendre le braille, devient - même si le mot est chargé - analphabète, et c'est inacceptable. Inacceptable pour cette personne qui perd énormément dans sa capacité et son plaisir à apprendre, comprendre, raisonner et communiquer. Et inacceptable pour les autres car le fait d'être handicapé ne dispense pas de l'effort d'intégration sociale.
Le « tactilo-visuel » est une des réponses à cette nécessité d'accès à l'écrit et à l'image dans le plaisir du partage et du dialogue avec les voyants. Les déficients visuels ont ainsi d'une façon plus autonome, accès à l'information, à l'analyse, la réflexion, à l'élaboration d'un raisonnement plus poussé.

Grâce aux conseils de l'imprimeur, nous avons effectué de nombreux essais, d'abord à partir de maquettes réalisées par Mathilde au crayon 3D, puis à partir de dessins réalisés à l'ordinateur et mis en relief à l'aide d'une machine à thermo-gonflage. Ces tests ont permis de définir les types de graphiques à utiliser, de choisir les couleurs contrastées et le type d'indexage des rues, places et monuments, surfaces vertes et aquatiques.

Découpage :
Afin de nous conformer au concept en plusieurs niveaux, nous en avons défini trois : le niveau global (l'agglo), les niveaux intermédiaires (la ville sous quatre aspects : grandes structures, grands axes de circulation, quartiers et découpage en 33 carrés), et le troisième niveau représentant chacun des 33 carrés. En effet, un découpage en 20 carrés correspondant aux quartiers avait été envisagé, mais il eut alors été impossible de tout réaliser à la même échelle, d'où ce découpage en carrés égaux.

Chaque carte peut être lue séparément, ce qui permet une manipulation plus aisée et la possibilité de mise à jour de l'atlas carte par carte si nécessaire en fonction des modifications importantes qui pourraient intervenir dans le tissu urbain.

4. Rédaction d'un livret d'accompagnement

Deux livrets en braille et caractères agrandis avaient été envisagés. Mais un seul a pu être fait pour des raisons financières. Il s'agit de la liste alphabétique des rues, places, édifices, espaces verts et aquatiques. L'autre livret a été réalisé en format audio sur le CD d'accompagnement, reprenant les index des éléments, carte par carte.

5. Guide audio

Nous avons souhaité que les bénéficiaires de l'atlas ne soient pas livrés à eux-mêmes face à cet outil. C'est pourquoi Jean a rédigé un guide audio. Il a été enregistré sur un CD contenant le livret des légendes et un guide audio au format Daisy. Ce CD a pu être réalisé grâce à la contribution de 4 donneurs de voix bénévoles (Martine, Sylvie, Patrick et Philippe) et au travail technique de Jean et Nicolas, avec les conseils de membres japonais et indiens du consortium Daisy.

Le guide audio a été conçu pour permettre une exploration de l'atlas en gardant les mains sur la carte examinée. L'exploration d'une carte se fait par approches successives : d'abord les contours de la carte, puis via des itinéraires transversaux. Chaque description de carte contient également des informations concernant l'histoire de la ville et de son évolution géographique. En fin de fiche, on trouve aussi un petit exercice permettant de se familiariser avec la carte examinée.

Les participants ont alors pu entendre un extrait du guide audio de la carte 15 lu par Philippe.

Puis Emmanuelle a demandé à Bernadette de bien vouloir témoigner de sa découverte puis de son utilisation de l'atlas.
« Au départ, je le parcourais surtout pour découvrir mon quartier. Avec l'éducateur de chien-guide, j'ai repéré mon environnement proche, puis, en reprenant la carte 13 de l'atlas, j'ai pu faire le lien entre ma représentation dans l'espace, ma représentation intérieure, et cette représentation géographique par le toucher.
Au début, c'est en rentrant à la maison que je refaisait le trajet sur l'atlas. A présent, je cherche d'abord le nom de la rue où je veux aller, puis je découvre ce qui l'entoure.
C'est la première fois que j'avais accès à un tel outil. Ce que j'apprécie aussi, c'est le lien entre couleur et tactile. En discutant avec une amie voyante, j'ai pu constater que, elle regardant sur son smartphone et moi sur mon atlas, nous avions les mêmes informations. »

6. Distribution

Aujourd'hui, grâce à la générosité de nos financeurs, 30 exemplaires ont pu être distribués gratuitement à des personnes déficientes visuelles résidant dans l'agglomération Caen la Mer. 21 exemplaires ont été remis à nos partenaires (financeurs, associations œuvrant autour du handicap visuel, MDPH, musée, etc.). L'agglomération Caen la Mer en a acheté 50 exemplaires, dont 15 ont été répartis entre ses bibliothèques et 25 remis aux communes constituant l'agglomération.

Emmanuelle Gousset a alors remis un atlas à Monsieur Bruneau qui a exprimé de sincères remerciement à l'association Cécitix. Il nous a également félicité pour notre dynamisme, notre implication, et aussi pour la persévérence de l'action menée sous plusieurs mandatures. Il a remarqué notre capacité de mobilisation des acteurs publics et privés.
Il a évoqué l'action des pouvoirs publics depuis la loi de 2005, plutôt polarisée sur l'accessibilité physique, mais trop peu sur les handicaps sensoriels ou mentaux.
Pour Monsieur le maire, il est important d'aller au-delà de la simple accessibilité vers toujours plus d'inclusion. Cela passe par une plus grande accessibilité non seulement des services publics, mais aussi de la culture et des services culturelles. C'est pourquoi il a tenu à féliciter les musées des Beaux Arts et de Normandie pour leurs actions en direction des publics handicapés, notamment déficients visuels.

Monsieur Joël Bruneau  lors de son discours à la remise de l'atlas.

Légende de cette photo :
de part et d'autre du pupitre Monsieur Joël Bruneau Maire de Caen et Emmanuelle Gousset Présidente de Cécitix et sur le pupitre l'atlas.
Un peu sur le côté droit en arc de cercle il y a Bernadette, Mathilde et Jean et au milieu Vanis

Cette cérémonie s'est achevée par la visite descriptive de l'exposition François Morellet, au sein du musée, dont vous trouverez le récit un peu plus loin.

Rédigé par Emmanuelle Gousset.

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Compte-rendu de la réunion d'accessibilité du mercredi 24 juin 2015

Le mercredi 24 juin, Jean, Michaël et moi-même avons participé à la commission plénière d'accessibilité de la ville de Caen et de l'agglomération Caen-la-mer qui a eu lieu à la Maison des Associations.

Pour commencer, un tour de table a été proposé pour présenter les personnes animant cette réunion. Ensuite, Monsieur HURELLE, présidant la commission par délégation de Monsieur le maire, a ouvert la séance par un rappel de la loi d'accessibilité du 11 février 2005. Il nous a indiqué que la commission communale d'accessibilité était obligatoire pour les villes de plus de 5000 habitants. Celle de la ville de Caen a été mise en place à partir de mars 2007 et elle se réunit une fois par an en assemblée plénière. Elle est présidée par le maire et, jusqu'en 2014, rassemblait les élus ainsi que les membres des services techniques de la ville, les associations d'usagers et les associations de personnes handicapées.

Cette commission, scindée jusqu'à présent en trois groupes de travail (voirie, cadre bâti et logement) a pour rôle de dresser un constat de l'état de l'accessibilité du cadre bâti existant, de la voirie, de l'espace public et des transports. Elle a également pour objet d'organiser un système de recensement de l'offre de logements accessibles dans le parc public et privé, et de faire toutes propositions de nature à améliorer l'existant. Elle établit un rapport annuel présenté au conseil municipal puis adressé au préfet.

Depuis l'ordonnance du 26 septembre 2014, la commission s'est ouverte aux organismes représentants les personnes âgées et aux acteurs économiques. De nouvelles compétences lui ont été attribuées telles qu'une mise à jour par voie électronique des établissements recevant du public (ERP) accessibles, ou l'élaboration d'un agenda d'accessibilité programmée (ADAP).

Cet élargissement a permis de créer deux nouveaux groupes de travail :
l'un sur l'accessibilité du tourisme et des commerces, piloté par la Mission Ville Handicap du CCAS, et l'autre sur le thème « numérique et handicap », piloté par la Mission Ville Handicap et le service « innovation numérique » de la mairie.

Un récapitulatif des réalisations de la ville en 2014 nous a ensuite été présenté, ainsi que les projets pour l'année 2015 (cf. Commission d'accessibilité de la voirie et du cadre bâti du 2 décembre 2014

Puis monsieur JEANNENEZ a évoqué les nouvelles technologies à travers la Direction de l'Organisation des Systèmes d'Information et de l'Innovation Numérique (DOSIIN). Il a abordé le travail de la nouvelle commission « numérique et handicap » qui envisage dans un premier temps de mettre en place une carte interactive de l'accessibilité. La DOSIIN a pour projet de concevoir une application qui permettra, depuis un smartphone, de calculer le temps des trajets et d'apporter des informations qui peuvent être utiles aux personnes qui se déplacent. Ce service a également un projet de faire concevoir par une start-up une application qui permettrait de piloter un ordinateur à l'aide des mouvements de la tête.

Monsieur JEANNENEZ a souligné que Monsieur BRUNEAU, maire de Caen, souhaite que notre ville soit à la pointe sur le plan technologique. Elle devrait prochainement être munie de bornes interactives sur un tiers de son territoire.

Les participants ont été invités à prendre la parole. Les interventions ont été peu nombreuses. Elles ont porté principalement sur l'incivilité qui se développe, et sur le travail du nouveau groupe "numérique handicap", notamment concernant l'accessibilité de l'internet aux personnes handicapées mentales et aux personnes aveugles ou malvoyantes.

Les personnes intéressées par les deux nouveaux groupes de travail ont été invitées à s'inscrire afin de poursuivre la collaboration entre les services municipaux et les personnes handicapées. Cet échange permet de pallier les difficultés que ces personnes peuvent rencontrer avec les nouvelles technologies.

Rédigé par Nicolas Fortin.

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compte-rendu de la démonstration du four à thermogonfler du premier juillet 2015

Faisant suite à une précédente réunion le 1er avril, le S3AIS a organisé, le mercredi 1er juillet, une démonstration du four à thermogonfler. C'est Hélène PLANCQ et Sabrina HEC qui nous en ont expliqué le fonctionnement.
Ont participé à cette formation, outre moi-même, Marie Brunet du Jardin des Plantes de Caen, Annick Noël du CREPAN (Comité Régional pour l'Etude, la Protection et l'Aménagement de la Nature), Françoise Mérienne du CCAS de Caen, Marjolaine Maurice et Antoine Pasquet du Musée des Beaux-Arts et Monsieur De Courcy de l'AVH.

Hélène et Sabrina ont tout d'abord proposé à chacun de se bander les yeux pour tenter de reconnaître un dessin au toucher. Bien sûr, sans une certaine pratique, l'exercice s'est révélé plutôt ardu. L'objectif de ce petit test était de montrer à quel point il est important de veiller à transcrire un dessin clair et pas trop chargé.

Puis elles nous ont présenté des dessins en relief réalisés à partir de techniques plus complexes.
Sabrina nous a expliqué sa méthode pour épurer un dessin et renforcer la noirceur des traits. En effet, si les traits sont trop fins ou trop pâles, le papier ne réagit pas et l'encre ne gonfle pas. Il s'agit d'un papier spécial, plastifié sur un côté. Une ramette de 100 feuilles A3 ou 200 feuilles A4 coûte 200 Euros. Elles ont bien insisté sur le fait qu'il faut veiller à procéder aux impressions ou photocopies sur ce papier lorsque l'imprimante ou le photocopieur sont encore froids, au risque sinon de voir l'encre gonfler dans la machine et de l'endommager.

Pour finir, Madame Brunet et Madame Maurice ont pu s'essayer au thermogonflage d'un dessin déjà imprimé sur le papier spécial.

Face au peu d'enthousiasme manifesté par les autres associations de déficients visuels, l'association Cécitix a émis l'éventualité de faire elle-même l'acquisition du four, qui pourrait être mis à disposition des autres structures privées moyennant une redevance. Cela supposerait que chacun assure par ses propres moyens la réalisation des dessins et photocopies sur le papier spécial. Sabrina nous a indiqué qu'une formation spécifique était dispensée à l'INSHEA (Institut National Supérieur pour le Handicap et l'Enseignement Adapté).
Il faudrait également envisager la signature d'une charte de bon usage de l'appareil.
Tout ceci devrait faire l'objet d'une nouvelle réunion avec le CCAS à la rentrée 2015.

Rédigé par Emmanuelle Gousset.

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Compte-rendu de la description de l'exposition de François Morellet, « imaginer une œuvre abstraite »

Le samedi 20 juin 2015, après la remise au maire de Caen de l'atlas tactile et couleur de la ville par la présidente de l'association Cécitix, nous avons participé à la dernière visite descriptive de la saison au musée des Beaux-Arts de Caen. Celle-ci était consacrée à l'exposition de l'artiste contemporain François Morellet intitulée « imaginer une œuvre abstraite ». Les œuvres de François Morellet sont exposées au musée des Beaux-Arts de Caen du 15 mai au 21 septembre 2015. Cette exposition temporaire a suscité l'intérêt de nombreuses personnes qui ont profité d'être sur place pour découvrir cette artiste soit avec notre groupe soit de façon autonome. Les personnes qui ont souhaité bénéficier de la description réalisée par Pascale FISZLEWICZ se sont regroupées et nous nous sommes dirigés vers la zone du musée consacrée aux expositions temporaires.

En introduction, notre conférencière nous a lu le titre inscrit sur le mur « esprit de suite » et en dessous, il est précisé « 1965 - 2015 ». Pascale en a profité pour nous indiquer que cet artiste a suivi tout au long de sa carrière le même système créatif qui est basé sur les mathématiques. Cependant, une petite différence est notable car au début de sa carrière les titres de ses œuvres étaient très sérieux. A présent, il utilise des titres beaucoup plus loufoques, voire avec des jeux de mots comme « l'art araignée ».

Pascale nous a alors fait pénétrer dans une première salle qui présente une œuvre réalisée avec des néons. En effet, François Morellet n'hésite pas à utiliser différents matériaux pour exprimer ses idées aussi bien dans ses gravures que dans ses sculptures ou sa peinture.

Nous nous arrêtons un instant devant une œuvre du nom de « lamentable », qui représente des cercles parfaits qui semblent tomber lamentablement. Puis nous nous installons dans une deuxième salle pour la description d'un premier tableau de l'artiste.

Notre conférencière nous explique que François Morellet, contrairement à la plupart des artistes, ne cherche pas à mettre du sentiment dans ses œuvres. Lui, au contraire, aspire à en mettre le moins possible. Il est convaincu que « l'art est fait pour ne rien dire », et ajoute entre parenthèses « ou pour tout dire ». Il considère l'art comme « un message sans information », « un terrain vague où le spectateur déballe son pique-nique ».
Il écrit : « Je tenais à vous préciser que tout ce que vous trouverez en dehors de mes petits systèmes vous appartient ». En fait, François Morellet fait une œuvre d'art, mais celle-ci peut être différente suivant la personne qui la regarde car le spectateur participe également à sa création. D'ailleurs, il conseille de ne pas acheter ses œuvres mais plutôt de les fabriquer soi-même à partir de ses catalogues.

Pascale nous décrit ensuite son système basé sur les mathématiques et la géométrie. Dans toutes ses réalisations, il utilise ce système. Tout d'abord, il souhaite que cela soit simple pour intervenir le moins possible : il ne veut pas avoir de choix personnel à faire. C'est également la raison pour laquelle il n'y a que très peu de couleur dans ses œuvres.

Le tableau qui nous est présenté est de forme triangulaire. Il s'intitule « Trois trames et un triangle » et il date de 1971. C'est une peinture sur bois qui mesure 1,75 mètre sur 1,52, qui provient de l'atelier de l'artiste.
Avec le triangle, François Morellet a choisi une forme à forte valeur symbolique : il représente le triangle du sexe féminin, mais aussi l'homme debout en toute stabilité avec la tête au niveau de sa pointe. D'ailleurs, l'idéogramme chinois représentant l'homme est un triangle avec un point au milieu.

Quelques définitions préalables :
- Médiane : droite joignant le sommet d'un triangle au milieu du côté opposé.
- Bissectrice : demi-droite coupant un angle en deux parties égales.

Ici, il s'agit d'un triangle équilatéral, pointe vers le ciel et base vers le sol. Les médianes et bissectrices sont donc une seule et même droite dans chaque angle.
Une première ligne médiane descend de la pointe supérieure en passant par le centre du triangle que l'on appelle centre de gravité (terme ironique lorsque nous connaissons le caractère pas très sérieux de l'artiste). Elle vient rejoindre le centre de la base du triangle.
Le côté droit du triangle est rayé de 22 lignes parallèles à la ligne médiane et nous retrouvons le même schéma du côté gauche. Ces traits sont noirs sur un fond blanc. Un intervalle de quatre à cinq centimètres les sépare et leur épaisseur est d'un demi-centimètre.

L'artiste trace ensuite une bissectrice à partir de l'angle gauche, qui rejoint le centre de gravité. Et, comme pour celles qui descendent, il trace 22 lignes parallèles de chaque côté de cette droite. Cependant, cette fois, les parallèles s'arrêtent au niveau de la première médiane tracée à la verticale.
Ces lignes qui s'entrecroisent font apparaître des losanges du côté gauche du triangle.
Dans l'angle droit, Morellet trace également une médiane qui, elle aussi, rejoint le centre de gravité. Là aussi les parallèles s'arrêtent sur la médiane partant de l'angle gauche. Cela donne de nouvelles formes géométriques.

Le regard suit une droite puis des parallèles, pour découvrir des losanges et enfin des hexagones. Cela forme tout un jeu de figures qui se font et se défont, rappelant les mosaïques musulmanes de Grenade.

Après cette description, nous quittons nos chaises pour nous diriger vers une autre salle abritant une œuvre plus récente de cet artiste. En chemin, nous passons devant une sculpture rappelant le tableau que nous venons de quitter puis devant un tableau rond appelé un tondo.
En poursuivant notre parcourt, Pascale nous explique que François Morellet aime jouer avec les tableaux eux-mêmes. Il accroche par exemple des cadres dans lesquels il n'y a rien mais ce sont les diverses façons de les agencer qui suscitent l'intérêt des spectateurs. Elle nous parle également d'une œuvre réalisée à partir du tableau « l'enlèvement d'Hélène » de Lucas Giordano. A la place des visages, Morellet a mis une toile blanche au format portrait.

Une fois installés devant la seconde œuvre retenue pour une description approfondie, notre conférencière nous indique que ce tableau s'appelle « pi et pli rouge » » et qu'il date de 2008. Elle nous précise que le nombre pi a beaucoup influencé Morellet à partir de 1998 et qu'il a créé de nombreuses œuvres à partir de celui-ci en utilisant l'interminable suite de décimales de ce nombre mystérieux.

L'œuvre placée devant nous est divisée en quatre carrés. Pascale commence par nous décrire le carré supérieur gauche, composé uniquement de lignes noires très fines comme des traits d'encre. Ces lignes forment une sorte de constellation. Elles peuvent également faire penser à la queue d'une comète. Certaines de ces lignes se prolongent dans le carré inférieur droit qui, lui aussi, est composé uniquement de traits noirs. Ces lignes parfois se croisent pour former un triangle.
Les deux autres carrés apportent de la couleur au tableau car l'artiste a utilisé un rouge écarlate. Le carré supérieur droit est fait presque entièrement de rouge, à l'exception des figures formées par les lignes débordant du carré de gauche.
Le carré inférieur gauche, lui, a une certaine harmonie entre le blanc et le rouge. En effet, les deux couleurs sont présentes dans ce carré dans d'égales proportions.
Il vient conclure l'ensemble, ce qui rend celui-ci très harmonieux au regard du spectateur.

Nous regrettons seulement de ne pas avoir pu bénéficier de supports tactiles pour ces deux œuvres, ce qui nous aurait sans doute permis de mieux comprendre les enchevêtrements de traits, fort complexes malgré l'excellente description de notre conférencière.

Je profite d'ailleurs de ce compte-rendu pour remercier chaleureusement Pascale FISZLEWICZ Pour les merveilleuses descriptions qu'elle nous a fait partager pendant ces six années de visites descriptives organisées pour les aveugles et malvoyants au musée des Beaux-Arts de Caen.
Au nom de tous, un grand merci et une excellente retraite à toi Pascale.

A la rentrée, nous reprendrons avec plaisir une nouvelle saison de visites descriptives, avec Claude Lebigre que nous avons déjà eu la chance d'entendre lors de la description de l'œuvre du sculpteur Alain Kirili, au mois d'avril 2014.

Rédigé par Nicolas Fortin.

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Compte-rendu du second atelier origamis du 27 juin 2015

Ce samedi 27 juin, notre petite équipe « d'origamistes » était réunie chez Dominique et Nicolas afin de poursuivre l'apprentissage des savants pliages.

Mathilde cette fois nous a fait découvrir de nouvelles bases. Avec celle du cerf-volant, nous avons appris à réaliser un superbe cygne, puis une baleine. Cette dernière nous a toutefois davantage évoqué le cachalot avec son museau tout aplati.... A partir de la base dite du poisson, fort compliquée au départ, nous avons confectionné ... évidemment un poisson, mais aussi un perroquet sur sa branche.

Vue des cygnes que nous avons réalisés.

Légende de cette photo :
Elle représente les cygnes que nous avons réalisés regroupés au centre de la table. ils sont de différentes couleurs : jaune, rose, bleu, rouge, violet et vert.

Pour finir, avec une simple petite bande de papier de 1 à 2 centimètres de large, nous avons appris l'art délicat de fabriquer des étoiles. De quoi faire rêver.... Ça demande un peu de doigter, mais une fois que le coup est pris, on peut en faire toute une constellation.

Encore une belle matinée créative grâce à Mathilde. Rendez-vous à la rentrée pour de nouvelles aventures papetières.

Rédigé par Emmanuelle Gousset.

ESCAPADES NATURE avec le CREPAN

Samedi 22 août, Cécitix et le CREPAN vous invite à une escapade nature sur le thème « six arbres et une baleine ».

Retrouvons-nous à 15h au parc de l'Hôtel de ville de Luc-sur-Mer

Plus d'informations auprès d'Annick NOËL
Tél. : 02.31.84.11.18
annicknoel (chez) wanadoo.fr

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Aides en poche : nouvelle collection de guides pratiques

En lien avec La Documentation française, le ministère des Affaire sociales, de la Santé et des Droits des femmes a lancé le 24 juin dernier une nouvelle collection de guides pratiques : « Aides en poche.

Cette nouvelle collection a pour objectif de porter à la connaissance de publics spécifiques (adultes handicapés, personnes âgées, etc.) les aides et dispositifs auxquels ils peuvent prétendre.

Pour chacune des allocations et prestations sont précisés les conditions d'attribution, les démarches à accomplir, leurs montants, la durée de versement, et les interlocuteurs auprès desquels ces publics pourront faire valoir leurs droits.

Simples et résolument pratiques dans leur approche, ces guides sont illustrés d'exemples et de focus sur des points particuliers.

En vente en librairie et à La Documentation française au tarif de 6 €.

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Ca bouge en matière d'accessibilité du Web

Rendre plus accessibles aux "handinautes" les services publics en ligne
25 Juin 2015, 19h58

Le gouvernement souhaite que ses services publics en ligne soient tous parfaitement accessibles aux Français handicapés.
- Logiciel lecteur d'écran, vidéos sous-titrées, code-couleur, contraste, taille des lettres:
un nouveau cahier des charges a été inauguré jeudi pour améliorer l'accessibilité des personnes handicapées aux services publics en ligne, qui seront dotés d'un label "e-accessible".
Aujourd'hui, "seuls 4% des sites de l'administration affichent une déclaration de conformité" au précédent cahier des charges qui n'avait pas été réactualisé depuis 2009, a rappelé Clotilde Valter, secrétaire d'Etat chargée de la Réforme de l'Etat et de la Simplification, en inaugurant le nouveau "Référentiel général d'accessibilité pour les administrations" (RGAA), avec Ségolène Neuville, secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées.

"Il y avait urgence", a relevé Mme Valter.
Ce "Référentiel" est un cahier des charges "conçu comme un +nouveau passeport+ pour les personnes handicapées quand elles veulent accéder aux services publics. La démarche s'avère souvent exigeante pour elles. Il fallait que ça change", a poursuivi la secrétaire d'Etat, nommée à ce poste le 18 juin. Pour rendre "chaque site internet, chaque application, réellement accessible, il fallait faire évoluer la configuration, tout ce qui crée un univers et peut le rendre abordable, simple, convivial".
"L'objectif est d'ouvrir les services numériques aux personnes en situation de handicap sensoriel, moteur ou cognitif, au moyen, le cas échéant, d'une technologie d'assistance adaptée", a résumé Ségolène Neuville.
C'est la Direction interministérielle des systèmes d'information et de communication (DISIC), missionnée par le Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique qui a conçu ce nouveau Référentiel, "fruit d'une méthode collaborative", a précisé Clotilde Valter.
Rien ne sert de fixer des règles si elles ne sont pas mises en oeuvre.

C'est pourquoi, un label incitatif "e-accessible" sera instauré. Par ailleurs, la formation des agents de l'administration intègrera l'exigence d'accessibilité numérique.
Là où une personne handicapée avait des difficultés à se déplacer, elle pourra réaliser ses démarches depuis son ordinateur. Là où il fallait un formulaire papier, elle pourra le remplir en ligne et, dans la plupart des cas, saisir l'administration en ligne pour poser des questions ou entamer des démarches.
Le gouvernement a fixé l'objectif de 50% d'usage des services publics en ligne à l'horizon 2016.

Source "le Parisien, cecitroc"

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Partenariat original et fructueux entre l'association Valentin Haüy et EDF UFPI

L'Unité de Formation Production Ingénierie (UFPI) est l'entité d'EDF qui pilote la formation pour l'ensemble des métiers techniques de la production et de l'ingénierie d'EDF. En cohérence avec les objectifs de la Fondation EDF qui prévoient, notamment, de développer l'accès à la culture pour tous, EDF UFPI a choisi d'inciter ses salariés, formateurs pour la majeure partie, à s'engager bénévolement dans l'enregistrement de livres audio destinés aux personnes déficientes visuelles.

Une fois l'enregistrement effectué par le salarié d'EDF UFPI, les techniciens de l'Association Valentin Haüy mettent le livre au format DAISY, spécialement conçu pour les personnes aveugles ou malvoyantes.
L'ouvrage rejoint ensuite les collections de la Médiathèque Valentin Haüy (plus de 11.500 livres audio fin avril 2015). Toute personne justifiant de son handicap visuel peut emprunter gratuitement ces livres audio DAISY. Le prêt se fait soit sur CD, soit par téléchargement via le service Éole.

En mars 2015, ce partenariat a fêté son premier anniversaire. Au cours de cette première année, les salariés bénévoles d'EDF UFPI ont enregistré une quinzaine de livres audio qui ont rejoint les collections de la Médiathèque Valentin Haüy. Forts de ce succès, l'AVH et EDF UFPI vont intensifier leur partenariat, en impliquant un nombre accru de salariés.

EDF UFPI soutient l'engagement de son personnel, d'une part en lui fournissant le microphone-casque, d'autre part en prenant à sa charge la moitié du temps passé par les salariés à l'enregistrement de livres dans la limite de vingt heures par an.

Mécénat et bénévolat se trouvent ainsi combinés au service des personnes déficientes visuelles dans une démarche originale où le don de temps prévaut sur le don d'argent.

http://eole.avh.asso.fr/

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