Sommaire de ce numéro

  1. Notre agenda.
  2. Prochaine sortie avec le CREPAN.
  3. Mon coeur au théâtre d'Hérouville.
  4. Art au théâtre de Caen.
  5. Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts du 30 janvier 2019.
  6. Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts du 24 février 2019.
  7. Simplification des démarches administratives, attribution de certains droits sans limitation de durée.
  8. La photo d’une aveugle avec un smartphone provoque un flot d’injures.
  9. Virtuoz, la tablette en relief qui guide les non-voyants.
  10. Canute 360 – Une liseuse pour les malvoyants.
  11. L'écriture braille peut-elle disparaître ?
  12. Des cellules souches pour soigner la rétine.
  13. Une exception devenue internationale.

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Notre agenda

  • Jeudi 28 février à 10h : test de la sonorisation des bus avec Keolis.
  • Mardi 5 mars à 20h : récital du coeur au profit de Rétina France.
  • Jeudi 7 mars de 10h à 17h : sensibilisation au handicap visuel à la Mfr de Vire.
  • Vendredi 8 mars :
    • A 11h : inauguration du FRAC.
    • A 20h : Mon Cœur, de Pauline Bureau au théâtre d'Hérouville.
  • Vendredi 15 mars à 17h : Réunion concernant la réalisation du plan tactile des locaux du FRAC.
  • Vendredi 15 et samedi 16 mars de 9h à 18h : porte ouverte à l'AVH 5 rue Roger Bastion à Caen.
  • Samedi 16 mars à 10h : PlageBarZoom avec le CREPAN.
  • Dimanche 17 mars à 17h : la célèbre pièce Art de Yasmina Reza au théâtre de Caen.
  • Dimanche 24 mars à 11h15 : visite descriptive au musée des Beaux-Arts de Caen.
  • Lundi 25 mars de 9h à 17h : sensibilisation au CFPPA de Sées.
  • Mercredi 3 avril à 17h30 : réunion de la CIAPH.
  • Dimanche 28 avril à 11h15 : visite descriptive au musée des Beaux-Arts de Caen.

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Prochaine sortie avec le CREPAN

Le PlageBarZoom n°46 aura lieu le samedi 16 mars à Courseulles, Rendez-vous à 10h au manège proche de la jetée.

Zoom sur les pinces des crabes, une belle mécanique. Nous irons du marché aux poissons à la plage puis nous terminerons au bar le plus proche.
Déjeuner au restaurant en option , en s’inscrivant auprès d’Annick NOEL.

Informations : annicknoel (chez) wanadoo.fr 02 31 84 11 18.

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Mon coeur au théâtre d'Hérouville

Texte et mise en scène PAULINE BUREAU
Audiodescription le vendredi 8 mars 2019, précédée d'une visite tactile des décors à 18h.

Distribution :
Avec Yann Burlot, Nicolas Chupin, Rebecca Finet, Sonia Floire, Camille Garcia, Marie Nicolle, Anthony Roullier, Catherine Vinatier

Production : La Part des Anges.
Coproduction : Le Volcan – scène nationale du Havre, Théâtre Dijon Bourgogne – CDN, Le Merlan – scène nationale de Marseille, La Garance– scène nationale de Cavaillon, Théâtre André Malraux de Chevilly-Larue. Avec l’aide à la création du département de Seine Maritime et le soutien de l’ADAMI, de l’ODIA Normandie, du Théâtre à Châtillon, du Théâtre Romain Rolland – scène conventionnée de Villejuif et du Théâtre Paris-Villette.

La part des anges est conventionnée par le ministère de la Culture / Drac Normandie au titre du dispositif compagnies à rayonnement national et international.
Elle est également conventionnée par la Région Normandie.

L’auteure remercie Irène Frachon, les victimes du Médiator, les familles de victimes, les avocats et toutes les personnes rencontrées autour de ce projet pour la confiance et le temps qu’ils lui ont accordés.

Le texte de " Mon Cœur " est publié aux Editions Actes Sud-Papiers.

Pauline Bureau met en scène Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest et figure héroïque malgré elle de l’affaire du Mediator. Mais elle s’intéresse aussi aux victimes qu’elle est allée interroger et dont la parole constitue la matière première de son texte, un chœur duquel se détache une victime, Claire Tabard, à qui l’on a prescrit le Mediator pour perdre du poids. Un traitement fatal à son cœur. Ici le combat se fait féministe car ces femmes sont aussi victimes des normes et des modèles imposés. À la justesse du combat politique et au réalisme des situations, Pauline Bureau a su apporter la dose d’humour et la distance nécessaires pour « raconter une histoire d’aujourd’hui qui résonne fort » en elle. Et en nous.

En 2019, Pauline Bureau devient artiste associée de la Comédie de Caen

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Art au théâtre de Caen

Depuis trente ans, Marc, Serge et Yvan sont amis, jusqu’au jour où Serge achète un tableau entièrement blanc (si on cligne les yeux, on peut apercevoir de fins liserés blancs transversaux…). Serge présente à Marc son acquisition. Marc contemple l’œuvre et s’enquiert de son prix. Cette scène anodine est le point de départ d’un « cataclysme » entre les trois amis. Écrite en 1994 et traduite dans une quarantaine de langues, la pièce Art de Yasmina Reza a été jouée et primée dans le monde entier, notamment par le Tony Award de la meilleure pièce aux États-Unis et le Laurence Olivier Award de la meilleure pièce au Royaume-Uni.

Patrice Kerbrat mise en scène, assisté de Pauline Devinat

avec :
Charles Berling, Alain Fromager et Jean-Pierre Darroussin

spectacle en audio-description (places réservées) dimanche 17 mars, à 17h
programme détaillé offert pour les spectateurs malvoyants
renseignements auprès d’Alain Dupont
02 31 30 48 00 / a.dupont (chez) caen.fr

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Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts du 30 janvier 2019

La Vierge donnant une étole à Saint Hubert en présence de Saint Nicolas de Tolentino (1669)

Le tableau, qui nous est décrit aujourd’hui mercredi 30 janvier 2019 est l’oeuvre de Erasme Quellin (1607-1678. Elle fait partie d’une exposition qui lui est consacrée (24 novembre 2018-3 Mars 2019. Le tableau fait l’objet d’une restauration à laquelle le public peut assister et s’accompagne d’une plongée dans les œuvres restaurées par le musée des beaux arts de Caen précédemment.

Erasme II Quellin est un peintre flamand du 17E siècle, élève de Pierre Paul Rubens, il lui succède comme décorateur de la ville d’Anvers en 1640. Fils du sculpteur Erasme Quellin l’ancien, IL naît à Anvers en 1607 et meurt en 1678 Il passe ces premières années dans l’atelier de son père et poursuit des études poussées de littérature et de philosophie. Il obtient le grade de maître ès-arts et celui de maîtrise de philosophie. En 1633, il entre à l’atelier de Jan Baptist Verhaeghe ; la même année il est nommé à la Guilde de Saint-Luc comme peintre fils de peintre.
Le tableau décrit lors de cette visite est un format portrait de dimensions importantes ( 2,50 M sur 1,50 M).

Au centre se trouve la Vierge portant l’enfant Jésus. On peut remarquer le drapé de ses vêtements très soigné, influence de la formation que Erasme II Quellin suivit chez son père en sculpture. Elle est légèrement de trois quarts. Elle tient dans la main droite une étole qu’elle donne à Saint Hubert représenté à genoux en bas et à droite du tableau (à gauche pour le spectateur.

Saint Hubert était un seigneur Liégois du 8e siècle. La légende raconte que ce seigneur passionné de chasse partit seul à la chasse à la poursuite d’un cerf extraordinaire. Cet animal avait entre ses bois une croix lumineuse. Hubert ne parvenait pas à le rattraper, le cerf continuait à courir sans se fatiguer. Il finit par s’arrêter et interpela le chasseur lui reprochant sa vie dissolue et sa passion pour la chasse particulièrement un vendredi saint. A la suite de cette rencontre Hubert se repentit et s’en alla trouver Saint Lambert de Songe-Maestraetch. Lorsque Saint Lambert mourut le pape demanda à Hubert de devenir évêque. Celui-ci refusa une première fois puis sollicité de nouveau accepta. L’étole que lui donne la Vierge est le symbole de cette acceptation.

Dans le coin supérieur droit du tableau, est représenté un ange qui tient la crosse remise à Hubert, signe de sa fonction.

L’enfant Jésus, tend la main gauche vers Saint Nicolas qui prend quasiment tout le côté gauche du tableau (à droite pour le spectateur). Ce dernier est représenté portant dans ses mains un panier de petits pains. Il est habillé de façon plus modeste que Saint Hubert. Il porte l’habit des moines de l’ordre de Saint Augustin et la tonsure. Il vivait au 13e siècle et portait une très grande attention aux pauvres. On le représente parfois portant un oiseau ou des roses. Ici, il est représenté portant de petits pains vers les quels l’enfant Jésus tend la main.

Au-dessus de la tête de Saint Nicolas est représenté un ange aux ailes déployées.

Dans la partie inférieure du tableau sont représentés deux chiens et un cor de chasse, montrant ainsi que Saint Hubert est le patron des chasseurs. Signalons aussi qu’il est connu pour avoir guérit les blessures dues à la rage.
Le fond du tableau est très sombre, constitué d’un dégradé de noir qui s’éclaircit de façon quasiment insensible de la droite vers la gauche. Cependant, la lumière n’en est pas absente. Signalons par exemple l’éclairage sur le visage de l’enfant.

Ce tableau est une œuvre de la contre réforme qui invite comme beaucoup d’œuvres de la fin du 16e siècle et du 17e siècle les croyants à revenir dans le giron de l’église. Contrairement au œuvres baroques, il est de facture classique. On peut ainsi remarquer que deux diagonales le structurent. L’une par de la main de Saint Hubert, suit l’étole puis traverse le manteau de la vierge ; l’autremoins marquée, plus proche de l’horizontale part de la main de Saint Nicolas pour aller vers l’ange situé dans le coin supérieur droit du tableau.

On ne sait pas vraiment à qui ou à quoi était destiné ce tableau. Il était probablement exposé dans une église d’Anvers. Il fut donné par Napoléon premier au musée de Caen en 1803 après avoir subit une première restauration. Victime d’un incendie en 1905 il bénéficia d’une seconde restauration en 1966. IL est maintenant en cours de restauration dans la salle où il est accroché permettant ainsi au public d’assister à ce nouveau toilettage. Cette restauration a commencé le 24 novembre 2018.

La visite descriptive était assurée par Adrien médiateur culturel que nous remercions pour son accueil.

Rédigé par Jean Poitevin.

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Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts du 24 février 2019

Cette troisième visite descriptive de la saison avait pour thème les fleurs. C’est Marie Leloup médiatrice culturelle vacataire au musée des Beaux-Arts qui nous a commenté cette exposition.

Notre conférencière nous invite à descendre à l’étage inférieur pour cette visite. La première partie de celle-ci commence par une expérience tactile qui consiste à toucher les petites fleurs de l’apocalypse qui ornent les murs des couloirs. Marie nous a indiqué différentes fleurs à toucher afin que nous nous en faisions une représentation mentale. Ces fleurs sont réalisées en papier peint à l’ancienne par Régis Perrey. L’artiste les a collées pratiquement au niveau du sol le long des murs un peu partout dans les couloirs et entre les portes. Après cette découverte tactile, Marie nous invite à nous installer dans l’atelier autour d’une table afin de nous expliquer la démarche de cet artiste. Elle a commencé par nous distribuer des fleurs en papier peint réalisées comme celles que nous avons pu toucher sur les murs du musée. Ces fleurs ont été tirées du musée de la tapisserie de l’apocalypse d’Angers.
En 2014 Régis Perrey est invité par le Domaine national du château d’Angers à faire une résidence artistique. Cet artiste est très inspiré par la notion de sol, il possède une belle collection de photos de sols dévastés par la guerre.
Le but de ses expositions est de libérer l’effacement, il souhaite à travers elles montrer la renaissance et que les choses ne s’effacent jamais. Evidemment, étant sur place, il s’intéresse à la tapisserie de l’apocalypse. Ayant pris connaissance de l’existence de la manufacture de papier peint à l’ancienne d'Offard, il a souhaité reproduire des petites fleurs sur le modèle de celles disséminées dans la tapisserie d’Angers. Ces petites fleurs sont réalisées à l’aide de grands tampons avec des motifs floraux. Marie fait circuler des petits tampons pour nous donner une idée du principe de cette reproduction. En utilisant le centenaire de la première guerre mondiale, l’artiste souhaite grâce à ces petites fleurs montrer la renaissance qui suit la destruction provoquée par la guerre.

Ensuite, notre conférencière nous a distribué des échantillons de papiers peints gauffrés illustrés de fleurs afin que nous ayons une représentation tactile de celles-ci.
Régis Perrey ne s’est pas contenté de reproduire les petites fleurs de l’apocalypse mais il en a modifié certaines en les peignant ou en les dorant. Il a également pour but de les faire voyager en fleurissant plusieurs sites culturels dans les villes de Tours, Nantes et même jusqu’à Miami. C’est aussi pour lui une façon de rendre un hommage au soldats de la grande guerre.

Pour la seconde partie de cette visite, Marie nous a emmené des fleurs de son jardin afin d’illustrer la nature morte qu’elle a prévu de nous décrire. Cette œuvre s’intitule « un bouquet de fleurs » réalisée en 1851 par le peintre hollandais Willem van Aelst (1627-1683).
Elle commence sa description à l’aide de planches thermo gonflées reprenant les motifs du tableau. Au premier plan en bas de la feuille nous pouvons découvrir une ligne représentant une tablette en marbre sur laquelle est posé un Scarabée rhinocéros. En poursuivant notre exploration vers le centre de la planche, nous pouvons deviner le pied d’un vase et en remontant nous rencontrons ses bords arrondis, dans le tableau il est réalisé en pierre avec des reflets comme pour la tablette sur lequel il est posé.
Ensuite, nous pouvons mettre le doigt sur le beau bouquet qui garnit ce vase. Avec l’aide de Marie, nous avons pu reconnaître la plupart de ces fleurs. Ce bouquet est très printanier car nous y trouvons des tulipes, des jonquilles des narcisses et sur l’une d’elles une libellule est délicatement posée.
A cette époque, les artistes utilisaient souvent des insectes comme symboles dans leurs natures mortes. Dans cette œuvre le scarabée représente la mort tandis que la libellule représente l’âme par sa légèreté. Dans ce bouquet, nous trouvons aussi des anémones ainsi qu’une petite pensée placée au centre de ces dernières et des primevères garnissent un côté du vase.
Le tableau qui nous est présenté lors de cette visite est une nature morte typique du dix-septième siècle avec son côté funeste et renaissance.

Nous continuons la visite en nous rendant devant l’oeuvre elle-même. C’est une nature morte d’environ 30 sur 60 centimètres. Le fond de ce tableau est très sombre mais il est relevé par la couleur des fleurs du bouquet. La première des trois anémones est très rouge et les deux autres sont plutôt blanches avec du rosé dans les pétales. Certaines narcisses sont jaunes tandis que d’autres sont blanches. Des fleurs de Gentiane sont de couleur foncée et se confondent avec le fond du tableau.
Cette œuvre a été restaurée il y a une dizaine d’années, elle est encadrée d’un cadre doré et chose assez rare dans les musée elle est recouverte d’une vitre.

Sur le retour, nous nous arrêtons devant une autre nature morte intitulée « nature morte de fleurs et d’insectes » de Jacob Van Walscapelle. Cette œuvre est très réaliste, elle fait penser à un trompe l’œil. Nous y voyons une stèle en pierre sur lequel est posée une amphore sculptée en bas relief représentant entre autre Bacchus le Dieu du vin. De ce vase en pierre dégringole une gerbe de fleurs avec de grands chardons et des roses jaunes, des roses roses, des fleurs rouges de pavot, des œillets, des marguerites et de la camomille. Nous y trouvons également des insectes tels que des papillons posés sur les chardons ainsi qu’une mouche et un cafard.
Le tableau semble être séparé par une diagonale avec en bas à gauche une luminosité très dense et le reste du tableau est très sombre.

Un grand merci à Marie pour cette description très passionnante et pour son chaleureux accueil.
Prochain rendez-vous le dimanche 24 mars pour une nouvelle visite descriptive qui sera consacrée au paysages hollandais.

Rédigé par Nicolas Fortin.

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Simplification des démarches administratives, attribution de certains droits sans limitation de durée

Arrêté du 15 février 2019 fixant les modalités d'appréciation d'une situation de handicap donnant lieu à l'attribution de droits sans limitation de durée prévue par l'article R. 241-15 du code de l'action sociale et des familles et par l'article R. 821-5 du code de la sécurité sociale.

ELI:
https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2019/2/15/PRMS1835387A/jo/texte

Publics concernés : personnes handicapées, maisons départementales des personnes handicapées, caisses d'allocations familiales et caisses de mutualité sociale agricole.
Objet : mesures de simplification au bénéfice des personnes handicapées, des maisons départementales des personnes handicapées, des caisses d'allocations familiales et des caisses de la mutualité sociale agricole.

Entrée en vigueur : le présent arrêté entre en vigueur au lendemain de sa publication.
Notice : l'arrêté est un texte d'application du décret n° 2018-1222 du 24 décembre 2018 portant diverses mesures de simplification dans le champ du handicap. Il précise les critères d'attribution de droits sans limitation de durée pour certaines prestations destinées aux personnes handicapées. L' article L. 114 du code de l'action sociale et des familles définit le handicap comme « toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant ». A ce titre, toute personne handicapée, quel que soit son type de handicap (physique, cognitif, psychique, etc.), qui remplit les critères définis par le présent arrêté peut bénéficier de l'attribution de droits sans limitation de durée pour les prestations suivantes : l'allocation aux adultes handicapées mentionnée à l'article L. 821-1 du code de sécurité sociale et la carte mobilité inclusion comportant la mention « invalidité » prévue au 1° du I de l'article L. 241-3 du code de l'action sociale et des familles.

C'est l'évaluation individualisée de la situation de chaque demandeur qui doit permettre de vérifier s'il est possible de lui attribuer ces droits sans limitation de durée. Pour bénéficier de cette attribution, deux critères doivent être remplis au moment de la décision : les limitations d'activités ou restrictions de participation sociale ne doivent pas être susceptibles d'évolution favorable à long terme et le taux d'incapacité permanente doit être supérieur ou égal à 80 %. Pour rappel le guide-barème pour l'évaluation des déficiences et incapacités des personnes handicapées figurant en annexe 2-4 du code de l'action sociale et des familles prévoit qu'un taux d'incapacité permanente d'au moins 80 % correspond à des troubles graves entraînant une entrave majeure dans la vie quotidienne de la personne avec une atteinte de son autonomie individuelle. Cette autonomie individuelle est définie comme l'ensemble des actions que doit mettre en œuvre une personne, vis-à-vis d'elle-même, dans la vie quotidienne. Dès lors qu'elle doit être aidée totalement ou partiellement, ou surveillée dans leur accomplissement, ou ne les assure qu'avec les plus grandes difficultés, le taux de 80 % est atteint. C'est également le cas lorsqu'il y a déficience sévère avec abolition d'une fonction.

L'attribution de droits sans limitation de durée intervient à l'occasion du réexamen de la situation des droits arrivés à échéance.
Aucune nouvelle demande n'est donc nécessaire lorsque des droits sont en cours.

Article 1
Toute situation de handicap, qu'elle soit liée à l'altération d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, à un polyhandicap ou à un trouble de santé invalidant, donne lieu à l'attribution de droits sans limitation de durée prévue par le deuxième alinéa de l'article R. 241-15 du code de l'action sociale et des familles et par l' article R. 821-5 du code de la sécurité sociale si, compte tenu des données de la science, elle remplit les deux conditions suivantes :
1° L'évaluation établit l'absence de possibilité d'évolution favorable à long terme des limitations d'activités ou des restrictions de participation sociale occasionnant une atteinte définitive de l'autonomie individuelle des personnes qui ont besoin d'une aide totale ou partielle, d'une stimulation, d'un accompagnement pour l'accomplissement des actes de la vie quotidienne ou qui nécessitent une surveillance ;
2° Le taux d'incapacité permanente du demandeur, fixé selon le guide barème figurant en annexe 2-4 du code de l'action sociale et des familles, est supérieur ou égal à 80 %.
Ces deux conditions sont évaluées individuellement au regard de la situation du demandeur.

Article 2
Le présent arrêté sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait le 15 février 2019.
Sophie Cluzel

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La photo d’une aveugle avec un smartphone provoque un flot d’injures

Edition du soir Ouest France - 30/01/2019

Une passante munie d’une canne blanche et regardant l’écran de son téléphone portable : cette photo postée sur Facebook au début du mois a provoqué un déluge de commentaires injurieux. Les internautes accusent cette femme de simuler la cécité. La BBC a décidé de rétablir la vérité.

L’internaute ayant publié début janvier sur Facebook cette photo prise dans la rue, d’une femme avec une canne blanche regardant son téléphone portable, n’a pas masqué ses intentions. « Si vous voyez ce qui ne va pas, dites : je le vois », écrivait-il dans son post, mettant clairement en doute la réalité du handicap visuel de cette passante.

Aussitôt l’image a fait le buzz, partagée plus de 33 000 fois. Dans les commentaires, les internautes sont très durs, accusant la femme de mentir sur sa cécité.

Scandalisé par ce déferlement de réactions haineuses, le média britannique BBC a décidé de rétablir la vérité, concernant l’utilisation de smartphones par les personnes malvoyantes. Dans ce cadre, la BBC a interrogé trois personnes souffrant de déficience visuelle. Toutes ont été la cible d’injures, d’accusations ou de moqueries pour avoir utilisé un de ces appareils.

Le smartphone, « une bouée de sauvetage »

La Dr Amy Kavanagh, 29 ans, activiste malvoyante, s’est dite « écœurée et en colère », après ce post. « Ça m’a révoltée qu’une personne malvoyante comme moi ait ainsi été photographiée sans son consentement et qu’on se moque d’elle alors qu’elle ne faisait que vaquer à ses occupations. »

« Tous les malvoyants ne sont pas complètement aveugles », a rappelé la jeune femme à la BBC. Et pour les personnes déficientes visuelles, le smartphone est un outil technologique doté de fonctions accessibles, qui rendent de précieux services. Dans sa vie de tous les jours, c’est même « une bouée de sauvetage », confie Amy Kavanagh.

« J’utilise une gamme de fonctions et d’applications accessibles, qui me permettent par exemple d’agrandir et de zoomer sur mon écran. Je peux commander des taxis avec mon smartphone, utiliser le GPS pour planifier un itinéraire et appeler mon ami quand je suis perdue ou coincée quelque part. » Mais cette utilisation semble déranger certaines personnes : « On m’a dénoncée et accusée de simuler ma cécité. »

Pourtant, les personnes voyantes utilisent des assistants vocaux comme Siri ou Alexa tous les jours. « C’est exaspérant qu’ils ne comprennent pas qu’une personne aveugle puisse utiliser un téléphone… »

Les smartphones peuvent être des outils précieux, qui facilitent la vie quotidienne des personnes ayant une déficience visuelle.

Pour Veronica Lewis, 22 ans, étudiante américaine malvoyante et utilisant une canne blanche au quotidien, cette photo polémique est une « atteinte flagrante à la vie privée ». Son smartphone lui permet de mieux s’adapter à l’environnement autour d’elle. « J’ai des lunettes connectées qui utilisent la caméra de mon téléphone. Je me sert aussi d’une application d’entraide, basée sur le volontariat, qui me met en relation avec une personne voyante, pour obtenir de l’aide et de l’assistance. »

L’étudiante a souvent été alpaguée par des passants, étonnés de la voir regarder un écran malgré sa canne blanche de malvoyante : « J’utilise souvent mon téléphone quand je suis dans l’autobus pour m’assurer que je vais dans la bonne direction, et les gens, eux, me demandent à quoi me sert ma canne et comment je fais pour consulter mon téléphone… »

« Êtes-vous vraiment aveugle au sens de la loi ? »

Ellen Fraser-Barbour, une étudiante australienne, malvoyante et malentendante, a vécu des situations similaires. « Les gens m’ont accusée de simuler ou d’exagérer mon handicap pour obtenir des avantages. » Ses agresseurs vont même plus loin, l’interrogeant sur sa légitimité : « Êtes-vous vraiment « aveugle » sur le plan légal, si vous pouvez déchiffrer l’écran de votre téléphone ? »

Pourtant, la technologie a vraiment changé sa vie. « Avant les smartphones, j’étais constamment perdue car je ne peux pas voir les points de repère et étant aussi sourde, j’avais beaucoup de mal à demander mon chemin, se souvient la jeune femme, interrogée par la BBC. Aujourd’hui, je peux suivre mes déplacements en me guidant sur ma carte à l’écran. Ça me dit exactement où je vais et ça m’a donné une indépendance incroyable. »

Préjugés et discriminations

Les cas d’Ellen, Amy ou Veronica sont loin d’être isolés. Selon l’Institut royal national britannique pour les personnes aveugles, de nombreux non-voyants ou malvoyants sont confrontés à des préjugés et à la discrimination dans leur vie quotidienne. « Mais la réalité, c’est que les aveugles utilisent le téléphone, lisent des livres sur liseuse et regardent la télévision de tout un tas de manières différentes », rappelle David Clarke, son directeur, à la BBC.

Pour y parvenir, les aveugles utilisent entre autres « la vision résiduelle qu’ils peuvent avoir, la voix synthétique, la technologie du braille numérique et l’audiodescription ». De quoi élargir les esprits suspicieux et un brin étriqués des internautes les plus virulents ?

« Nous devons éduquer les utilisateurs des médias sociaux et l’ensemble de la société sur les préjudices que peuvent causer des posts comme celui-ci, prévient David Clarke. Ce genre de publication mal informée et de réaction ignorante peuvent vraiment miner la confiance qu’ont en elles les personnes aveugles et malvoyantes. »

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Virtuoz, la tablette en relief qui guide les non-voyants

Sylvain Huin, cofondateur de Feelobject, et son invention, Virtuoz.

Cette tablette sonore et en relief permet aux personnes malvoyantes de se déplacer dans un endroit inconnu.

Publié le 12/02/2019 à 03:59, mis à jour à 07:37
Transmis par Vincent Hoefman
L'actualité francophone et indépendante du handicap visuel
sur facebook: @cecitroc-infos

Un couple de Toulousains, Sylvain Huin et Céline Favy-Huin ont créé Virtuoz, une tablette en relief qui permet aux malvoyants de se repérer dans un espace inconnu.
Se repérer dans un bâtiment inconnu peut se révéler périlleux pour une personne malvoyante ou non-voyante. Sylvain Huin a créé, avec son épouse Céline Favy-Huin, une tablette en relief qui leur permet de se repérer facilement.
«Nous nous sommes rendu compte qu'il n'existait aucune solution adaptée et abordable pour faciliter le déplacement des salariés déficients visuels dans des bâtiments inconnus», explique l'entrepreneur, passé par de grands groupes avant d'installer sa «jeune pousse» il y a 5 ans dans le quartier de la Faourette, à Toulouse.
Le savoir-faire de FeelObject en impression 3D nous permet d'élaborer des impressions d'étages de bâtiments, afin de les rendre lisibles d'un geste, de comprendre leur agencement et d'identifier facilement les points d'intérêt.» Le relief du plan fabriqué en impression 3D est couplé à l'électronique pour ajouter du son, et fournir des informations complémentaires.
«Lorsqu'une personne malvoyante ou non voyante entre dans un lieu qu'elle ne connaît pas, elle n'a aucun point de repère. C'est comme si elle rentrait dans une pièce plongée dans le noir. Impossible de savoir où aller. La carte en impression 3D va nous donner des points de repère», explique Pascale Casanova, malvoyante, triple championne olympique de ski alpin et marraine du projet.
«Pour comprendre au mieux les besoins des personnes malvoyantes, une collaboration avec «Cherchons pour voir», le laboratoire de recherche commun entre l'IRIT, les Universités de Toulouse et l'Institut des Jeunes Aveugles de Toulouse, a été mise en place», explique Sylvain Huin.
Virtuoz a l'ambition d'offrir l'autonomie nécessaire à 1,7 million de personnes déficientes visuelles en France, qui pourront enfin se déplacer sans aide, dans un bâtiment ou un espace extérieur, grâce au toucher. Dans le cadre de leurs engagements pour la qualité de vie au travail et dans la mise en place de leur politique RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises), des entreprises comme Enedis mettent à disposition le plan du bâtiment de travail à tous leurs salariés en situation de déficience visuelle.

Virtuoz peut s'adapter dans les entreprises, les espaces publics et les lieux de visite, pour donner accès à la culture et à la connaissance.
L'objet a été sélectionné par GA Smart Building, lauréat du concours «Réinventer Paris», pour intégrer la future «Cité Universelle». Ce lieu accueillera notamment des athlètes lors des Jeux Olympiques de 2024.

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Canute 360 – Une liseuse pour les malvoyants

(Idboox, @cecitroc-infos, transmis par Vincent Hoefman)
5 février 2019
Elizabeth Sutton

L’accessibilité est un sujet sensible quand on aborde notamment le sujet de la lecture. La liseuse Canute 360 pourrait bien faire bouger les lignes.
Bien que les professionnels travaillent d’arrache-pied pourrendre la lecture accessible, grâce au numérique, les solutions mettent du temps à être opérationnelles. Canute 360 apporte une autre réponse à la lecture pour les personnes empêchées de lire.
Canute 360 le Kindle des aveugles
Bristol Braille Technology a développé Canute 360. L’entreprise a travaillé plus de 5 ans pour sortir le prototype.
Aujourd’hui, cette liseuse qu’on appelle déjà le Kindle pour les malvoyants devrait être commercialisée dans le courant de l’année 2019.
C’est le premier lecteur électronique braille numérique multiligne au monde. Développé avec, par et pour la communauté des aveugles, Canute 360 rendra la lecture de livres en braille numérique abordable, pratique et agréable promet l’entreprise qui au départ a conçu cet appareil pour l’éducation dans les écoles.

Cet appareil est compatible avec tous les codes braille à six points, et peut supporter toute une bibliothèque braille en un seul appareil.
La liseuse Canute 360 permet d’afficher neuf lignes de texte en braille.
Cela correspond à environ un tiers de page. Il suffit ensuite d’utiliser la fonction ‘forward’, pour que les lecteurs puissent passer à la partie suivante de la page d’un livre.
Voici les caractéristiques techniques
360 cellules: neuf lignes de quarante caractères braille
Prend en charge tous les codes braille à six points (y compris la musique, les mathématiques et les langues étrangères) et les graphiques tactiles
Dimensions: 36,5 x 18,5 x 8 cm (environ 14 x 7 x 1,5 pouces), 2,8 kg
2 X USB A; 1 X USB A; Sortie vidéo; Fente pour carte SD; Sortie audio 3,55 mm
Boutons de navigation de 3 pages
9 touches de sélection de ligne
Bouton d’aide contextuelle

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L'écriture braille peut-elle disparaître

(Vivrefm, @cecitroc-infos, transmis par Vincent Hoefman)
5 févr. 2019 à 10:30

Fernando Pinto Da Silva, chargé de mission numérique à la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France, Stéphane Hagues, professeur de bureautique à l'INJA, l'Institut National des Jeunes Aveugles, et au téléphone : Vincent Hoefman, non-voyant, professeur musique et brailliste à Montpellier, Jacques Salvador, interprète de conférence en Suisse
Le braille va-t-il disparaître ?

On estime à plus de 1 700 000 la population des personnes très malvoyantes ou aveugles en France. Parmi elles, seules 7 000 utilisent couramment le braille.
Un chiffre en baisse, les jeunes ayant moins tendance à apprendre ce système d’écriture que leurs aînés au même âge.

Avec les nouvelles technologies, l’utilisation du braille diminue donc. Dans bon nombre de cas où par le passé on utilisait la lecture en braille, beaucoup vont aujourd'hui lire un texte au moyen de la synthèse vocale. Beaucoup vont également privilégier la "lecture" d’un roman en audiolecture plutôt qu’en braille.

Le système d’écriture tactile à points saillants inventé par louis braille au 19e siècle va-t-il disparaître au 21e siècle ? C’est ce que certains redoutent. Nous verrons s’ils ont raison de le craindre, si le recul du braille est dommageable et, inéluctable. Et si la synthèse vocale est la seule raison de ce recul.

Nos invités sont là pour nous éclairer.
écoutez l'émission:
https://www.vivrefm.com/posts/2019/02/braille

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Des cellules souches pour soigner la rétine

(le Temps
Date 28 Janvier 2019

Une équipe du National Eye Institute à Bethesda, aux Etats-Unis, est en voie de faire avancer la recherche sur la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Selon un article de la revue Science Translational Medicine paru le 16 janvier, des résultats obtenus par l’équipe américaine laissent envisager le lancement prochain d’un essai clinique reposant sur des cellules souches.
La DMLA est l’une des principales causes de handicap visuel sévère dans les pays industrialisés, touchant 10 à 20% des plus de 65 ans. Elle atteint la partie centrale de la rétine, la macula. La perte de la vision est corrélée à la perte, au sein de la macula, d’une très fine couche de cellules, l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR). Ce dernier assure un rôle de soutien et remplit une fonction nutritive pour les photorécepteurs, les cellules transmettant l’information visuelle.

La thérapie cellulaire repose sur l’idée qu’il serait possible de sauver les photorécepteurs en restaurant l’EPR grâce à l’implantation de nouvelles cellules. Celles-ci seraient obtenues à partir de cellules souches pluripotentes induites (iPS) produites en laboratoire. A un stade avancé, la DMLA se présente sous une forme sèche ou humide. La première se traduit par la présence de plages d’atrophie de l’EPR et des photorécepteurs, la seconde correspond à une prolifération de vaisseaux sanguins sous la macula.

Auto-transplantation
Dans leur article, les chercheurs du National Eye Institute indiquent avoir utilisé des cellules iPS issues de trois patients atteints de la forme sèche de DMLA pour produire des cellules de l’EPR. En ayant recours à l’auto-transplantation, on évite le rejet de la greffe cellulaire.
Les chercheurs ont implanté dans l’œil de rats et de porcs présentant une dégénérescence rétinienne un support biodégradable, sur lequel repose une monocouche de cellules de l’EPR créées à partir de cellules iPS – elles-mêmes issues de globules blancs du patient. Ceux-ci ont été reprogrammés génétiquement pour devenir des iPS. Ces patchs se sont correctement intégrés dans la rétine des rats et des porcs et les cellules d’EPR implantées se sont révélées fonctionnelles.

Une procédure très longue
Yvan Arsenijevic, du service d’ophtalmologie de l’Université de Lausanne, estime que «l’auto-transplantation est déjà dépassée car elle nécessite de produire plusieurs lignées de cellules iPS par patient et de les caractériser sur le plan génétique, ce qui est très long et coûteux».
Il convient aussi de s’assurer que le génome des cellules iPS ne renferme pas de mutations oncogènes pouvant favoriser le développement ultérieur d’une tumeur cancéreuse. Des équipes japonaises ont en revanche misé sur la création de cellules «universelles». «Elles ont développé des générations de plusieurs lignées cellulaires iPS, porteuses de caractéristiques génétiques communes à la population de l’Archipel, et donc susceptibles d’être implantées sans risque de rejet sur un grand nombre de patients japonais», indique le professeur. Francine Behar-Cohen, professeure d’ophtalmologie à l’OphtalmoPôle de Paris, considère elle aussi que l’auto-transplantation «n’est pas l’avenir, dans la mesure où il faudrait attendre un an avant de disposer pour chaque patient d’un patch doté des cellules à implanter». Selon elle, l’un des défis majeurs est de savoir «à quelle profondeur et à quelle distance de la zone d’atrophie de la macula implanter ces cellules, tout cela sur une surface d’un millimètre carré et dans un micro-environnement lui-même pathologique. Enfin, il importe que les cellules implantées soient polarisées, autrement dit placées dans le bon sens face aux photorécepteurs, afin d’établir les bonnes connexions.»

Cellules embryonnaires
D’autres équipes ont choisi d’utiliser non pas des iPS, mais des cellules souches embryonnaires humaines, capables de se différencier en n’impSTLS orte quel type cellulaire. Cette stratégie implique cependant d’avoir recours à un traitement immunosuppresseur. En mars 2018, une équipe de l’University College de Londres a publié les résultats d’un essai de phase 1 montrant la sécurité et la faisabilité d’une telle approche chez deux patients atteints de la forme humide de DMLA.
Dans cette compétition, chaque équipe développe donc son approche avec ses cellules souches, son support, sa technique chirurgicale. Reste à savoir laquelle s’avérera, à terme, la plus efficace pour les patients.

https://www.letemps.ch/sciences/cellules-souches-soigner-retine

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Une exception devenue internationale

(Yanous, @cecitroc-infos, transmis par Vincent Hoefman)

L'extension internationale de l'exception aux droits d'auteur pour réaliser des livres adaptés aux lecteurs handicapés peut enfin produire ses effets en France... si les organismes agréés s'en saisissent et que l'État leur en donne les moyens.

La mise en oeuvre du traité de Marrakech signé le 27 juin 2013 lors d'une conférence de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) aura pris son temps. La faute à l'Union Européenne qui a décidé qu'elle ratifierait supranationalement cette convention internationale (lire l'actualité du 11 mai 2017), dispensant chaque pays membre de le faire.
Avantage : elle s'applique dans toute l'UE;
inconvénient, quatre ans passés en "formalités". En France, son application n'impose ni ne change rien, l'exception est effective depuis le 28 août 2009 après de longues années d'élaboration législative et réglementaire. Elle permet à des organismes agréés par l'Etat d'adapter en braille ou numérique accessible des livres et ouvrages multimédias sans autorisation préalable de l'éditeur et de l'auteur ni paiement de droits. Si les publics déficients visuels sont les principaux bénéficiaires, l'ensemble des personnes empêchées de lire des livres standards bénéficie de l'exception. Un décret vient de paraître, allégeant les formalités à remplir par les organismes souhaitant produire ou diffuser ces ouvrages adaptés (lire l'actualité du 22 décembre 2018).

"C'est une facilitation toute relative, nuance Alex Bernier, directeur de Braillenet qui adapte de tels livres. Les bibliothèques publiques voulaient diffuser des livres adaptés sans formalités, elles ont simplement été allégées. Ce n'est pas de nature à inciter les bibliothèques à s'inscrire." Pour être agréés, les organismes n'auront plus à transmettre leur comptabilité et un rapport annuel d'activité au ministère de la Culture. Actuellement, 120 associations, bibliothèques et établissements culturels produisent ou diffusent des ouvrages adaptés, chiffre à mettre en regard des 16.000 bibliothèques. Selon Alex Bernier, le ministère de la Culture espère que 300 organismes se feront agréer : trois fois plus qu'aujourd'hui, certes, mais infime par rapport au réseau français de lecture publique. Et il explique que son association a travaillé dans l'illégalité pendant six mois en 2015, à cause de la longueur du processus de renouvellement et de signature de son agrément.

Nonobstant l'impact bureaucratique, l'application du traité de Marrakech devrait entrainer un accroissement de l'offre en ouvrages adaptés dès lors que des organismes agréés dans des pays différents échangeront leurs réalisations, ce qui n'est encore qu'embryonnaire. "Ce traité est une très bonne chose parce que les exceptions handicap étaient nationales, commente Alain Lequeux, l'un des spécialistes de ce dossier au Groupement des Intellectuels Aveugles ou Amblyopes (GIAA). Il permet d'exporter des ouvrages adaptés et d'échanger entre pays. La loi française avait anticipé certaines de ses dispositions, l'Union Européenne a élaboré sa directive, le décret la met en oeuvre." La plateforme d'échanges Accessible Books Consortium (ABC) a été créée sous l'égide de l'OMPI pour les faciliter, issue d'un partenariat avec l'association internationale des éditeurs. Dans l'univers francophone avait été créée la BNFA début 2013, qui n'a pas depuis étoffé ses partenariats. Selon Alain Lequeux, des organismes français ont des relations avec des homologues en Belgique et au Québec, mais pas avec les pays d'Afrique francophone. Le vivier d'échange d'ouvrages adaptés réalisés dans ces pays reste à créer et animer.

Reste la question financière, toujours en suspens. "Le fait que ce soit une exception est très important pour les éditeurs et ayants-droit, reprend Alain Lequeux.
Ils ont le sentiment de faire un geste, c'est un sujet social." De son côté, le ministère de la Culture ne finance pas l'édition adaptée et laisse les organismes se débrouiller comme ils peuvent. "Il n'y a pas de volonté politique, complète Alex Bernier. Le ministère de la Culture estime avoir fait le travail en réglant les questions juridiques." Et se désintéresse de la mise en oeuvre :
si la plupart des ouvrages adaptés est diffusée gratuitement, quelques organismes font payer des frais. Or, selon Alex Bernier, un financement de l'édition adaptée est nécessaire pour produire et rattraper le retard. D'autant plus qu'en matière scolaire, le ministère de l'Education Nationale prend à sa charge le coût de réalisation et de la diffusion de leurs versions daptées. Deux poids, deux mesures...

Laurent Lejard, janvier 2019.

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