Escapade Nature du samedi 7 octobre : Visite odorante au Jardin des plantes de Caen

Le samedi 7 octobre après-midi, le CREPAN et Cécitix proposaient une escapade nature sur le thème des plantes odorantes au jardin des plantes de Caen. C’est Marie Brunet, du jardin des Plantes, et Annick Noël, du CREPAN et professeur en SVT, qui nous ont guidés dans cette visite. Le temps était légèrement ensoleillé et doux pour une déambulation tranquille dans les allées du jardin. Nous étions 25 personnes, réparties en deux groupes pour palper, chiffonner et sentir, froisser encore puis humer encore des petites feuilles avec attention et curiosité.

Quelques unes sont bien connues, tellement qu’on ne retrouve plus leur nom ! Mais oui bien sûr, le romarin, la lavande, le thym, l’œillet.

Celles reconnues par les cuisiniers gourmands, fenouil, aneth, origan, Capucine au goût poivré dont certains parsèment leurs salades.

Enfin les inconnues qui embaument ou qui puent, pardon qui sentent fort et ceci, exprès pour attirer certains insectes pour la pollinisation ou les repousser : connaissez-vous la cataire qui fait fuir les chats ?

Et puis les découvertes qui enchantent : que vous aimeriez avoir sur votre balcon : la menthe fraise et la menthe bergamote, une merveille.

Les considérations sur le sens de l’odorat ont commencé pendant la déambulation entre les professeurs présents. Annick nous lit un paragraphe concernant ce sujet : la complexité des termes décrivant les substances et phénomènes en jeu dans le mécanisme de l’odorat est impressionnante mais a de quoi rebuter même l’enseignante scientifique qui veut nous en parler. Cependant lorsqu’on est particulièrement concerné, plus consciemment utilisateurs de ce sens que les voyants, quotidiennement reconnaissants de son utilité, étonnés, enfin, par sa subtilité on serait bien tenté d’en approfondir l’étude.

La présentation et la conversation se poursuivront autour d’un petit goûter offert par Annick et le CREPAN.

On dit que le sens de l’odorat est un sens animal… peut-être car les odeurs sont enregistrées, mémorisées à notre insu, sans que le cerveau les nomme. Les odeurs, les humains leur donnent des noms mais il n’est pas nécessaire de savoir leur nom pour qu’elles s’inscrivent quelque part dans la mémoire : souvent ou toujours, je ne sais, associées à une personne, un lieu, une situation ou une période de sa vie. Nous fourmillons chacun d’exemples, à la manière de Proust et sa petite madeleine.

Je voudrais ajouter une anecdote personnelle : J’avais la quarantaine et nous allons dans une crêperie en Bretagne. Une belle-sœur choisit une crêpe à la confiture de tomate verte. « Quelle drôle d’idée, lui dis-je, crois-tu que c’est bon ? ». Elle me fait goûter la confiture et là…là, je reconnais un goût que j’ai déjà eu dans la bouche, goût reconnu mais inconnu ! Il m’a fallu un certain temps de recherche intérieure pour enfin, être orientée vers la maison de ma grand-mère maternelle et mes 5, 6 ou 7 ans, pas plus. Vérification faite auprès des grandes sœurs plus conscientes de ce qu’elles mettaient sur leur tartine : en effet, il y avait toujours de la confiture de tomate verte dans cette bonne maison !
« Si vous voulez la recette je peux vous la donner m’a dit la crêpière mais je ne vous donnerai pas la recette de mes galettes ! »

Rédigé par Caroline Beaujour, le 20 octobre 2017.

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