Compte-rendu des journées handicap et numérique au FabLab des 22 et 23 novembre 2016

En lien avec les états généraux du handicap organisés par la ville de Caen dont le thème était cette année handicap et numérique, le FabLab proposait, les 22 et 23 novembre 2016, deux journées de prototypage d’outils numériques utiles aux personnes handicapées. Une première journée de conception avait eu lieu le 13 octobre, dans le cadre de la semaine pour l'emploi des personnes handicapées.

Les 22 et 23 novembre, deux membres de Cécitix, moi et Nicolas, également membres du groupe de travail handicap et numérique, avons participé à cette opération.

Avant ces deux journées, nous étions assez inquiets quant à notre participation, l'aspect technique et la manipulation des machines risquant de nous marginaliser. Mais à l’issue de ces deux jours, nous ne pouvons que nous féliciter d'avoir passé outre nos craintes car nous avons pu pleinement être actifs dans l'imagination des projets retenus et dans leur réalisation.

Parmi les projets proposés, trois concernaient la vie quotidienne des aveugles et malvoyants dont deux avaient été déjà soumis à la commission handicap et numérique :
- un détecteur de couleurs moins coûteux et si possible plus fiable que les modèles existants ;
- un testeur de niveau de pile ;
- et un détecteur d'objets dans un environnement domestique.

Je n’évoquerai ici que les deux premiers projets, pour lesquels nous avons pleinement été partenaires même si nous avons été sollicités pour donner notre avis concernant le détecteur d'objets.

Nous nous sommes retrouvés, Nicolas et moi, dans un groupe de cinq personnes dont le dynamisme et la convivialité ne se sont jamais démentis pendant ces deux jours : Aline, Sylvie, Pierre et en soutien, Olivier, technicien du FabLab qui faisait le sixième.

Testeur de niveau de pile :
Le prototype mis au point par Pierre fait appel, pour détecter si la pile est encore chargée, à la notion de chaleur. Si la résistance chauffe, la pile est encore utilisable. Ce prototype est quasiment opérationnel, il reste juste la partie prise en main à finaliser.

Détecteur de couleurs :
Nous sommes partis de l'idée qu'il fallait développer un appareil à trois fonctions, permettant de détecter les couleurs, de savoir si la lumière est allumée dans une pièce et de déterminer l'état du voyant d'une machine (électroménager par exemple).
Nous avons ensuite cherché à en déterminer la forme et sommes arrivés à une forme triangulaire (genre Toblerone). Après avoir fait quelques découpages au laser, nous sommes parvenus à un modèle de 3,5 centimètres de section et de 14 centimètres de long. La partie électronique, réalisée par Pierre et Olivier, a été mise au point et nous avons pu tester la détection des couleurs rouge, vert, jaune et noir.
Il reste un gros travail de mise au point et de fiabilisation à faire, mais ce projet est désormais sur les rails et le groupe s'est promis de se retrouver pour le mener jusqu'au bout.

Au-delà du plaisir que l'on peut avoir à parvenir à un début de concrétisation, ces deux journées ont montré que l'échange entre personnes handicapées et personnes valides, dans le cadre de la réalisation d'un projet visant à améliorer l'accessibilité, était non seulement souhaitable mais nécessaire.

Nous avons participé à un phénomène de double intégration. Ceci montre qu'une intégration réussie s'opère toujours dans les deux sens ce qui va sans dire mais mieux en le disant et en le redisant.

Je voudrais remercier ici les membres du groupe, Aline, Sylvie et Pierre ainsi que l'équipe du FabLab qui nous a permis de vivre cette expérience avec une volonté de double intégration toujours affirmée.

Rédigé par Jean Poitevin, le 5 décembre 2016.

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