Compte-rendu de la visite descriptive au musée des beaux arts de Caen du (28 avril 2019)

Lors d’une visite précédente, nous avions été attirés par cette sculpture de Jaume Plensa posée sur la pelouse juste devant l’entrée du musée des Beaux Arts.

Ce dimanche Lise Joly nous l’a fait découvrir.

Tout d’abord, elle nous a présenté Jaume Plensa :
Celui-ci est né à Barcelone en 1955 où il a suivi des études à l’école de la Lotja. D’abord graveur, il se lance dans la sculpture sans abandonner des travaux de collage et de dessin.

Il se fait connaître par une première exposition en 1980 et est récompensé par de nombreux prix dont le prix international d’art plastique en 2012.

En 1982, il a construit un livre de verre transparent pour éviter de perdre ce qu'on vient de lire en tournant la page. En superposant les pages transparentes, on peut les lire simultanément.
Ses œuvres monumentales sont exposée dans le monde entier. Citons « the clown fountain » à Chicago. L'eau et le granit se mêlent aux clichés numériques de 1000 visages d'habitants locaux qui apparaissent sur un écran Led dans une tour en verre de 15 mètres de haut. Il a reçu pour cette sculpture le prix Bombay Sahppire à Londres.

Jaume Plensa s'est représenté dans un Autoportrait de 2005 assis sur un tertre funéraire avec entre ses bras son arbre de vie calé entre ses genoux repliés et retenus par ses bras. Cette sculpture en aluminium est parsemée de lettres formant des mots précis. C'est comme s'il avait tatoué sur sa peau tous les auteurs qui avaient comptés pour lui : Blake, Canetti, Baudelaire, Dante, Goethe, Vincent Andrès Estellés ou William Carlos Williams. L'artiste a voulu suggérer que tout ce qui nous arrive nous marque physiquement. Les sculptures nous parlent d'elles-mêmes, les mots qu'elles portent sont écrits avec une encre invisible.

En 2007, il commence un projet dans lequel il travaille en étroite collaboration avec un groupe d'ex-mineurs à la création d'une nouvelle œuvre sur le site historique d'une ancienne mine de charbon près de Saint Helens (Merseyside), dans le cadre du projet Big Art, initié par Channel 4. Cette œuvre Dévoilée au printemps 2009, Le Rêve, se compose d'une structure allongée d'un poids de 500 tonnes, sculptée elle représente la forme de la tête et du cou d'une jeune femme méditant les yeux fermés. La structure est recouverte de dolomite d'Espagne blanche, contrastant avec le noir du charbon habituellement extrait.

Le 16 juin 2008, la sculpture Breathing de Jaume Plensa est dédiée par le Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon, à la mémoire des journalistes tués en mission. La sculpture d'acier et de verre se trouve au sommet de la nouvelle aile de la Broadcasting House à Londres.

IL travaille d’abord avec des matériaux de récupération puis revient à une inspiration classique pour, après être passé par une période abstraite et avoir abandonné la figuration se consacrer uniquement à une recherche sur les formes et les volumes, et introduit des matériaux ou dispositifs technologiques, principalement afin d'ajouter de la lumière ou des oppositions entre la transparence et l'opacité.

Sur le parc des sculptures du château de Caen est présentée une sculpture faisant partie d’une série. On la retrouve sous différents noms à Madrid, à bordeaux (place du théâtre elle prend le nom de Sana) à Nice (place Macénat).

Cette sculpture représente la tête d’une fillette de dix ans environs, les yeux clos. La forme est traitée selon la technique de l’anamorphose. D’une hauteur de 4,50 mètres, elle est formée de quatre parties superposées de fonte de fer couleur noire. On retrouve ici le contraste couleur noire lumière. Sur la partie gauche, on voit le profil gauche en entier, plus une partie du profil droit la bouche, les yeux et l’oreille, le nez et une partie de la joue. Sur la partie droite n’apparaît que l’oreille. La chevelure est une queue de cheval. Cette sculpture intrigue car de loin, on voit bien un visage, mais plus on s’approche on découvre l’écrasement produit par l’ anamorphose et on est surpris de voir une sculpture toute plate, sans épaisseur, comme si on avait procéder à un écrasement asymétrique des deux côtés de la tête. On peut également sentir la liaison entre les parties superposées, du moins celles à portée de main.

Avant de découvrir la sculpture, Lise nous a mis entre les mains une miniature réalisée par une bénévole du musée. Cette approche avec une sculpture réduite nous a été d’un grand secours. Pour découvrir un peu plus de la sculpture, Jocelyne, une participante à la visite, a été emprunter un tabouret au Café Mancel ce qui nous a permis de pouvoir en toucher un peu plus, notamment les yeux ou tout ou partie des oreilles.

La partie gauche de la tête de Lou se compose donc de la bouche, du nez et d’une oreille très bien dessinée.
Le profil droit est plus effacé ; on y voit la joue et l’oreille beaucoup moins marquée.

L’ensemble donne une impression de mouvement. Les yeux clos de Lou laissent un sentiment de paix.

Cette sculpture est en prêt et beaucoup souhaitent, vu l’intérêt qu’elle suscite chez tous les visiteurs, qu’elle prenne définitivement sa place sur le parc des sculptures du château de Guillaume.

Rédigé par Jean Poitevin, le 5 mai 2019.

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