Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts de Caen du samedi 29 mai 2010

La manifestation « les Buissonnières », organisée par le Conseil Régional de Basse-Normandie, et dont l'inauguration a eu lieu le jeudi 27 mai, a véritablement commencé à 11h le samedi 29 mai au musée des Beaux-Arts de Caen.
A cette occasion, deux visites étaient proposées par le musée pour les personnes handicapées. Une visite traduite en langue des signes a permis aux visiteurs déficients auditifs de découvrir les chefs-d'œuvre de Bergame. Les visiteurs déficients visuels, quant à eux, ont pu écouter une présentation d'un des chefs-d'œuvre des collections du musée : le « mariage de la Vierge », du Pérugin. Cette visite descriptive était complétée par une découverte tactile d'une reproduction thermogonflée et d'une maquette du tableau.

Comme pour les visites précédentes, celle-ci a rencontré un franc succès auprès du public déficient visuel.

Après avoir été accueillis par Anne-Sophie Bertrand, nous nous sommes dirigés vers la salle où est exposé le tableau. Une fois les reproductions thermogonflées distribuées ainsi que les bandeaux noirs pour les voyants qui ont souhaité faire l'expérience de la visite en aveugle, Pascale Fiszlewicz a pu commencer sa conférence.

Tout d'abord, elle nous a présenté l'artiste dans son contexte historique. Le Pérugin, de son vrai nom Pietro di Cristoforo Vannucci, a été un peintre de la « seconde renaissance », fin du XVème, début du XVIème siècle. Il doit son nom d'artiste à la ville de Pérouse auprès de laquelle il est né.
Le Pérugin a été formé par Andrea del Verrocchio en compagnie de Léonard de Vinci, et il a eu pour élève le célèbre peintre Raphaël. Il a beaucoup influencé ce dernier, tout du moins dans ses débuts.

Ensuite, Pascale Fiszlewicz nous a présenté le style de peinture de l'artiste. Celui-ci est très ancré dans l'art de la renaissance florentine. Il privilégie dans ses compositions la clarté, l'équilibre et le classicisme des formes. Il donne de la perspective à ses toiles en superposant avec harmonie différents plans, ce qui permet de regarder ses œuvres comme nous pourrions regarder une photo.

La conférencière a poursuivi ses commentaires en décrivant le tableau "le mariage de la Vierge", qui a été réalisé pour le retable de la chapelle de la relique de l'anneau nuptiale de la Vierge. Ses dimensions sont de 2,36 mètres de hauteur sur 1,86 mètre de largeur.
Nous pouvons remarquer que la partie horizontale supérieure de son cadre est en forme d'arc de cercle bombé vers le haut.

Cette œuvre comprenant trois plans superposés peut se décrire ainsi :
- Au premier plan se trouve la scène principale, avec au centre le grand prêtre, à sa droite la vierge et à sa gauche Joseph prêt à passer l'anneau nuptiale au doigt de Marie. Cinq hommes se trouvent à gauche de Joseph, et pour la symétrie du tableau cinq vierges sont placées à droite de Marie. L'œuvre est conçue de façon que le grand prêtre et son magnifique chapeau en forme de coupole attirent le regard.
- Le deuxième plan montre un temple de Jérusalem dont la coupole est coupée par le bord supérieur de la toile. Un escalier de six marches surélève le temple, puis une grande plateforme le projette loin de la scène principale.
- Enfin, le troisième plan se compose d'un lointain paysage donnant une impression d'infini à cette œuvre en se fondant avec les couleurs du ciel.

Une fois la conférence terminée, Pascale Fiszlewicz a répondu aux questions de l'auditoire puis nous a permis de toucher les sculptures qui bordent la partie inférieure du tableau ainsi qu'une très belle maquette qui nous a beaucoup aidés à nous représenter la majesté du temple et l'importance qu'il occupe dans la toile.

Pour finir, Anne-Sophie Bertrand nous a donné rendez-vous pour de nouvelles visites à la rentrée 2010. Et je suis sûr qu'une fois encore vous serez nombreux à profiter de cette chance que nous offre le musée d'avoir accès à l'art pictural.

Rédigé par Nicolas Fortin, le 2 juin 2010.

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